lundi 19 octobre 2015

Église : la pyramide à l'envers ?

Jean-Marie Guénois rapporte, dans Le Figaro du 19 octobre 2015, que le pape François souhaite décentraliser le pouvoir dans l'Église. 
Dit comme cela, nul doute que l'idée plaira. L'état d'esprit ambiant est friand de tout ce qui remet en question les hiérarchies établies.
Mais, il faut lire la suite. Dans la pensée du pape, est-il dit, la pyramide hiérarchique traditionnelle serait renversée. La pointe de la pyramide — le pape dans sa fonction de pape — se placerait en bas. La base de la pyramide — le peuple des croyants — serait en haut. Et, entre les deux, l'on trouverait les évêques, dont celui de Rome, c'est-à-dire le pape dans sa fonction d'évêque.
La base, en haut, serait déclarée "infaillible" en raison "de sa foi profonde". Le synode des évêques — dont le pape — aurait pour rôle d'écouter ce que l'Esprit Saint dit à l'Église. Enfin, le pape, à la base, déciderait.
J'espère que la pensée du pape a été mal retransmise, ou bien que je l'ai mal comprise. Car alors, se présenterait pour moi un douloureux problème me mettant pour la première fois de ma vie en désaccord avec le Saint-Père. 
Car enfin, que Sa Sainteté le pape me pardonne, mais il est patent aujourd'hui que les moyens technologiques modernes sont redoutables, qui permettent, à qui tient l'audiovisuel, de manipuler massivement les esprits, fussent-ils croyants. Nos démocraties en fournissent hélas ! la preuve constante. Qu'en serait-il alors de l'infaillibilité des fidèles ?
Je n'ignore pas la répartie qui pourrait être faite à mes craintes, à savoir que l'Esprit Saint sera toujours plus fort que la télé pour éclairer les croyants. Mais alors, si la base devenue sommet s'exprime, quel rôle auront les conférences épiscopales vis-à-vis de ces proclamations collectives réputées incontestables ? Et le pape, qui décide en dernier recours, comment pourrait-il s'opposer à l'infaillibilité ?
Les prochaines semaines, j'espère, apporteront les éclaircissements qui rétabliront la vraie pensée du successeur de Pierre.

jeudi 8 octobre 2015

Souches et races

Souche, race, mots interdits ? De quel droit ? 
Bien sûr qu’il y a des souches ! Chacun de nous est issu de la sienne, ou des siennes. Vous connaissez beaucoup de personnes qui n’ont pas d’ancêtres ? Certaines ont une souche restée concentrée depuis des siècles en un même lieu géographique. C’est de plus en plus rare. D’autres affichent déjà dans leur généalogie des souches de localisations multiples sur cette Terre. Avec ce qu’on appelle la mondialisation, cette caractéristique se généralisera. Mais, les croisements de souches ne supprimeront pas les souches elles-mêmes. Elles sont dans l’histoire et y demeureront, n’en déplaise à ceux qui pensent que le monde a commencé avec eux.
Bien sûr qu’il y a des races ! Elles sont l’expression, en ce monde, de la diversité des souches. Si souches il y a, races il y a ! Ou, plus exactement, il y a encore, car un jour, sans doute, l’humanité sera uniformisée, si elle parvient jusque-là. Pour autant, la reconnaissance de l’existence des races historiques ne préjuge en rien d’une classification en valeur et en mérite des êtres humains d’aujourd’hui. D’ailleurs, dans cette hypothèse, l’évolution contemporaine, intellectuelle et morale, de la race dite blanche ne plaiderait pas en sa faveur… Un célèbre chirurgien et ami, Bernard Debré, disait que, quelle que soit la couleur de la peau, tout le monde a les reins à la même place. Bien entendu ! Mais, qu’il me permette, l’Homme n’est pas fait que de peau et de reins. Il semble bien, quand même, que des races issues de souches aux antipodes les unes des autres, présentent aujourd’hui, non seulement des aspects, mais des mœurs et des croyances différentes dues à la longue maturation des siècles. Les gens — sans aucune connotation péjorative dans ce terme — aiment bien rêver de cousins cosmiques qu’on découvrirait un jour, habitant quelque planète lointaine. Dira-t-on encore, en les voyant, qu’il n’y a pas de souche ni de race ?

Ceci étant, dire que telle ou telle nation est un pays de telle ou telle race est évidemment faux, si l’on sous-entend l’exclusivité. Tout au plus peut-on dire qu’en ce pays-là, telle ou telle race est majoritaire en nombre. Voilà pourquoi le vrai problème qui se cache aujourd’hui derrière toutes ces polémiques stériles et souvent intellectuellement malhonnêtes est celui de la cohabitation harmonieuse et pacifique de ces races. Ce n’est pas en supprimant le mot que l’on va supprimer le problème. Un journaliste écrivait que les propos du général De Gaulle sur le sujet étaient anachroniques de plus de cinquante ans. Qu'est-ce que cinquante ans changent pour un problème multimillénaire ? Les nations se sont construites sur leurs mouvements de populations. Chaque fois que ceux-ci ont été lents et progressifs, ils se sont déroulés sans heurts, et les peuples s’en sont enrichis mutuellement. Chaque fois qu’ils ont pris la tournure d’invasions brutales, il y eut du sang et des larmes. Nos édiles devraient relire l’Histoire.

jeudi 1 octobre 2015

Français de souche

La souche, c'est l'endroit où se rassemblent les racines. Tout le monde a des racines. Il n'y a pas d'arbre sans racine ; il n'y a pas d'être humain sans souche. 
Parfois, toutes les racines plongent toutes dans l'histoire d'un même pays. Alors, la personne est de la souche de cette nation. Il y a des souches françaises, des souches chinoises, des souches algériennes, etc. 
Parfois, du fait des alliances des parents, les racines se nourrissent de plusieurs pays. Alors, on parlera de souches multiples. 
Mais, dire que les souches n'existent pas est aussi bête que de dire qu'il n'y a pas de différence entre une fille et un garçon ! 
Certains nous expliquent que l'on est tous métissés. Et alors ? Cela ne change rien à l'existence des souches ? Les Mahorais de souche sont Français de souche, puisque Mayotte est Française ! De même, Breton de souche, je suis Français de souche depuis le rattachement de la Bretagne à la France en 1532.  
Cette querelle sémantique n’a aucun sens, et n'est qu'artifice électoral de médiocre niveau.