dimanche 24 avril 2011

Pâques

Hier encore, le ciel étant radieux, nous, chrétiens, commémorions dans la tristesse, l’accablement, ces jours funestes qui ont vu, voici vingt siècles, Jésus, notre ami, notre être cher, livré, martyrisé, exécuté. Et voici qu’après cette nuit d’orage, le ciel étant triste et sale, nous exultons, fêtons dans la joie la résurrection du Christ. 
Quel est donc ce paradoxe des chrétiens qui les fait tantôt pleurer, tantôt rire ? Faisons-nous du théâtre ou exprimons-nous nos vrais et profonds sentiments. ? Mais, comment passons-nous aussi vite d’un extrême à l’autre ?
Ce paradoxe n’en est plus un si l’on veut bien considérer que les deux sentiments ne s’expriment pas dans le même univers. La douleur affecte notre être de chair, notre intellect, notre raison ; la joie emplit notre être d’esprit, notre âme. Non pas que nous soyons duaux, mais le même être humain, considéré dans sa dimension terrestre, connaît le temps, donc la succession du du beau et du laid, du bien et du mal, du bonheur et du malheur ; considéré dans sa dimension de l’au-delà, insaisissable à nos sens il est vrai, il embrasse le Tout achevé, une vibration nouvelle qui tend au bonheur parfait. 
Le secret des grands chrétiens n’est pas autre chose. Mère Teresa débordait de joie et de gaîté, quand son quotidien l’immergeait dans les pires tristesses. Pâques, en ce sens, est l’exercice à la chrétienté. 

mercredi 20 avril 2011

Crucifix souillé

Après la photo exposée à Avignon montrant un crucifix trempé dans l’urine, voici les propos lus ce matin, avec dégoût, d’un soi-disant philosophe dont il ne me semble pas opportun de faire la promotion :  
« qu’un crucifix de pacotille puisse, trempé dans l’urine et moyennant l’éclairage adéquat, apparaître avec une telle splendeur ombreuse, voilà qui devrait provoquer l’émerveillement ». (sic)
Et de rappeler que le Messie avait « lui-même une vessie, que le Fils de Dieu, Dieu lui-même, a uriné ».
Voilà à quelles aberrations mentales, conduit le pseudo intellectualisme à la mode.
Peut-être ce monsieur a-t-il lui-même perdu un être cher, un père, une mère, une épouse, un enfant. Apprécierait-il autant “l’art contemporain“, si quelque photographe en mal de publicité se saisissait d’une photo, même de pacotille, de son cher disparu, pour l’exposer souillée d’excréments à la raillerie de tous ? 
Bien sûr, le Christ a lui-même uriné ! Mais Il était notre être cher.

jeudi 14 avril 2011

Domestication de l'énergie

L’émergence et le développement de l’humanité se sont opérés autour de trois mutations fondamentales du savoir : 
1- La domestication du feu et de son énergie, il y a quatre ou cinq cent mille ans. La mécanisation en est issue, avec la combustion des carburants fossiles. Les guerres meurtrières aussi, mais qui peut imaginer ce que serait aujourd’hui l’humanité sans cette étape capitale ? Sans doute n’existerait-elle simplement plus. 
2- La domestication de l’énergie animale, il y a neuf mille ans. J’invite les auteurs de science-fiction à songer à ce que serait l’homme, aujourd’hui, s’il était devenu l’esclave énergétique de quelque créature qui l’eût intellectuellement dominé.
3- La domestication de l’électricité et de son énergie, il y a trois siècles. Elle fut la découverte essentielle qui permit la diffusion de l’énergie en tous points de la Terre. La communication entre les hommes en découle, dont on observe aujourd’hui l’explosion.
Quelle sera la quatrième marche de cette hominisation ? Nous en vivons les prémices, nous sommes contemporains de sa naissance.  
À quel redoutable problème est confrontée l’humanité de demain, celle de nos enfants et de leurs enfants ? À son nombre d’individus. À l’horizon 2050, les projections les plus modestes annoncent au moins neuf milliards d’hommes et de femmes, trois pour deux aujourd’hui, qui se bousculeront sur Terre, qui se feront la guerre pour l'eau et la nourriture.  Déjà, chaque année, six millions de personnes meurent de faim ou de soif dans le monde, une toutes les cinq secondes.
Seul un bond colossal dans la domestication d’une énergie nouvelle, abondante et distribuée à tous, pourra répondre à ce défi. Or la nature a mis à la disposition de l’Homme une réserve colossale, inépuisable d’énergie. Elle est dissimulée au plus profond de l’infiniment petit, au cœur du noyau des atomes dont nous sommes tous construits, comme toute la matière qui nous entoure. Il y a dans un grain de sable plus d’énergie, si l'on savait  aller la chercher, que dans mille barils de pétrole. Alors, oui, avec cette énergie, l'humanité peut s'anéantir, mais sans elle elle est sûre de disparaître.