mercredi 22 juin 2011

Éloge de la vitesse

Voici un article du Figaro de ce jour sur un sujet “tabou“.  
« Sept conducteurs sur dix victimes de somnolence. (…) La somnolence reste la première cause des accidents mortels sur autoroute. (…) Un décès sur trois est lié à l’assoupissement. (…) Bien des conducteurs croient encore que l’état de torpeur va disparaître si on augmente le son de la radio. (…) ».
Et pour conclure cette révélation extraordinaire : 
« l’Asfa (…) suggère (…) l’introduction de la somnolence comme facteur d’accidentalité dans les fichiers statistiques nationaux » ! 
Vous avez bien lu : lorsque les statistiques nous assènent les pourcentages de soi-disant fréquences d’accidents, il faut savoir que l’on a préalablement introduit dans l’ordinateur la liste des causes “politiquement correctes“ qu’il lui est permis d’analyser ! L’administration n’a jamais tort.
Sortons un peu de la mauvaise foi et convenons que si l’on s’endort au volant, c’est tout simplement parce que l’on se traîne pendant des heures à 130. Et certains voudraient encore ralentir à 110 ! 
Il existe pour chaque conducteur, selon les circonstances et le moment de la journée d’ailleurs, une vitesse physiologique optimale à partir de laquelle se déclenche et se maintient un niveau de vigilance maximum. Tout conducteur (compétent et expérimenté) le sait bien. Cela s’appelle piloter une voiture. On est moins en danger à 170, éveillé, qu’à 130, endormi. 
S’y ajoute un autre effet pervers de la limitation autoritaire et uniforme. Un automobiliste qui n’a jamais dépassé le 130 de toute sa vie, conduit perpétuellement à la limite de ses moyens. Que le moindre incident se produise, et il n’a aucune expérience de ce qu’il faut faire, aucun réflexe salvateur. Qu’à l’inverse, celui-ci, dans un pays de liberté, ait appris à maîtriser un véhicule à 180, sur une portion de route le permettant, alors il se trouvera en situation de pilotage sécurisé à 140 ou 150, et parfaitement éveillé et attentif.
Le Figaro termine son excellent article en disant que « conscient du problème, le gouvernement (…) a notamment décidé de renforcer les sanctions (…) ».
Consternant !

dimanche 19 juin 2011

Des hommes et des ordinateurs.

Je procédais, il y a quelques instants, à la correction d’un texte à l’aide d’un de ces logiciels spécialisés, au demeurant souvent efficaces. Pourtant, à plusieurs reprises celui-ci me signala des fautes d’accord qui n’en étaient pas, ou, à l’inverse, passait outre à d’autres qui l’étaient assurément. C’est que souvent, il peinait à trouver le sujet, le complément, le temps de la phrase, dans une construction grammaticale un peu inattendue pour lui. Parfois, il avait raison, et il mes suffisait de déplacer une virgule ou d’en placer une autre, pour que tout rentre dans l’ordre. Mais, souvent il avait tort. 
J’ai alors réalisé que l’art de l’écriture ne se satisfait pas des règles de grammaire, qu’il lui faut, comme pour une symphonie, la liberté de musarder en dehors du sentier balisé, de revenir sur ses pas, de franchir un obstacle. Dès lors que le lecteur a pris le rythme, la ballade est aisée et la lecture exquise. On dit que le texte est “bien écrit“.
Mais alors la syntaxe ne réside plus seulement dans l’application de règles logiques, les seules que l’ordinateur peut apprendre. Il faut nécessairement avoir lu le contexte qui précède, l’avoir compris et l’avoir retenu, pour pouvoir suivre sans trébucher une nouvelle phrase à l’articulation imprévue. Et cela, un ordinateur, même des plus performants, ne le peut pas. Quel ordinateur est capable de comprendre le sens de “je t’aime“, et de le garder en mémoire pour éclairer la suite ?
La même limite affecte d’ailleurs les logiciels de traduction. Combien de transpositions informatiques de textes étrangers dans notre langue maternelle nous apparaissent médiocres, sans âme, à refaire ? Traduire un texte d’une langue littéraire dans une autre, c’est d’abord le comprendre dans la profondeur des sentiments que son auteur a voulu y mettre ; et c’est ensuite le réécrire en mettant en œuvre toutes les ressources de la langue nouvelle. Aucun ordinateur ne saura le faire, car aucun ne saura lire dans la pensée de l’auteur.
Quand, dans une société, l’ordinateur prend le pouvoir sur les hommes, les déboires ne sont pas loin. 

dimanche 12 juin 2011

Pénurie alimentaire, et énergie nucléaire.

Sous le titre “Le siècle de la faim“, Le Figaro du 11 juin 2011 publie un article fort intéressant du New York Times dont voici quelques extraits.
« L’immense système agricole qui nourrit l’humanité est en danger. (…) L’offre ne suit plus la demande qui explose sous l’effet d’une démographie galopante et l’enrichissement des pays autrefois pauvres. (…) Depuis 2007, ce déséquilibre a donné lieu à deux énormes hausses des cours des céréales. Le coût de certaines d’entre elles a plus que doublé. Pour des dizaines de millions de pauvres, ces augmentations ont aggravé la famine. (…)
Selon les plus récentes prévisions des Nations Unies, la population mondiale atteindra 10 milliards d’habitants d’ici à la fin de ce siècle, soit 3 milliards de plus qu’aujourd’hui. Cela signifie que dans les années à venir, la production alimentaire va probablement devoir doubler. (…) Les terres disponibles se font rares, les réserves d’eau baissent, la température monte, le climat est devenu erratique et le système alimentaire donne de sérieux signes d’instabilité.
Vers la fin du XXe siècle (…) la demande humaine et animale de nourriture (a commencé) à décoller, en partie parce que l’Asie devenait plus prospère. Des millions de gens ont ajouté à leur régime alimentaire de la viande et des produits laitiers, dont la production exige des céréales. La conversion d’une grande partie de la récolte de maïs américaine en éthanol a contribué à l’explosion de la demande. (…)
En 2007-2008, les stocks de céréales étant faibles, les cours ont doublé ou triplé. Les pays ont commencé à faire des réserves, et les citoyens paniqués se sont rués sur la nourriture. Des émeutes de la faim ont éclaté dans plus de 30 pays. (…) Selon les prévisions récentes de l’organisation caritative Oxfram, les prix des denrées alimentaires augmenteraient d’au moins 100% d’ici à 2030. (…)
La croissance urbaine grignote les terres agricoles et prive d’eau les fermiers. Dans certains des greniers du monde, les agriculteurs vident les aquifères beaucoup plus rapidement que la nature ne peut les reconstituer. (…) Ces dix dernières années, les précipitations ont été plusieurs fois inférieures à la normale. Et le nord du Mexique est situé sur une ceinture qui, tout autour de la planète, devrait s’assécher encore à cause de l’effet de serre. (…)
Les gens ne comprennent pas l’extrême urgence de la situation (…). S’il y a pénurie de nourriture, nous serons dans une situation très désagréable (…). Il faut absolument mobiliser les scientifiques pour apporter des réponses. » 
Et voilà le moment que choisissent les adeptes de l’écologie pour tenter de provoquer l’arrêt de la recherche sur le nucléaire et son énergie irremplaçable. Ils n’ont pas compris que le problème de l’eau est un problème d’énergie. Ce n’est pas l’eau qui manque, la mer n’est pas encore vide, mais le besoin d’énergie abondante et bon marché est immense, pour traiter cette eau, la transporter et la distribuer. 
J’ai abordé cette vision du problème dans mon livre “Le Ciel du ciel“ (aux Éditions Publibook) dont voici un extrait.
« On ne la trouvera pas, cette énergie, en quantité suffisante ailleurs que dans l’atome !Il y a dans quelques grammes de matière autant d’énergie que l’on sait en produire en faisant brûler des milliers de tonnes de charbon. Si l’on savait récupérer toute l’énergie contenue dans un seul gramme de noyaux atomiques, l’on pourrait faire faire plusieurs fois le tour du monde au plus gros Airbus. La Création a eu la sagesse de fournir, dissimulée au cœur des atomes, la colossale énergie dont l’humanité va avoir besoin pour se développer et atteindre son destin. 
— Mais la bombe, direz-vous ? L’humanité s’anéantira avant de savoir maîtriser l’atome ! 
— Avec l’énergie nucléaire, l’humanité peut en effet s’anéantir. Sans elle, elle est sûre de disparaître. Fallait-il que l’homme n’inventât pas le feu afin de ne pas risquer fabriquer des armes du même nom ? Les hommes sauront-ils utiliser avec sagesse ce colossal gisement quasiment illimité, mis à leur disposition par la Création prévoyante, et dissimulé au fond des noyaux atomiques, au cœur de la matière dont ils sont façonnés ? Si, développer la recherche atomique pour utiliser l’arme de destruction massive est une horreur, permettre l’accès pour tous à cette énergie, y compris pour les plus pauvres, est un devoir.
La foule de nos enfants et de leurs enfants qui se bousculeront sur notre planète à la fin de ce siècle, réclameront pour vivre une énergie à consommer que ne pourront fournir indéfiniment les combustibles fossiles, pétrole et gaz, accumulés par la nature pendant des millions d’années, et dilapidés en quelques dizaines d’années. Version moderne de la guerre du feu, les hommes s’entre-tueront pour cette énergie, pour vaincre la malnutrition ou le manque d’eau potable. Mais aussi pour construire sur Terre et dans l’espace un cadre de vie à la dimension de l’humanité de demain. Quelques moulins à vent n’y suffiront pas. Saurons-nous domestiquer cette énergie aux seules fins de construire à notre tour le monde dont nous avons hérité ?
Une personne meurt de faim ou de soif toutes les cinq secondes dans le monde. L’équivalent d’une ville comme Lyon rayée de la carte tous les mois ! Et ce malheur touche particulièrement les enfants, les plus vulnérables. Faut-il regarder et ne rien faire ? Se contenter de bicyclettes et d’éoliennes ? Ne pas vouloir voir plus loin que le bout de son confort ? Personne n’a donc compris que l’évolution est exponentielle, que la bombe de la famine va éclater dans les prochaines années, que nos enfants seront face à un problème décuplé ? 
De quel droit voudrions-nous interdire aux populations actuellement pauvres, le secours de cette énergie, l’eau potable et la nourriture qu’elle leur apportera ? Ceux à qui la providence a donné le savoir et la richesse n’ont pas le droit de garder pour leur seul confort les bienfaits de l’énergie abondante et propre que la nature a mise à la disposition de l’humanité tout entière, au cœur de l’atome et de son noyau. Ils ont désormais le devoir d’investir lourdement en recherche pour maîtriser au plus vite ces techniques et les distribuer. »

vendredi 3 juin 2011

Recherche sur l'embryon


Au sujet du débat parlementaire sur les expérimentations scientifiques provoquant la destruction d’embryons humains, Mgr Vingt-trois a exprimé sa crainte d’une “instrumentalisation“ condamnable de l’être humain.

Aussitôt, le Grand Orient a crié à “l’obscurantisme“ ! Comme il y a deux siècles ! Les francs-maçons n’ont pas changé. Ils ne comprendront jamais rien à la dimension de l'Homme.