vendredi 27 septembre 2013

“Débaptisation“ (suite)



Un “anonyme“ a bien voulu commenter un de mes anciens messages de ce blog, relatif à la “débaptisation“ ( http://bernardhuet.blogspot.fr/2013/05/debaptiser.html ) en définissant ainsi le baptême : « cet abus de pouvoir de faire subir, d'imposer, un acte sectaire à un bébé en faisant fi de sa conscience en devenir ».
J’aimerais savoir s’il qualifie aussi d’abus de pouvoir l’endoctrinement anticlérical subi par nos enfants à l’école faussement appelée laïque, relayé par certains partis politiques, confréries diverses et médias à la solde. 
Mais, il me paraît plus utile de réfléchir un instant pour tenter de comprendre ce qu’est le baptême (lire aussi http://bernardhuet.blogspot.fr/2013/01/bapteme.html ) et à quel point l’idée de “débaptisation“ me semble saugrenue.
Et, pour comprendre, il faut remonter à la définition de l’Homme, à l’idée que l’on s’en fait. Deux chemins s’ouvrent alors à la réflexion.
Ou bien l’Homme n’est qu’un éphémère monceau de poussières ; agglomérat inutile, voire nuisible, de molécules chimiques associées au hasard des rencontres dans un univers vide de sens ; « assemblage d’atomes de carbone, d’oxygène, d’hydrogène, d’azote, de phosphore et de soufre. Rien de plus », comme l’a écrit Joël de Rosnay. Dans ce cas, en effet, baptiser ne sert à rien. Mais alors, pourquoi s’en offusquer au point de vouloir se “débaptiser“ ? L’eau du baptême n’a laissé aucune trace sur le corps. Il n’y a pas de tatouage à effacer. Cette hystérie ne serait-elle pas plutôt le signe que quelque chose d’autre chatouille la conscience du baptisé, qui ne siège pas seulement dans son corps ?
Ou bien l’Homme de chair, ce bébé qui vient de naître, est beaucoup plus que ce qu’il montre. Il est comme l’iceberg dont 90% de la masse est enfouie dans l’autre monde, le monde sous-marin. L’Homme visible n’est que l’image virtuelle de son au-delà de l’espace et du temps. Dans ce cas, l’immersion baptismale prend toute sa dimension. Elle est le geste rituel par lequel l’image nouvelle est lavée des salissures de sa représentation matérielle, afin qu’elle apparaisse dans la pureté de son essence immatérielle. (Une image virtuelle que nul n’observerait n’aurait aucune existence). En ce sens, le baptême s’apparente à un sacrifice — sacrifice : “faire sacré“, atteindre le divin —.
Ayant ainsi été “lavés“, offerts au regard des hommes dans la dimension du parfait, quel étrange nihilisme peut bien pousser certains à vouloir retourner dans leur fange, y mourir, y pourrir, c’est tout ? La science s’ouvre, aujourd’hui, à l’idée que la conscience dont parle mon correspondant anonyme n’est pas seulement la manifestation de quelque réaction électrochimique. Elle est la voix d’un ailleurs. Ce n’est pas faire fi de la conscience du bébé, que de la lui faire entendre.

jeudi 19 septembre 2013

La France est gouvernée au hasard


Il parait que Monsieur Bayrou est de nouveau dans l’opposition, après qu’il a voté et appelé à voter pour l’actuel Président de la République, et ce au motif que ce dernier n’a pas tenu ses engagements. Ainsi, Monsieur Bayrou n’a pas vu en temps utile que ce candidat-là ne tiendrait évidemment pas ses engagements ? Il n’a pas vu que ses promesses électorales étaient irréalistes ? Il n’a pas vu que le personnage n’était pas fiable ? Il n’a pas vu que son équipe était incompétente ? On peut comprendre qu’une certaine population peu apte à la réflexion politique et trop influençable par des médias intéressés fassent cette erreur, en trop grand nombre toutefois. Mais, quelqu’un qui se veut leader politique a-t-il droit à une pareille bévue ? 
Le vrai scandale français, aujourd’hui, n’est pas que ce président-là soit mauvais, mais qu’il ait été élu ! Alors, il est peut-être temps de s’interroger sur l’absurdité du système électoral français qui, depuis quarante ans, livre la France au bon vouloir du hasard. Car, a-t-on remarqué qu’à chaque fois le Président désigné l’est par un petit poil qui s’ajoute, d’un côté ou de l’autre, aux cinquante pour cent fatidiques ? Et c’est ce petit poil, marginal et qui ne représente aucune tendance nationale, qui décide finalement du sort de notre quotidien et de celui de nos enfants pendant cinq ans et plus car, trop souvent, des disposition néfastes prises engagent l’avenir durablement.  Ce petit poil, c’est un détail qui peut le déterminer. Ce peut être la dernière intervention télévisée de l’un ou l’autre des challengers, réussie ou ratée. Ce peut être un comportement, une attitude, un nœud de cravate qui déplaît. Ce peut être le temps qu’il fait le jour du scrutin. En un mot, c’est le hasard. Ainsi la France est gouvernée au hasard. On pourrait faire l’économie du second tour en tirant à la courte paille entre les deux finalistes, le résultat serait le même. 
Alors, quand une charrette est est ainsi tiré tantôt à hue, tantôt à dia, au gré du hasard, il ne faut pas s’étonner qu’elle finisse au fossé, comme la France aujourd’hui. On entend souvent dire qu’il faudrait ajouter au système électoral une dose de proportionnelle, une dose de ceci, une dose de cela. C’est une dose, une grosse dose d’intelligence qu’il faudrait lui apporter. 
Jadis, le pays était gouverné par les combinaisons d’une caste politique qui laissait à l’écart la volonté populaire. De Gaulle a voulu y remédier en mettant au centre du jeu le citoyen. L’intention était louable. Mais, le temps passant, et la maturité politique citoyenne ne s’améliorant pas, le pouvoir médiatique tentaculaire et insidieux a transformé ce qui aurait dû être un débat d’idées, d’opinions réfléchies, en un jeu télévisé comme une élection de miss. Cela occupe un dimanche, on passe une bonne soirée télé, et après on se plaint des élus. 
Je ne sais dans quel état la charrette France sortira du présent quinquennat. Mais si elle en sort, il faudra d’urgence adapter les règles du jeu démocratiques aux conditions nationales et mondiales modernes.

dimanche 15 septembre 2013

Internet, la jungle.


Un homme, toulousain, vient de lancer sur “Le Figaro“ un cri d’alarme. Ses deux fils s’étaient engagés dans un groupe salafiste en Syrie. L’un a été tué. L’autre combattrait toujours dans la région d'Alep. L’un s'était converti à l'islam en 2010, au gré de rencontres à Toulouse et de consultations de sites Internet fanatiques. Son frère l’avait rejoint en 2012. Ils voulaient « mourir pour Allah pour aller au Paradis ».
« Ce ne sont pas mes fils qui sont partis en Syrie. Ils ont été conditionnés, mais je ne sais toujours pas où, ni comment. Qui a piloté tout ça ? Toutes ces questions me rendent malade. Les jeux vidéo ont certainement eu un impact nocif sur Jean-Daniel. Je regrette de ne pas avoir eu l'autorité nécessaire pour l'empêcher de s'abrutir devant l'écran. Il y jouait, en abusait. Ils ont été sensibles et fragiles à n'importe quel discours fanatique, car c'est cela qu'ils ont subi. (…) Je regrette de ne pas avoir su trouver les mots qui auraient pu les faire réfléchir différemment. Pourtant, j'ai passé des nuits avec eux au téléphone pour essayer de les ramener à la raison. Je ne les reconnaissais pas. Pourtant, j'ai toujours été proche d'eux, malgré ma séparation d'avec leur mère. Quand on voit ses propres enfants en tenue de guerre brandissant une kalachnikov et un coran sur des vidéos, on se dit que tout ça est irréel ».

Le même quotidien rapporte dans un autre article la comparution devant le tribunal correctionnel de Paris de deux jeunes djihadistes français arrêtés par les autorités pakistanaises. 
« Des paumés, originaires de banlieue parisienne, cherchant un sens à leur existence (…), et qui rencontrent un individu qui, par son image, son érudition, sa faculté à convaincre, entraîne les autres, comme l'explique le procureur Benjamin Chambre ».
L’un d’eux explique :
« Je m'ennuyais beaucoup, je passais mon temps sur Internet. (…) Ce qui m'a le plus attiré, c'est qu'en parlant de ce sujet sur le Web, j'étais populaire, on me disait que j'étais courageux, j'avais une estime de moi encore jamais connue. (…) Je voulais juste tirer à la kalachnikov, me défouler un peu, pour faire comme dans le jeu vidéo Call of Duty. (…) On a utilisé des versets du Coran pour justifier nos actions, a-t-il reconnu, estimant qu'il ne serait pas tombé dans ce traquenard s'il avait mieux connu sa religion ». 

Parents, je vous en conjure, ouvrez les yeux ! Vos enfants ne resteront pas ados longtemps. Demain, il sera trop tard. Et demain est déjà à la porte. À cet âge tendre où le cerveau est si malléable, vous n’avez pas le droit de les abandonner dans la jungle d’Internet. Ils ne sauront pas, seuls, y survivre au milieu des prédateurs de tous acabits. Des parents trop souvent absents, ou, lorsqu’ils sont physiquement présents, mentalement absorbés eux-mêmes par la télé ou Internet, créent le vide que leurs enfants combleront comme ils peuvent par le virtuel de l’écran. Comment “élever“ ses enfants, puisque l’Éducation nationale n’y procède pas ? “Élever“, c’est-à-dire faire prendre de la hauteur !  Il n’y a qu’une méthode : l’exemple. Les enfants assimilent et reproduisent naturellement ce qu’ils voient quotidiennement. Ce que vous voudriez que vos enfants fissent, faites-le vous-mêmes.

vendredi 6 septembre 2013

Peillon et les religions


Peillon, ministre de la Rééducation nationale, part en guerre contre le catholicisme. « Aucune nation ne peut se construire, dit-il, sur des religions » ! 
Il oublie que la nation française ne l’a pas attendu pour se construire, et elle l’a fait, précisément sur une religion, le christianisme. Peut-être n’a-t-il pas remarqué les innombrables croix, chapelles, églises, cathédrales, basiliques et sanctuaires de toutes sortes que nos ancêtres ont construits depuis deux mille ans ? Peut-être veut-il aussi raser le Mont-Saint-Michel ? Peut-être ne fête-t-il pas Noël en famille, et va-t-il au bureau les dimanches ainsi que les jours de Pâques, de l’Ascension, du 15 août, etc.
D’ailleurs, y a-t-il une seule nation au monde qui se soit jamais construite en dehors de quelque religion ? 
 Il oublie aussi que d’autres, plus épais que lui, se sont essayés à cette velléité de destruction, et qu’à chaque fois, Dieu est le plus fort. Je peux lui proposer quelques livres. Il y verrait que les hommes — ceux qui réfléchissent — sont en train de découvrir que non, décidément, l’Univers, la vie, l’Homme, ne se limitent pas à son matérialisme étriqué.

dimanche 1 septembre 2013

Le titre d'un livre…


Le titre que j’ai donné à mon ouvrage récent “Capitaine de La Garde“ est-il le meilleur ? 
Il livre le témoignage autobiographique, jusqu’alors inédit, d’un officier de Gendarmerie, mon père, appelé contre son gré, en 1941 et 42, à commander La Garde personnelle du maréchal Pétain à Vichy. Il montre qu’en cette époque douloureuse de sauve-qui-peut, des hommes ont pu rester à la tâche dans l’honneur, et réplique ainsi à la dictature de la pensée savamment orchestrée aujourd’hui par quelques-uns.
J’aurais pu appeler ce livre “l’honneur d’un capitaine“, mais le titre a déjà été utilisé maintes fois. J’aurais aussi pu choisir “l’honneur d’un commandant“, car à la suite des faits rapportés, l’homme fut promu commandant. 
Or voilà que l’actualité s’empare d’un autre événement qu’il convient en effet de saluer avec respect, le décès du commandant Hélie de Saint Marc. Alors le vocable “honneur d’un commandant“ se répand dans la presse. Imaginons un instant qu’il eût fait le titre de mon livre ; que des lecteurs influencés par cette actualité médiatisée l’eussent acheté. Ils y auraient trouvé l’histoire d’un autre homme. Nul doute que nombre d’entre eux — défense du consommateur aidant — se seraient sentis trompés, auraient crié à l’escroquerie, auraient peut-être fait procès…
Mes lecteurs me font massivement l’éloge de mon ouvrage. Mais, ils ne sont que l’élite ; ceux qui s’intéressent au contenu et non à l’emballage. Car le livre est devenu un bien de consommation. L’auteur qui veut “vendre“ doit fabriquer ce que le “marché“ attend. Voilà ce que l’Édition contemporaine a fait de la littérature ! Des prix sont décernés, ici et là, pour des livres écrits par des nègres, parce que leur titre et leur pseudo-auteur se vendront bien. 
Imagine-t-on un artiste se pliant à produire ce que la foule demande ? L’esthète éclairé regarde-t-il le titre d’une toile avant d’en recevoir le message pictural , la pensée qu’elle exprime ? La littérature n’est-elle pas un art ? Le titre d’une œuvre est-il plus important que l’œuvre ?