mercredi 27 avril 2016

Un pape et des réfugiés (suite)

On a d’abord conspué le pape parce qu’il a accueilli des réfugiés musulmans dans son avion. Puis, devant l’évidence qu’il n’y avait là qu’un acte de charité, on a dit oui, mais c’est un geste politique, etc.” Que les adversaires de l’Église emploient ces procédés, soit ! Mais des catholiques ? 
L’église n’est pas un parti politique dont les membres seraient des militants, et le pape, un secrétaire général. L’Église n’est pas non plus une ONG.  Nous récitons pieusement et parfois bruyamment le credo, le dimanche à la messe. Que disons-nous ? Que nous croyons en la sainte Église catholique. Croire en l'Église, c'est croire qu'elle est bien celle que Jésus a créée il y a deux millénaires. C'est croire en son chef, désigné par ses membres les plus éminents et nombreux. C'est croire qu’en ce choix s’exprime la volonté du Ressuscité. C'est croire en la pensée du Christ qui nous est offerte par la parole du pape. Que vient faire là-dedans la politique ? Est-ce que le bulletin de vote de Karol Vojtila changeait quelque chose à la sainteté du pape qu'il fut ? Jésus, lui-même a maintes fois agi ou parlé dans l'incompréhension de ses interlocuteurs d'alors. Et pourtant, il avait raison. À ceux-là, il manquait simplement la foi. 

vendredi 22 avril 2016

Un pape et des réfugiés

Un jour de l’an 30, Jésus, ayant quitté la Judée, traverse la Samarie pour rejoindre la Galilée. Épuisé par trois jours de marche dans le désert, il s’assoit sur le rebord d’un puits et, s’adressant à une femme samaritaine qui venait puiser de l’eau, lui demande à boire. La femme s’en étonne, et les disciples aussi, car, en ces temps-là, la loi voulait qu’un juif ne parlât pas à un Samaritain. Alors, la femme s’en retourne chez elle et raconte son aventure. Les villageois, pris de curiosité, s’approchent et Jésus leur parle. Et Jean conclut ainsi son évangile (4,42) : ils disaient… : nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu’il est vraiment le Sauveur…
Un jour de l’an 2016, un pape offre l’hospitalité à quelques réfugiés musulmans qui fuient la guerre dans leur pays. Les “intellectuels” s’en étonnent, car la loi du politiquement correct veut que chrétiens et musulmans soient ennemis. Ces réfugiés-là retourneront un jour en leur pays et raconteront leur aventure. Que croyez-vous qu’il adviendra ?

jeudi 21 avril 2016

"Voiture-passion"



D’après Luc Ferry, dans Le Figaro, la “voiture-passion”, c’est terminé. S’ouvre l’ère de la “troisième révolution industrielle” le covoiturage (?…!). Le philosophe se laisse même aller à ce trait d’esprit pour appuyer sa révélation : “il n’y aura plus d’alcoolisme au volant, faute de volant”… Ainsi la génération bénie de nos jeunes enfants s’enfermerait définitivement dans son paradis des jeux vidéo sur smartphones. On frémit à la pensée que cette poignée d’auto-intellectuels parisiens, qui regarde le futur derrière ses bouchons, prétend nous dire l'avenir. La voiture était une passion, Monsieur Ferry, parce qu’elle symbolisait la liberté. Je sais bien que des forces occultes multiples agissent en sous-main pour tenter d’entraver cette liberté et de réduire le peuple à leur profit. Mais, n’avez-vous donc pas compris que si les jeunes, aujourd’hui, sont tant assidus à leurs smartphones, c’est parce qu’ils cherchent le passage pour la liberté ! Quand j’étais adolescent, je rêvais de piloter un véhicule qui m’emporterait dans les airs à la rencontre du monde. Croyez-vous que mes petits-enfants aient renoncé à cette ambition ? Pour regarder l’univers, la science est contrainte de s’échapper de l’atmosphère terrestre et d’installer ses télescopes sur des satellites. Monsieur Ferry, dépassez le boulevard périphérique, et vous verrez que la technologie nous ouvre au contraire un horizon immense de liberté sillonné de véhicules personnels autoconnectés. L’Homme a toujours rêvé d’avoir des ailes. Ne comptez pas l’enfermer dans des autocars !

jeudi 14 avril 2016

Dieu et les ailes

Je me suis souvent demandé pourquoi la créature humaine était dépourvue d'ailes. Cela l'aurait doté d'une dimension d'évolution de plus, d'une liberté tout autre. L’oiseau “monte au ciel”. Pourquoi l’homme est-il seulement un "rampant" ? La Création a-t-elle donc régressé quand elle a entrepris la série des mutations qui, de l’oiseau primitif, a généré l’Homme ? 
En réalité, ce faisant, le Créateur a accordé à son œuvre dernière le privilège inouï, inégalé, d'être sa propre image. Image de Dieu ! Voilà qui ouvre à l’être une dimension d’évolution infiniment supérieure à ce que deux malheureuses ailes lui auraient conféré.

dimanche 10 avril 2016

Mosquées

Laisser construire ou ne pas laisser construire des mosquées en France ? Voilà qui alimente les réseaux sociaux et la presse, avec violence parfois. À la veille d’échéances électorales, nul doute que la gent politique n’ajustera sa réponse qu’à l’aune de son intérêt électoral immédiat, faisant fi du long terme. Or, le sujet est capital. La France s’est construite autour de ses églises. Nul ne peut le nier, sauf à être aveugle. Une France chrétienne, donc. ! Alors, autour de mosquées nouvelles et multiples ne pourra que se construire une France musulmane, voire islamique. Est-ce ce que l’on veut ? Mais, autre chose est de construire, autre chose est d’utiliser. La France s’est construite autour de ses églises parce que nos ancêtres en ont fait leurs lieux de rassemblement physique et spirituel. La France, dès lors, deviendra musulmane autour de ses mosquées parce que ses habitants s’y rassembleront en nombre. Alors, que les chrétiens commencent à fréquenter leurs églises, au lieu de les déserter par paresse, d’ailleurs, plus que par conviction. Puis qu’ils en construisent d’autres, et les emplissent. Le laïcisme est le pire ennemi des civilisations, car Dieu a horreur du vide.

samedi 2 avril 2016

Grandeur et servitude de l'art littéraire.

Si l'écriture est le vecteur de la pensée, la lecture en est le véhicule. Car, l'écriture n'a d'utilité qu'associée à la lecture. Or, cette dernière est une discipline bien capricieuse. Un jardin fleuri pourra offrir au regard ses multiples nuances de couleurs chatoyantes, tel visiteur dira qu'il est rougeoyant, tel autre qu'il bien vert, selon que celui-là y aura vu des fleurs, ou que celui-ci ne les aura pas remarquées. La lecture réduit de la même façon l'œuvre écrite, et la dénature involontairement. Pire ! un même lecteur y verra l'inverse de ce qu'il en a tiré une première fois, s'il en reprend la lecture plus tard ! C'est dire que, si ladite lecture doit à son tour être écrite pour être lue, tel un article de presse, ce dernier n'aura plus beaucoup de rapport avec l'original ! Chacun, finalement, ne sait lire qu'à l'éclairage de ses présupposés du moment. Dès lors, pour embrasser toute la pensée de l'auteur d'un texte, il est nécessaire de le relire plusieurs fois, puis d'en parler autour de soi, et seulement alors de faire la synthèse de tout cela, en tout cas pour les ouvrages qui ont quelque chose à exprimer ! On comprend que beaucoup se détournent de la lecture, et préfèrent véhiculer la pensée préfabriquée servie en images à heures fixes.