jeudi 23 mai 2013

Euthanasie


Un homme de 37 ans, tétraplégique depuis cinq ans à la suite d’un accident de moto, végétait à l’hôpital de Reims, entre comas et états de conscience minimale. Les médecins, avec l’accord de sa femme, avaient pris la décision de ne plus l’alimenter. Les parents du patient s’opposèrent à cette euthanasie passive. Le juge trancha en leur donnant raison. L’alimentation et l’hydratation du jeune homme furent rétablies.
Cette douloureuse affaire met en lumière la chimère qui veut laisser aux familles le pouvoir de vie ou de mort sur l’un des leurs. Va-t-on aller jusqu’à voter pour décider à la majorité des voix exprimées ? Quant aux médecins, leur rôle n’est pas non plus de décider la mort. Ils doivent avertir le plus largement possible les membres de la famille, lorsqu’en leur âme et conscience, et en l’état de la science, ils savent qu’il n’y a plus d’issue. Mais leur devoir reste
de soigner et soigner encore, ce qui ne veut pas dire guérir. Alors,certains se tournent vers la loi, comme si celle-ci pouvait décider, avait le droit de décider. Comment sortir de l’impasse ?
Certains évoquent l’idée que chacun désigne, de son vivant, une personne de confiance qui, en dernier ressort, prendrait la décision. La mesure pourrait être sage, mais elle n’évitera pas les conflits. Alors, je parlerai pour moi. Ainsi, on ne me reprochera pas d’outrager la pensée dite correcte ; ma vie, c’est mon affaire. Or précisément, j’ai toujours considéré que ma vie ne m’appartenait pas. Elle appartient à Celui qui me l’a confiée. Ne dit-on pas d'un mort qu'il a "rendu" l'âme ? Rendue à qui, sinon à Celui à qui elle appartient ? Dès lors, Lui seul est fondé à me retirer cette vie. Si, donc, il arrivait à mon corps de ne plus répondre, que les médecins fassent leur travail, sans relâche. Je ne leur demande que le bénéfice des traitements antidouleur, au risque, il est vrai, que ceux-ci abrègent cette vie finissante. Il restera à ma famille le rôle le plus important : prier pour mon âme.

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