samedi 26 janvier 2019

"Mon corps est à moi"...

Cette thèse évoquéé avec quelque légèreté par les néoféministes pour justifier leurs pratiques libertaires comporte en soi sa propre antithèse.
En effet, dire cela implique la reconnaissance de deux parties dans le débat : mon corps d'une part, et moi d'autre part. Dirait-on "mon corps est à mon corps", ou bien : "moi est à moi" ? Cela n'aurait tout simplement pas de sens. Dès lors, si l'on voit bien qui est — ou quel est — le corps dont il s'agit, plus mystérieux est ce moi "propriétaire" dudit corps. Il n'est pas, à l'évidence un autre corps ; nous ne sommes pas en double exemplaire en ce monde. Force est d'admettre que nous sommes aussi un être hors de ce monde, hors de son temps et de son espace, immatériel donc.
Albert Camus en écrit dans Le Mythe de Sisyphe : « Ou nous ne sommes pas libres et Dieu tout-puissant est responsable du mal, ou nous sommes libres et responsables, mais Dieu n’est pas tout-puissant. » Il a seulement oublié un détail : l'homme est dans le temps et son espace ; Dieu est dans l'au-delà du temps et de l'espace. Nous sommes bel et bien libres dans notre monde, quand Dieu reste cependant tout-puissant dans le sien.
Écrire sert sans doute à exprimer ce que l'on pense, mais au-delà se dissimule, pour l'écrivain, le ressort mental qui l'aide à développer sa propre pensée. L'écriture est à l'esprit ce que le jogging est au corps. C'est ainsi que dix livres, à ce jour, m'ont convaincu que Dieu nous a bel et bien créés parce qu'Il est, comme le modèle crée son image pourvu qu'il y ait un miroir. La vie d'ici-bas n'est que le pâle reflet, sur le miroir de l'espace-temps, de la splendeur d'un Au-delà dont nous faisons partie. Dès lors, il faut comprendre que le Modèle attende de son image qu'elle lui revienne parfaite. Si Dieu a créé le temps pour y placer l'homme avec ses vices, sans doute l'attend-Il à la sortie. Le temps — et son espace — serait dès lors une sorte de machine à laver chargée d'achever l'ébauche et de restituer un Homme parfait, pour une Création parfaite .C'est notre tâche ici-bas. Le miroir de l'espace-temps est un miroir interactif. "Dieu a besoin des hommes" disait Henri Queffelec. 

Voilà que tout s'éclaire. Mon corps est en effet à moi. Et mon moi, dans son ailleurs, entend bien que j'en fasse ici-bas bon usage.

dimanche 20 janvier 2019

Voiture autonome.

Le mythe de la voiture autonome est une ineptie. 
Le progrès n'avance décidément pas en fonction des besoins de l'humanité, mais au gré des lubies des petits manipulateurs de technologies nouvelles qui mettent celles-ci à toutes les sauces, sans se soucier de savoir si c'est un bienfait. Ils me font penser à une autre "géniale" invention qui ne va pas manquer d'éclore un de ces jours : la littérature autonome. On propose déjà des traducteurs automatiques (qui traduisent en gros... très gros...), des correcteurs d'orthographe (qui corrigent un peu... très peu...). Un petit effort, et l'on verra naître des logiciels qui écriront les romans tout seuls. Comme pour la soi-disante voiture autonome (s'agit-il encore d'une voiture ?) à laquelle on dit où l'on veut aller, et qui vous y emmène, on dira à son ordinateur comment on veut que le roman finisse, et celui-ci l'écrira tout seul. Il y a déjà des auteurs auto-édités ; il y aura désormais des romans auto-rédigés ! Plus besoin de nègre ! 
Vous me permettrez de penser que, de même qu'il y a dans la littérature l'exercice d'un art dont la machine ne saurait priver l'être humain, de même le pilotage automobile reste pour certains un art que seuls les rustres confondent avec un moyen de transport.