mardi 30 novembre 2021

Notre-Dame de Paris

Voilà que l’on veut faire de Notre-Dame de Paris une mosquée catholique !

Qui a décidé cette innovation fantaisiste de projeter sur les murs des versets de la Sainte Bible ? Le catholicisme n’est pas la religion du Livre ! Elle est celle de la Présence, la Présence de Dieu incarné en Jésus ressuscité, c’est-à-dire resurgi parmi nous. Une église catholique est le sanctuaire de cette Présence. Les banderoles, les affiches, les slogans, et maintenant les projections lumineuses n’y ont pas leur place ! Mais, quel chrétien êtes-vous pour ne pas éprouver, en pénétrant dans une église aussi modeste soit-elle, la sensation exaltante de cette Présence dans la nudité poignante des voûtes, des arches, des murs, de chaque pierre ? Combien de millions de pleurs ou de joies, de suppliques ou de remerciements, y ont monté, depuis tant de siècles, le long des murailles jusqu’aux ogives de l’Au-delà ? Ne ressentez-vous pas cette charge mystique qu’exhale chaque pierre du sanctuaire ? Le respect, messieurs, le respect de nos ancêtres impose de maintenir vivantes ces pierres dans leur nudité, et non de les affubler des oripeaux du marketing moderne. Alors, et alors seulement, Notre-Dame restera le sanctuaire de la Présence. 

mercredi 10 novembre 2021

11 novembre

Est-il judicieux de continuer à fêter par des cérémonies officielles l’armistice de la guerre de 14 ? Bien sûr, la décence nous commande de nous incliner devant nos morts. Mais, c’est aussi vrai pour les multiples guerres de l’Histoire. Qui, parmi les jeunes générations se sent encore contemporain de celle-ci ? Car, il y en a eu, hélas, une autre depuis. Celle-là est une plaie encore à vif dans la mémoire des Français. Les "vieux" sont encore là qui pleurent leur père ou mère, leurs frères ou sœurs, massacrés par les nazis ou par les bombardements alliés. Oh, certes ! cette guerre de 40 ne fut pas glorieuse pour la France. Elle laissa, après l’humiliante défaite militaire, le pays éclaté en trois camps : les collabos et tous ceux qui avaient tiré profit de l’Occupation allemande ; les fuyards qui purent se mettre à l’abri outre-mer ; les patriotes, enfin, qui, au risque de leur vie, étaient restés à leur poste, résistant comme ils pouvaient à la barbarie. N’eût été De Gaulle qui réussit l’exploit de rassembler autour de lui ces camps de la haine, au prix, il est vrai, du sacrifice public d’une victime expiatoire que l’Histoire n’a pas encore reconnue, le pays aurait sombré dans un  partage mortel avec les communistes aux aguets, et les Anglais toujours bons princes. Alors, justement ! C’est cela qu’il faut aujourd’hui, non pas fêter, mais commémorer, c’est-à-dire, garder en mémoire, pour crier la formule rituelle « plus jamais ça » ! Hélas, trois fois hélas ! Ce qui se pesse aujourd’hui, avec la nouvelle guerre engagée en Europe, sous couvert d’une religion, se déroule de nouveau sous la bannière « encore ça » ! Qu’il serait salutaire que l’on enseignât aux enfants ou petits-enfants de ceux qui, parfois, en manquèrent tant lors de cette douloureuse guerre, ce qu’est l’honneur ! 

Bienvenue en Absurdie(*)


La foule des touristes déambulait en cette mi-septembre dans les ruelles de la vieille ville de Guérande. On se bousculait entre les échoppes de marchands de souvenirs, masques rares, ou alors sur le menton…!! J’entre dans la collégiale Saint-Aubin si belle, dont les portes grand ouvertes exhalait la fraicheur et la sérénité. Une dame, gardienne des lieux m’interpelle :

— Le masque, monsieur !

— Ah, pardon !

Je me bâche, puis j’observe. L’immense nef est vide ! Dans la pénombre je devine une personne, là-bas, priant sainte Thérèse ; une ou deux autres silhouettes ; c’est tout ! Pour combattre le virus il n’est pas exigé le masque dans la cohue des rues, mais sous ces voûtes désertes qui montent jusqu’au ciel, si ! Absurde ? Oui !  

Ressortant, je replonge dans le bain de foule en liberté puis, je m’installe à une terrasse de bar dont les tables, sur le trottoir, côtoient les flux foules. Au ras de ma chaise se bousculent en toute liberté des flots de virus ambulants. Le garçon :

— Je dois vous demander le pass sanitaire.

— Oh ! J’ai oublié mon téléphone !

Je me lève, et repars, penaud, sous le sourire narquois de nouveaux arrivants pas mécontents de prendre la place. Aucune contrainte sanitaire pour une foule qui se bouscule dans les rues, mais que l’on s’assoie à un guéridon de bistrot placé là, alors pass-sanitaire obligatoire ! Absurde ? Oui, sans conteste ! Car, de deux choses l’une. Ou bien les rassemblements sont dangereux ; alors les autorités qui prétendent régenter cette république de l’absurde sont grandement coupables de laisser-faire. Ou bien ils ne le sont pas ; alors les contraintes imposées en terrasses sont de l’acharnement maladif de bureaucrates aigris. Le coronavirus, au delà des malheurs qu’il nous a laissés,  aura dévoilé le vrai visage de la France des nouveaux adultes : celui de cerveaux vidés de leur capacité de réflexion personnelle, puis bourrés de pensée unique absurde. Une administration imbue d’un pouvoir qu’elle se donne indûment décide de tout ; un peuple bêlant se laisse faire.

(*) Anciennement la France

Abus sexuels dans l'Église (suite)

Les évêques de France ont décidé de vendre des biens de l’Église pour indemniser les victimes des délits sexuels commis par certains membres de son clergé. Cette annonce me bouleverse. J’ai déjà écrit qu’à côté des 3% de prêtres fautif, il y avait 97% de prêtres irréprochables. Ceux-là viennent de fournir la preuve que, malgré ses faiblesses, l’Église du Christ est solide. Car, il y a deux aspects au problème. Les victimes, d’abord. Même si elles sont le fait d’un très faible pourcentage de clercs, chaque agression est grave et mérite réparation. Nous avons tous été enfants. S’il m’avait été donné de subir pareilles atteintes, je n’en serais sans doute pas sorti indemne, ni spirituellement sans doute, ni mentalement peut-être. Pourtant, je ne suis pas sûr qu’étant devenu adulte, un peu d’argent eût réglé le problème. Car il y a l’autre aspect du drame. Il est grave, infiniment douloureux pour ces victimes, de se trouver rejetés hors de la foi, parce que l’on a perdu confiance en l’Église par la faute de quelques-uns. Comment la leur redonner ? Les évêques ont-ils écouté la parole de Jésus : « vends tout et suis-moi » ? Pour  les victimes de ces prêtres égarés, pour ceux-ci et pour tous les autres qui, bien que sans reproches pour eux-mêmes, ont tardé à ouvrir les yeux, la décision annoncée de vendre transcende la seule opération financière pour replacer fièrement l’Église dans les pas du Christ, et reconstruire chacun. Merci !

mercredi 6 octobre 2021

Abus sexuels dans l'Église


Le Figaro du 6/10/2021 propose dans ses pages une planche de graphiques rassemblant les chiffres du rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église :



 1°) On lit (en bas à gauche) :

« Environ 3.000 prêtres (membres du clergé ?) prédateurs entre 1950 et 2020 (70 ans !). sur 115.500 prêtres en exercice en France, soit entre 2,5% et 2,8%, comparé à 4,4% en Allemagne et 7,5% en Irlande ».

Cela mérite-t-il les qualificatifs outranciers relevés dans les commentaires : « vertige… effroyables… vertigineux… déflagration… honte de notre humanité… trahison… lâcheté… hypocrisie… » ? 

2,5%, de fautifs, cela veut aussi dire que 97,5% des prêtres sont irréprochables ! Quel groupe humain peut-en dire autant ?



2°) On lit (en haut à gauche de la planche de graphiques du Figaro) : 

« 216.000 victimes d'abus sexuels par des membres du clergé en 70 ans ». 

Comment les 3000 « prêtres » ci-dessus ont-ils pu abuser 216.000 victimes ??? Cela fait 72 victimes par « prêtre » !!!

Or, le graphique joint (en haut à droite) montre que  sur ces 216.000 victimes :

« 0,82% l'ont été par des membres du clergé. Le reste : famille, amis, copains, école, sport, inconnus… » 

C'est donc de 1.771 victimes du clergé qu'il s'agit, et non pas 216.000 !! Ce qui est écrit en haut à gauche est faux (Involontaire ? Alors, Le Figaro serait honnête de publier le rectificatif) ! Mais alors, comment les 3000 « prêtres » ci-dessus ont-ils pu n'abuser que 1.771 victimes ? Celle-ci auraient-elles été abusées par plusieurs prédateurs ?


3°) On lit enfin (en bas à droite) que, sur ces 216.000 victimes : 

« 56% concernent 1950 à 1969, 22% concernent 1970 à 1989 et 22% concernent. 1990 à 2020 ». 

Cela montre que depuis 50 ans, le nombre d'abus sexuels dans l'Église a été divisé par 2,5 ! Qui le souligne ?


Reste que, 2,5% de clercs fautifs en 70 ans, c'est encore trop ! Mais je rappelle que, sur les douze disciples de Jésus, il y en eut un qui trahit. Cela fait 8%… 










mardi 28 septembre 2021

Non ! Les Français ne sont pas moins croyants !


Les laïcards et autres pourfendeurs de curés se délectent d'un soi-disant sondage annonçant que 51% des Français ne croient plus en Dieu… Et les commentateurs tombent dans le piège. 
Je vois au contraire que les Français croient de plus en plus en Dieu, sinon pourquoi s'acharneraient-ils tant à essayer de Le tuer ? Détruit-on ce qui n'existe pas ? 
Mais, il faut lire ce sondage en entier ! Il  précise en effet que 65% des catholiques croient en Dieu (ah bon ? On peut être catholique non croyant ? Le Crédo des catholiques commence pourtant par "Je crois en Dieu"… Mais, passons ! ). Le même pourcentage serait de 66% pour les protestants et 97% pour les musulmans. Sachant que, selon des statistiques publiées, il y aurait en France 46% de Français déclarés catholiques, 3% de protestants et 9% de musulmans, il est facile de calculer qu'au total c'est autour de 41% que s'établirait ainsi le nombre de croyants en France. Si donc, il s'avère être de 49% aujourd'hui, c'est un progrès !

Je me réjouis de ce progrès sensible, dans une France où se déchaîne un anticléricalisme borné depuis 1968. Il est la preuve que Dieu, non seulement existe, mais agit.

lundi 16 août 2021

Né de paysans bretons…

Il est un mot qui m’exaspère par la suffisance qu’il exprime : celui d’être "né" ou "née" pour justifier ses souches aristocratiques ! Eh bien, moi aussi, je suis  "né" ! Né de paysans bretons ! Des laboureurs, cultivateurs, couvreurs, forgeons, cuisinières, bonnes de curés, peut-être, ou sacristains… Plus de 100 noms sur 500 ans selon la généalogie remontée ; bien plus  sans doute que la sauvagerie des guerres de religion ne permettent plus de rechercher. Je viens de circuler dans cette Bretagne, aujourd’hui envahie de touristes. Chaque clocher, chaque cimetière, chaque calvaire de ce qui fut jadis la profonde forêt de Brocéliande me renvoie dans le cœur le martèlement des sabots de mes ancêtres qui en foulèrent le sol. J’ai assisté à une messe de l’Assomption sur un piton rocheux où quelqu’un a réalisé, dans les siècles récents, une reproduction de la grotte de Lourdes en remerciement pour quelque bienfait. Le lieu est mystique. Au delà de la piété mariale qui en emplit ce ciel tous les ans, le sol en exhale les élans millénaires de nos aïeux gaulois cherchant en ces sommets à s’approcher du ciel… Je me plais à rêver que, parmi leurs druides, quelque arrière, arrière,…. grand-père y cueillit le gui sur les chênes disparus. De mes ancêtres retrouvés, j’ai conté l’histoire dans un livre (*). Au-delà, le temps s’efface… Mystère !

 (*) https://sites.google.com/site/francaisdesouchevousendeplaise/home

mardi 3 août 2021

L'ordinateur "inventeur"…

Titre de presse (*) : « pour la première fois, une "intelligence artificielle" dépose un brevet ». Celle-ci aurait, en Afrique du Sud, été reconnue comme étant l’inventeur « en toute autonomie » d’un récipient alimentaire conservant la chaleur. Cette façon aguicheuse de personnaliser la machine fait sans doute vendre des journaux, mais de quoi s’agit-il ? On qualifie d’intelligence artificielle une machine qu’on a gavé de tant d’informations, de savoir et de formules, qu’elle est désormais capable de trouver toute seule dans sa mémoire la réponse à une question complexe, sans avoir besoin d’une intelligence externe — naturelle, celle-là — pour la guider dans ses recherches. Pourtant, si vous laissez l’appareil seul dans son coin, il ne lui viendra jamais à "l’esprit" — qu’il n’a pas, d’ailleurs — de chercher à créer ce récipient, et donc de l’inventer. C’est bien qu’il existe quelque chose qui différentie l’intelligence naturelle de la soi-disant intelligence artificielle. Ce quelque chose est  la dimension cachée de l’être humain qui s’exprime depuis son au-delà immatériel, cet indicible qui tente de se faire entendre à travers les mystérieuses particules quantiques constitutives de la créature humaine, et qu'on appelle conscience. Croit-on pouvoir brancher un ordinateur sur l’Au-delà ? L’ordinateur qui gagne au jeu de go ou d'échec sur un adversaire humain, le robot qui trie les ordures mieux et plus vite que la main humaine, le véhicule qui anticipe l'accident et freine plus rapidement et plus fortement que le conducteur, réussissent ces exploits grâce à leur rapidité de calcul fulgurante et à leur capacité de mémoire vertigineuse. Apprendre vite, tout retenir, et comparer toutes les situations en un clin d'œil, voilà la recette de l'intelligence dite artificielle. Mais, est-ce pour autant de "l'intelligence" ? L'ordinateur sera "intelligent" le jour où il sera capable de se poser la question : Qui suis-je ? Pourquoi suis-je ?

(*) Le Figaro 3/08/2021 

dimanche 20 juin 2021

Environnement

Il y a quelque orgueil, pour l’être humain athée, à parler de son "environnement", comme s’il n’était pas, lui-même, partie de cet environnement. Cette propension à se placer d’emblée au dessus de la mêlée, comme si l’Univers était fait de "moi", d’une part, et du reste, d’autre part, est stupéfiante sans référence à toute idée de Création divine. D’autant plus étonnante qu’en même temps (suivez mon regard), la pensée unique du moment n’a de cesse de ravaler l’être humain au rang de parasite, et son embryon à celui de matériau jetable. Alors, protéger l’environnement ? Oui, mais tout l’environnement, y compris l’être humain qui en fait partie ! Car, il faut être honnête dans ses propos. Ou bien l’Homme est une Créature à part, sacralisée dès lors, et il convient de Le protéger, y compris son embryon depuis l’instant de sa conception, jusqu’à l’heure du grand retour à cet Au-delà dont tout est issu. Dans cette vision, manipuler l’être humain comme prétendent le faire les actuels charlatans de la soi-disant bioéthique est un crime. Ou bien l’Homme n’est qu’une bestiole de plus de la nature, plutôt nuisible et qui fourmille sur l’écorce d’une Terre sans importance au fond d’un Univers immense. Alors, de quel droit dicterait-il sa loi à ce prétendu environnement, et se l’approprierait-il à son profit ? Que les planétistes béats choisissent leur camp !


samedi 3 avril 2021

« Ceci est mon corps »

 Il y a deux mille vingt et une années, Jésus partageait son dernier repas avec ses douze disciples. Il sait que demain il va mourir martyrisé sur la croix du supplice. Il ne fait rien pour s'y soustraire. Telle est la volonté de son Père qui est en lui. 

« Il prend le pain, il rend grâce, il le rompt et le donne à ses disciples, en disant : prenez et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous. De même, il prend la coupe. De nouveau il rend grâce, et la donne à ses disciples en disant : prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang qui sera versé pour vous ». 

Il faut décrypter ce qui s’est passé ce jour-là, pour mesurer l’ampleur du "big bang" christique qui, il y a vingt siècles, a fondé l’humanité chrétienne. En deux mille ans, la science des hommes a beaucoup appris. Elle a appris, entre autres choses, que l'orgueilleuse matière qui se croit seule vérité n'est que la perception qui nous est laissée d'une vérité plus profonde, immatérielle, vibration omniprésente d'un au-delà d'Esprit, de Pensée. Le mystère de l'incarnation se laisse désormais un peu deviner. 

Jésus qui sait son corps habité de Dieu, son Père comme il aime dire — si l’on rejette a priori cette vérité première, plus rien n’a de sens — sait aussi que ce corps de chair, demain, ne sera plus. Pourtant, sa mission divine n'est pas achevée. Elle commence. Alors, par un acte volontaire de consécration, il transfert la force de l'Esprit qui est en lui, à la nourriture qu'il distribue. Le pain est devenu sacré. Il nourrira de Dieu les douze apôtres qui l'entourent. « Ceci est mon corps. Mangez-en tous » ! Que leur commande-t-il ? Certainement pas de se nourrir de chair humaine, mais de laisser entrer en eux l’Esprit qui vibre au plus profond de son propre corps, et qui, désormais, siège pour toujours au tréfonds de ce pain sacré. Demain, sur la Croix, Jésus ne sera plus que chair humaine martyrisée. L'Esprit est désormais dans le pain consacré qui nourrira l'humanité. La terrible plainte du Christ prend ainsi tout son sens : « Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »


Mais, Jésus n'en reste pas là. Il ajoute : « Vous ferez cela en mémoire de moi ». Vous ferez quoi ? Eh bien, je vous délègue le pouvoir d'offrir vous aussi mon corps, c'est-à-dire l'Esprit de mon Père, à travers le pain et le vin qu'à votre tour vous consacrerez. L'Histoire nous confirme que les douze eurent en effet des disciples auxquels ils transmirent cette délégation de pouvoirs qu'ils avaient reçue. Et il en fut ainsi jusqu’à nous.

Là se trouve l'acte fondateur de l'Eucharistie. Dans la profondeur immatérielle de l'hostie qu'offre le prêtre aujourd'hui, siège bien l'Esprit de Dieu matérialisé dans le corps du Christ.


lundi 22 mars 2021

Euthanasie

Il y a, dans les controverses sur la « légalisation » de l’euthanasie, c’est-à-dire la non-pénalisation des médecins qui la pratiquent, une ambiguïté qui ne laisse pas de paraître suspecte.

Car, il existe déjà, pour ces praticiens, des moyens de pallier les souffrances des personnes atteintes gravement de maladies incurables. Certes, ces moyens conduisent inexorablement au décès. Mais, ces personnes sont déjà sur le chemin de la mort prochaine. On appelle cela des soins palliatifs. Ils ont pour but d’accompagner ces malades privés de rémission possible, vers une fin sans souffrances intolérables, et « dans la dignité » comme disent les slogans. 

J’ai eu la douleur d’être confronté à cette procédure pour un être cher. Point ne fut besoin d’y ajouter quelque autre « légalisation ». Le médecin qui, le voyant souffrir malgré les calmants administrés, décida de le transférer dans l’unité de soins palliatifs, parce que « là, ils ont les produits pour faire cesser la souffrance », savait parfaitement qu’il le condamnait. Mais, il savait aussi que son cancer le condamnait de toute façon. Alors, qu'auraient voulu les militants du « droit à mourir dans la dignité », dans une telle circonstance ? Que le malade meure tout de suite ? Parce que l'agonie fait mal ? Qu'on ne veut pas voir cela ?

En réalité, ce militantisme-là donne l’impression de rechercher, non pas seulement la "légalisation" de l’euthanasie pour ces personnes, puisque celle-ci existe déjà à travers les soins palliatifs, mais bel et bien la banalisation du suicide médicalement assisté, d’une part, de l’homicide médical, d’autre part. Cette recherche ressort du même état d’esprit que celui qui prévaut pour la négation de la personnalité humaine de l’embryon, et la banalisation de sa destruction, ainsi que pour la procréation sans père, et pour la gestation sans mère.

Il y a aujourd’hui dans nos sociétés une perversion vertigineuse des esprits due à la perte de tout repère spirituel. Le matérialisme borné, enseigné depuis les suites de 1968, a laissé des générations désorientées sur la pente mortelle de la dépravation des mœurs. Pour masquer le mépris qu’ils ont d’eux-mêmes, à travers le néant qui les habite, ceux-là veulent abattre ce qui leur fait ombrage. Ces générations perverties passeront, mais le mal aura été instillé dans les
gènes de notre humanité. 

Il est du devoir de toute personne ayant conservé l’intime conviction d’un sens à la vie, de défendre celle-ci.

La haine.


Il paraît, selon des experts en droit, que les faits et les propos de l'UNEF ne relèvent pas de la haine ou de l'incitation à la violence (?!!…).  J'ai écrit un jour sur Facebook que les Français étaient devenus bêtes. Cela m'a valu les "observations" de la censure pour incitation à la haine… Allez comprendre !…

La haine, Messieurs ou Mesdames les censeurs de Facebook, ne se décèle pas en faisant la chasse aux mots décrétés politiquement incorrects. Aucun mot n’est haine à lui tout seul. La haine se cache derrière les mots. Il faut savoir lire les phrases ; savoir en extraire le sens parfois dissimulé entre les lignes. Cela n’est pas à la portée de tout le monde, et certainement pas à celle d’un ordinateur de bureau. C’est pourquoi vous en êtes réduits à faire la police des mots. Tâche peu glorieuse, totalement inefficace, et ruineuse pour la notoriété de votre réseau social. 

Pour ma part, je n’entends pas subir vos « observations » sur mon vocabulaire. Je n’écrirai donc plus sur vos murs. Je réserverai mes propos à ce blog-atelier. Un blog-atelier, c’est comme une bouteille à la mer. On y dépose des idées. On attend que quelqu’un les lise, y réponde. Et puis, un jour, on a la matière pour construire un livre. J’en ai déjà créé onze à ce jour de cette façon. Alors, à votre écoute...

vendredi 12 mars 2021

La révolte des embryons

 

La révolte des embryons

Personne, je pense, ne niera qu’au début de toute vie humaine il y a une seule cellule, l’ovule de la mère fécondé par fusion avec un gamète mâle, le spermatozoïde. Ledit ovule fécondé rassemble dès lors en son noyau un double jeu de particules, l’un issu de la mère, l’autre du père, eux-mêmes issus de leurs mère et père, etc. qui portent le programme de développement du futur adulte. Commence alors le processus extraordinaire  de division cellulaire. L’ovule se coupe en deux, puis chaque moitié en deux, et ainsi de suite, de sorte qu’après un nombre relativement limité de cycles de division, le nombre colossal de cellules du corps adulte est atteint.

Qui peut alors sérieusement et honnêtement dire à partir de combien de ces divisions cellulaires l’organisme a droit au label d’être humain ? Où les législateurs de la bioéthique ont-ils vu qu’à une nième division inconnue se produirait une mutation biologique qui justifierait ce changement de statut ? Je ne serais rien pendant les premières semaines, tout au plus un amas de chair informe, autant dire un déchet biologique, et, tout à coup, me voilà devenu une personne ! Ce n’est pas banal de devenir un être humain ! Qui dois-je remercier ?

Il semble bien, en réalité, que l’on veuille faire croire que l’embryon devient une personne par décision administrative. C’est la vision la plus bête qui soit du phénomène humain. Comment un législateur peut-il être assez inconscient pour légiférer sur le top départ de la personnalité humaine ? 

C’est en méditant longuement sur la personnalité humaine de mes propres ancêtres que je me suis rendu à l’évidence que j’avais bel et bien l’honneur d’être moi-même un être humain, non pas seulement depuis le jour, l’heure, la seconde où un spermatozoïde de mon père rencontra un ovule de ma mère, mais depuis près de cinq siècles, quand Raoulette Even et Jean Bourée, mes plus anciens aïeux identifiés, au cœur de l'antique Forêt de Brocéliande, unirent en leur temps leurs gamètes pour en propager le fruit jusqu’à moi. Avant ? Eh bien ! avant, peut-être, s’ils avaient laissé des traces, aurais-je pu retrouver le souvenir de quelques pêcheurs de coquillages du paléolithique grattant le granit des côtes armoricaines.
Comprend-on, maintenant, que l’on ne devient pas personne humaine par décision de l'Administration, mais que nous le sommes tous depuis la nuit des temps qui vit l’animal muter en homme, au sixième "jour" de la Genèse. 

J’ai écrit ce roman pour exprimer ma révolte devant tant de sottise : "La révolte des embryons"

mardi 9 mars 2021

Chrétiens et musulmans

J’ai voulu, il y a deux ans, témoigner par un livre (*) comment, près de deux ans passés au Sahara dans les années soixante, m’ont appris que christianisme et islam peuvent se retrouver dans l’amour. C’est dire si, aujourd’hui, l’énorme retentissement du voyage du pape François en Irak me remplit de joie.

(*) "La rose de Timadanine" Éditions ID France-Loire



samedi 6 mars 2021

Covid : en "tirer profit" ?

En première couverture du Figaro Magazine, sur un fond de masque décoré de billets de banque, ce titre : « Comment tirer profit de la crise » !!

Toutes les époques de crise ont connu ces personnages qui tiraient profit sans vergogne des malheurs des autres. La dernière guerre mondiale en fut fertile, lesquels eurent à rendre des compte quand la Libération fut arrivée. 

Mais, jamais encore, à ma connaissance, un journal respectable osa en faire le sujet d'un numéro et donner les recettes pour « en tirer profit ». 

Ses rédacteurs se sont-ils rendus compte de ce qu’ils écrivaient ? Peut-être pas. Le sens de la dignité leur serait alors étranger. Voilà bien en tout cas le signe aveuglant de la dégradation abyssale des mœurs, résultat de quarante ans d’éducation soixante-huitarde. 

jeudi 4 mars 2021

La Dette

La dette de la France qui s'élevait avant la Covid à 100% du PIB, c'est à dire un an de travail de tous les Français, a grimpé à 120% du fait de la pandémie. Et voilà que s'élèvent des voix de tous bords politiques, semble-t-il, pour suggérer de ne pas rembourser nos créanciers au motif qu'il s'agit de capitaux de la "finance internationale".

Ce raisonnement est aussi bête que celui qui consiste à dire : « c'est l'État qui paye ». L'État, ce sont les contribuables ! La "finance internationale", comme ils disent, ce sont les épargnants de tous pays ! Ces beaux esprits, tout à leur haine des riches, s'imaginent que ce sont quelques milliardaires internationaux qui seront lésés. Mais, ceux-là ne sont riches que de l'argent que les épargnants leur ont confié à travers les organismes bancaires. In fine, ce sont ces épargnants-là qui seront spoliés.

Même les truands de toutes époques ont eu à cœur de payer leurs dettes. Sur le pré ou dans le sang, parfois… Il aura donc fallu attendre notre décadence du vingt-et-unième siècle pour entendre les voix du déshonneur.

La vérité est que, pour rembourser nos dettes de 120% du PIB, il nous faudra travailler une année et deux mois sans être payés, et ne rien acheter à l'étranger ! Même étalée sur plusieurs années, cette contrainte fera mal. Mais, il faudra aussi cesser de dépenser l'argent qu'on n'a pas. Toute ménagère sensée sait ça.  Et cesser d'emprunter pour payer des salaires qui ne servent à rien, sinon à créer des bataillons de voix électorales.

mardi 2 mars 2021

Notre année cosmique

Vous connaissez sans doute ce petit jeu de pensée qui consiste à concentrer sur une seule année les quatorze milliards d'années d'existence de notre Univers.  

Plaçons le big bang  à zéro heure du premier janvier, et notre "aujourd'hui" à minuit du 31 décembre.

Notre Terre ne prend forme que le 3 septembre. Deux tiers des temps cosmiques se sont déroulés sans notre fameuse « planète ».

La vie apparaît sur cette Terre le 18 septembre, et notre plus ancienne ancêtre supposée, au joli nom de Lucy, ne verra le jour que le 31 décembre à 22 heures et 7 minutes seulement ! L'être humain est un passager embarqué deux heures avant l'arrivée… 

Mais, voyons maintenant les cinq dernières secondes. À 22 heures, 59 minutes et 55 secondes de ce même 31 décembre, Jésus vient nous rejoindre. Les deux mille ans qui nous en séparent sur le calendrier du temps universel ne comptent que pour cinq secondes dans notre année cosmique ! 

Dans un Univers qui compte aujourd’hui quatorze milliards d’années d’existence, nous avons le privilège inouï d’être quasiment contemporains du Christ ! Nul ne sait combien de temps durera encore cet univers qui nous héberge. Mais, si dans quelques nouveaux milliards d'années, quelqu'un dessine à son tour son année cosmique, il nous placera dans les parcelles de seconde où il situera l'évènement inoubliable qui vit Dieu se faire homme dans le Christ.

Cela méritait bien d'être souligné.

lundi 1 mars 2021

Facebook

 


Je veux communiquer ici à mes aimables correspondants les raisons de mon éloignement de Facebook.

Quand les réseaux sociaux sont apparus sur Internet en France, j'éditais mon premier livre. Je fus d'emblée émerveillé. Pouvoir dialoguer en direct avec des correspondants au bout de la Terre m’apparaissait un progrès fantastique de la technologie au profit de la culture, de l’élévation d’esprit, peut-être de la paix dans le monde. 

Hélas ! Trois fois hélas ! Nos populations n’étaient pas mûres pour en tirer bénéfice. Treize ans après, Facebook est devenu un mur à graffitis décevant (le terme est volontairement édulcoré). Entre les publicités lassantes n'apparaissent que des slogans niais sur des placards en couleur pour forcer le regard, des photos truquées et des vidéos aguicheuses, mais rarement des textes de qualité. Et puis, lorsque, parmi ce fatras, l'on y publie un petit texte, on recueille soit des réponses à côté du sujet, soit des propos agressifs.

Je crains fort que le but — sans doute généreux au départ — de ce réseaux social ait été raté, faute de hauteur d’esprit. Dommage !

Or, voilà maintenant qu'ils se permettent de me faire des "observations" sur le caractère soi-disant « haineux » d'une de mes phrases ! J'ai écrit que les Français étaient devenus bêtes, ou quelque chose comme ça. Où leur ordinateur voit-il de la "haine" ? C'est plutôt de la compassion qui émerge de ce triste constat. Le problème des censeurs de Facebook est que l'intelligence artificielle n'existe qu'à partit d'intelligence naturelle. Si celle-ci fait défaut, l'autre ne peut être construite. 

Je suis en tout cas un peu vieux pour subir de telles "observations" de la part de ces jeunes-gens. J’ai donc décidé de réserver désormais mes écrits à mon blog, et de n’utiliser FB qu'accessoirement pour y mentionner les nouveaux articles. Ne les liront que les gens de qualité. J'attacherai la plus haute attention à leurs commentaires.

jeudi 25 février 2021

Quatrième âge



 
Comme elle est étrange, cette sensation qui m’étreint sur les premières marches du quatrième âge ! J’ai connu quantité de personnes au cours de ma vie qui, alors, étaient plus âgés que moi. Des membres de ma famille, bien sûr, des amis, mais aussi des collègues et relations d’affaires, des commerçants, des voisins etc. Me les remémorer, c’est soudain ouvrir le défilé funèbre. Untel ? Il est mort ! Et lui ? Il est sûrement mort aussi ! Celui-là ? Il ne doit pas en être loin ! Celui-là… Celui-là… etc. Je découvre qu’une transfusion de vie s’est opérée à mon insu. Les remplaçants ? Je les ai vus naître ! Mais, je ne les connais pas. Brutalement je ressens l’étrange sensation de n’être plus chez moi. Je n’ai pas changé de pays pourtant, mais lui a changé ; ses habitants, ses habitudes, ses problèmes, ses valeurs, ses lois… Je le regarde désormais comme immigré dans mon propre pays.