dimanche 30 juillet 2023

JMJ dans l'Église

Un excellent papier de Jean-Marie Guénois dans Le Figaro de ce samedi 29/7/2023 m'a réjoui le cœur. 

On y apprend d'une part que 41000 jeunes Français  sont partis à la rencontre du pape pour les JMJ de Lisbonne. En colonne par deux, cela fait une procession de vingt kilomètres ! Vous avez dit l'Église en déclin ?

Or, ces 41000 jeunes cathos se décrivent « engagés dans leur foi catholique, où le sacrement de la communion eucharistique tient une place prépondérante… et n'a rien à voir avec un souci rigoriste d’ observance ritualiste... un impératif catégorique d’obéissance à une règle ». il s’agit plutôt, disent-ils « d’un besoin spirituel profond, en relation personnelle avec le Christ ». 

Là est l'essentiel. Voilà, s'il en était besoin, une résurrection formidable qui s'annonce et va bousculer la doxa gauchiste post-soixante-huitarde qui a voulu faire de l'Église du Christ une ONG de plus. « 7 % seulement des jeunes interrogés dans le sondage de La Croix se reconnaissent dans la définition d’une Église qui serait un hôpital de campagne accueillant tous les blessés de la vie ». 

Ce n'est en effet pas ça, ou pas seulement ça, être catholique. Être catholique, c'est avant tout participer au bouleversant mystère de l'Eucharistie par lequel, depuis  plus de vingt siècles, le Christ nous offre l'Esprit du Père contenu en Lui. « Vous ferez cela en mémoire de moi »...

S'il s'avère que les jeunes d'aujourd'hui prennent conscience de leur réelle attente de spiritualité, l'importent massivement dans l'Église, et y trouve la réponse dans la Sainte Hostie, alors l'Église renaîtra comme un rosier que l'on croyait fané, et où se montrent tout à coup les resplendissantes couleurs de l'Esprit.  

vendredi 21 juillet 2023

Trans…

Cette pandémie de trans-quelque chose dans la posture mentale de certains contemporains m'amène à penser qu'il s'agit d'un phénomène bien plus complexe que seraient de simples revendications d'égalité des sexes ou de liberté des pratiques sexuelles. 
Que signifie le préfixe "trans-" ?  Il veut dire aller au-delà de quelque chose, franchir un obstacle. On connaissait jadis la "transexualité" qui se limitait à "transgresser" le conformisme en la matière. Aujourd'hui l'on franchit le pas : "transgenre" désigne celui ou celle qui renie son identité sexuelle native, et veut aller au-delà de la contrainte matérielle de sa biologie personnelle, comme un "transalpin" franchit les Alpes. Le "transgenrisme" veut que la nature cède à la volonté humaine. Pour cela, on fera appel au "transgénisme", c'est-à-dire aux manipulations génétiques sans vergogne. Le "transhumanisme" est un stade encore plus avancé de cette pathologie puisqu'il prétend soumettre la condition humaine, jusqu'à maîtriser la vie et vaincre la mort.
Sans céder à un médiocre jeu de mot, je suis bien obligé de convenir que tous ces "trans-" s'apparentent à une entrée en transe, c'est-à-dire à une sortie de soi. Ceux-là renient leur personnalité, vont jusqu'à contester à leurs parents le droit de les avoir mis au monde, et veulent d'un grand bond, passer au-delà de leur vie terrestre. Pour retourner à l'animalité ? Il n'échappera à personne que le règne animal ne répond en rien à leur quête. Alors, que reste-t-il ? L'au-delà de l'ici-bas qu'on me permettra d'écrire l'Au-delà. Voilà une grande nouvelle ! Je ne me permettrai pas le blasphème de la comparaison avec la "Transfiguration" du Christ dans sa divinité sur le mont Thabor, mais force est d'admettre qu'il y a dans tous ces "trans" la révélation d'un appel à la "transcendance", une quête de l'au-delà de la connaissance humaine. Cela n'est rien d'autre qu'un besoin de spiritualité dans un monde positiviste borné. Or, dans l'Au-delà qui nous attend tous, en effet, il n'y a pas d'homme ni de femme, il n'y a plus de vie ni de mort, il n'y a pas d'avant ni d'après, il n'y a pas d'ici ni d'ailleurs, il y a plus de multitude, tout est résumé en un "Un" éternel qui contient tout. Quelqu'un me disait un jour, une sportive de "haut niveau" comme l'on dit souvent un peu imprudemment : 
— Je ne crois pas en Dieu parce que je ne peux admettre qu'il y ait un bonhomme là-haut »...
 Comment expliquer la lumière à un aveugle ? Je lui répondis :

— Abandonnez un instant le culte de votre corps, ouvrez en vous les fenêtres de l'âme, et voyez l'éblouissante lumière de l'Esprit. 

Les "trans" n'ont à l'évidence pas besoin de ce conseil, ils sont déjà en pleine recherche de la lumière de l'Au-delà... Seulement, la voie empruntée pour y parvenir n'est pas la bonne.  Ils veulent aller plus vite que le temps et plus loin que l'espace... Il faut attendre son tour ! Alors, chacun s'élèvera dans la transcendance de l'Esprit.