vendredi 25 mai 2012

La vie est un combat


Tel était le titre d’un petit livre, hélas perdu, qui me fut remis lorsque j’étais enfant. Était-ce au catéchisme ? Était-ce lors de ces cours de morale qu’on nous dispensait alors, quand le mot n’avait pas encore été rendu tabou par une modernité dépravée ? Qu’importe, son enseignement m’a imprégné et ne m’a jamais quitté. C’est sans doute pour cela qu’après une déjà longue traversée, je rentre au port, en pas trop mauvais état. 
Bien sûr, il s’agissait du combat contre soi-même. Contre ses propres trahisons, ses faiblesses, ses lâchetés. La vie, alors, est en effet un combat de tous les matins. 
Mais, qu’on ne s’y méprenne pas ! Chacun n’est pas le seul mouton noir au milieu d’un troupeau de vertu. S’il faut se battre contre soi-même, il faut aussi se battre contre les autres. Oh ! Certes pas dans un esprit belliqueux ! Mais, lorsque l’employé de banque vous “conseille“ son placement, n’allez pas imaginer qu’il s’est levé ce matin en disant « de qui vais-je faire le bien aujourd’hui ? ». Il pense à ses quotas, à sa prime peut-être, aux consignes reçues de sa hiérarchie. Lorsque le journaliste de la télé anime un rendez-vous politique, ne vous imaginez pas non plus que son seul souci soit de bien vous informer. Il veille à l’impact de son émission de propagande, dans la ligne de ses propres opinions et des directives de sa chaîne. Et puis, lorsque votre boucher vous fait l’article de son pâté savoureux, ce n’est pas seulement pour votre bonheur, c’est aussi et surtout parce qu’il faut bien qu’il vende sa terrine.
L’angélisme niais répandu par le politiquement correct n’est pas seulement sot, il est dangereux. La vie est un combat, qui l’oublie ne rentrera pas au port. Ballotté, endommagé, brisé par les éléments hostiles de cette vie-là, il s’échouera quelque part, victime oubliée d’un discours imbécile. 
La vie est un combat, c’est tellement vrai que Jésus, lui-même, n’eut pas d’autre commandement. « Aimez-vous les uns les autres » résume tout son enseignement. Or, pour qu’il en vînt à offrir sa vie pour son aboutissement, il fallait bien que cela ne coulât pas de source. Un jour peut-être, la vie ne sera plus un combat. Mais en attendant…

jeudi 24 mai 2012

Être édité


Le Figaro Littéraire rapporte que 54% des auteurs des livres édités sont des enseignants, des journalistes, ou issus des métiers du livre, ou du spectacle. Étonnant ! Si vous n’êtes pas compris dans ces professions-là, vos chances d’être édité sont d’emblée amputées de plus de la moitié. Si malgré tout vous persistez, alors, qu’au moins vous fassiez partie de quelque club de pensée, confrérie ou lobby autorisés vous assurant du label d’ayant droit. Sinon… 
 Est-ce à dire que seules savent écrire ces personnes-là ? Je ne sache pas que l’Enseignement soit expert en la matière, ni que les journaux soient des modèles de bon langage, ni que les syndicats du livre concentrent les cerveaux, pas plus que le show-biz. 
La vérité est que pour être édité, il faut être apte à être vendu. Je n’en ferai pas le reproche aux éditeurs qui sont aussi et avant tout des commerçants. Le temps de l’éditeur mécène, promoteur de littérature, est depuis longtemps révolu. Or, pour être vendu, il faut être susceptible d’être lu. Et pour être lu, il faut être en situation d’être vu à la télé. CQFD, la boucle est bouclée, on n’en sort pas !
Sauf, peut-être, par la petite porte qui s’entrouvre du livre électronique, mais qui pourrait bien rapidement livrer passage aux foules qui ont quelque chose à dire et qui savent comment l’écrire.

mardi 22 mai 2012

Le coq gaulois


Pourquoi le coq gaulois me fait-il penser aux fêtards de la Bastille ? Devinez… Parce qu’il chante, les deux pattes dans la… gadoue. Est-ce pour cela qu’il fut souvent l’emblème des Français ? Les Romains comparaient déjà les Gaulois (Gallus) au coq, parce coq se dit aussi gallus, et que les Gallus braillaient comme des gallus. À la révolution, le coq fut réintroduit en remplacement de la fleur de lys. Il sera éclipsé par l’aigle impérial, puis on le reverra sur les drapeaux et les uniformes, sous Louis-Philippe. La guerre de 14 en fera l’emblème du courage français face à l’aigle prussien, c’est pourquoi on le voit souvent sur les monuments aux morts. 
Par ailleurs, ce gallinacé, donc, trône au sommet de la plupart des clochers de nos villages. Regardez en passant. Mais, c’est pour une tout autre raison. Il rappelle à chacun combien il est facile de trahir, nous remettant en mémoire la terrible parole de Jésus à Pierre : « Avant que le coq ait chanté deux fois, trois fois tu me renieras ». Certains politiciens devraient bien lever les yeux de temps en temps vers nos clochers.

dimanche 20 mai 2012

Le Drapeau

Voici ce qu’écrivait Genevois en 14, “montant à la guerre“ avec ses hommes : « Là-bas, dans le layon que nous suivons, deux hommes ont surgi… Je discerne leur face ensanglantée, que nul pansement ne cache. Le premier crie vers nous : "Rangez-vous ! Y en a d'autres qui viennent derrière." Il n'a plus de nez. À la place, un trou qui saigne, qui saigne. Avec lui, l'autre dont la moitié inférieure du visage n'est qu'un morceau de chair rouge, molle, pendante… »
Plus tard, l’armée allemande continuant sa marche vers le Sud, présentera son flanc au camp retranché dans Paris. Joffre, alors, contre-attaqua et les repoussera. Un officier ennemi dira à ses juges qui l’interrogeaient : « Qu'avez-vous à me reprocher ? Qu'après une retraite infernale, avec les effroyables souffrances endurées, il y eût au monde un seul soldat encore capable de se relever et d'attaquer, et que ce soldat fût français, cela, on ne nous l'avait jamais appris dans aucune de nos académies de guerre ».
Il y a bien d’autres choses que nos contemporains n’ont jamais apprises, même quand ils sont ministres.
Le Drapeau est le linceul de ces hommes. Le profaner est coupable. Laisser faire est indigne.

mercredi 9 mai 2012

Flatulences des dinosaures et réchauffement climatique !


Un article du Figaro de ce jour en témoigne. Je retiens quelques chiffres :
1 - La population de ces mastodontes est évaluée à une dizaine au km2.
2 - Chacun produisait 5 fois plus de méthane qu’une vache ou qu’une chèvre.
3 - Le méthane est 25 fois plus puissant que le CO2, comme gaz à effet de serre.
4 - Au total, 520 millions de tonnes de ce méthane par an empestaient alors la sainte planète.  
Or :
1 - La population des hommes est actuellement de 47 au km2 de terres émergées : 5 fois plus que les mammifères en question.
2 - Les performances de certains individus en la matière valent bien celles des chèvres, savoir le cinquième des dinosaures.
3 - Donc la production globale de méthane humain est du même ordre de grandeur que celle des dinosaures antiques, et dès lors bien responsable du réchauffement climatique actuel.
Il est urgent que les écolos sauveurs de planète se saisissent du problème.

mardi 1 mai 2012

Salons du livre


Touraine, terre d'écrivains, Balzac, Ronsard, Rabelais, Descartes… 
La mode des soi-disant salons du livre qui prolifèrent dans tous nos villages, dans tous les quartiers de nos villes, devient une insulte à la littérature. 
Un salon du livre n’est pas une foire à la brocante ! Un écrivain n’est pas un camelot qui accroche le passant pour vanter sa machine à couper les frittes ! Un lecteur n’est pas un badaud en “sur-vet“ qui trimballe ses gosses après le repas. Et lorsque l’édile local vient saluer un écrivain, il serait inspiré d’élever le débat au-dessus du niveau de la TVA sur les livres !
L’écriture est un art, au même titre que la peinture, la musique, etc. Le livre est un message personnel, sans voile, qu’un auteur offre à ses lecteurs afin que s’ouvre un dialogue de pensée. Le salon est une rencontre entre ces deux personnes, celle qui a lourdement travaillé à réaliser l’œuvre littéraire, et celle qui en a reçu le message, ou qui souhaite s’enquérir de son contenu. La dédicace qui accompagne traditionnellement cette rencontre est le souvenir vivant de cet enrichissement commun.
Les auteurs ne devraient accepter d’être présents à ces manifestations que si elles garantissent ce respect des lettres.