dimanche 19 février 2023

Accident Palmade

Le dramatique accident de la circulation qui provoqua le 10 février la mort d'un bébé à naître met tout-à-coup en lumière l'odieuse hypocrisie de la loi. 
Si j'ai bien compris, il y aurait deux hypothèses. Ou bien le bébé a été tué par le choc dans le ventre de sa mère dont il a été retiré mort-né. Ou bien le choc a provoqué la naissance prématurée du bébé, puis son décès immédiatement après. Dans le premier cas, la loi parle de "blessures" involontaires. Dans le second cas, la loi admet "l'homicide" involontaire.

Voilà qui, en lisant vite, peut paraître anodin. En réalité nous sommes dans le débat sur la reconnaissance ou le déni de la personnalité juridique de l'enfant à naître, qui débouche inévitablement sur la reconnaissance de la personnalité humaine de l'embryon et du fœtus, sur son droit à la vie, sur le caractère homicide de son interruption de vie.

La motivation de ce distinguo grotesque et hypocrite saute aux yeux. Qualifier d'homicide l'atteinte à la vie du fœtus non encore né aurait laissé planer une suspicion criminelle sur l'avortement de convenance qu'une minorité d'agitatrices sans morale tentent d'imposer. Comment inscrire dans la constitution le droit à l'homicide ? Au contraire, qualifier ladite agression de blessure laisse entendre que ledit fœtus n'est qu'un peu de chair de sa mère, sans aucun droit à la vie. 

Ainsi le bébé non encore né ne serait pas une personne humaine ! Il ne le deviendrait au mieux qu'en montrant le bout de son nez à l'air libre ! Demandez à toutes les mamans du monde si le bébé qui remue en leur ventre est bien un être vivant ! S'il est bien leur enfant, ou s'il est seulement un amas de chair ! 

Comment une poignée de militantes perverses peut-elle ainsi agresser un peuple, sa culture, ses valeurs, sa spiritualité ? Le mystère de la vie n'est décidément pas à la portée de toutes les facultés cognitives. Légiférer sur le sujet devrait être réservé à des cerveaux éclairés. La démocratie trouve là sa limite.

lundi 13 février 2023

De "l'intelligence" artificielle, à nouveau.

La lecture d’un texte sur Internet vantant les mérites de la fameuse « IA »m’amène à quelques réflexions. Je n’en citerai cependant pas les auteurs, ne souhaitant nullement leur faire le moindre tort.

La première ligne du texte définit ainsi "l'intelligence artificielle" : « une forme d’intelligence technologique équivalente à l’intelligence humaine ».

Tout est dit ! Il n'est même plus nécessaire d'en discuter… L'art de la démonstration est, pour certains, de commencer par la conclusion posée en postulat. Il fut un temps où ce procédé valait un zéro au lycée. Non ! Il n'y a pas plusieurs formes d'intelligence ! Et celle dont il est question n'est pas équivalente à l'intelligence humaine !

Plus loin, on lit : « l’intelligence artificielle, comme l’intelligence humaine, fonctionne grâce à l’interconnexion d’un réseau de neurones ». Eh bien non ! L'intelligence humaine n'est pas seulement l'affaire des neurones. Tant s'en faut ! Et c'est là tout le problème. C’est faire fi de la dimension transcendante de la créature humaine. Excusez du peu ! On peut souscrire à cette vision de l'être humain, ou la contester, mais en ignorer le sujet est aller un peu vite en besogne.

Commençons par la forme :

L'article cite quelque part « le savoir de l’intelligence artificielle ». mais, l’intelligence ne se définit pas comme un savoir ! Le Littré, autant que le dictionnaire de l'Académie définissent l'intelligence comme « la faculté de comprendre ». Pas celle de savoir ! C’est la cognition qui est la faculté de savoir. Certes, les dictionnaires commerciaux confondent volontiers les deux concepts dans leurs trop nombreux synonymes. Mais, pour une réelle révolution intellectuelle que veulent faire, à juste raison d'ailleurs, les promoteurs de ces technologies du futur, l'usage du bon vocabulaire est un préalable minimum. Aucun raisonnement ne tient dans un langage approximatif ! 

Voilà comment ce vocable malheureux d'intelligence débouche directement sur une impasse : la machine est-elle capable de "comprendre" ce qu'elle énonce, c'est-à-dire, toujours selon le Littré, « de saisir par l'esprit » ? La machine a-t-elle un "esprit" ?

Quant au fond :

Comparer la soi-disant intelligence artificielle à l'intelligence humaine exige d'abord qu'on se mette d'accord sur le concept d'être humain. Il y a deux options :

Ou bien l'homme n'est que de la chimie, assemblage de carbone, d’oxygène, d’hydrogène, d’azote, de phosphore, de soufre, et rien de plus, comme l'enseigne une certaine science positiviste farouche. Alors, son intelligence ne peut être également que la manifestation d'électrons circulant dans sa chair. Le problème de l'intelligence artificielle n'existe plus. L'homme n'est rien de plus qu'une machine un peu molle. Que le meilleur gagne !

Ou bien l'on concède à l'homme une cinquième dimension de réalité qui transcende le temps, l'espace et la matière pour lui ouvrir l'univers de l'Esprit dont il est l'image éphémère. L'intelligence dévoile dès lors sa vraie nature : le message de cet Au-delà, qui ne tourne pas en boucle dans les neurones, mais s'entend comme un écho au fin fond des milliards de particules dont la chair est construite. C’est ce message extramuros qui déclenche à notre insu "l'intelligence" du comportement humain. Alors, il faut se rendre à l'évidence : la machine n'est pas connectée avec cet Au-delà. Son "intelligence" n'a rien à voir avec l'intelligence humaine. Si "l'intelligence artificielle" était "intelligence", elle découvrirait toute seule qu'elle n'est pas "intelligence"…

Pour autant, faut-il rejeter ces recherches technologiques ambitieuses ? Certainement pas ! Elles entrent de plain-pied dans le génie humain, et ouvrent sans doute une ère nouvelle du cogito de Descartes. Simplement, peut-être aurait-on été mieux inspiré de parler, par exemple, de “savoir artificiel", plutôt que "d'intelligence artificielle". Tout l'article serait devenu limpide : « une forme de savoir technologique équivalente au savoir humain » ou encore : « le savoir artificiel, comme le savoir humaine, fonctionne grâce à l’interconnexion d’un réseau de neurones » etc. Mais, évidemment, c'est une formulation moins marchande.


 

vendredi 10 février 2023

La vie est un combat. L’arme gagnante


Ma jeunesse est sortie de la deuxième, et j’espère seconde, guerre mondiale qui ne laissa aucune famille sans ses morts militaires ou civils, au front ou sous les bombes. Alors, oui, pour ma génération et celle de mes parents, la vie n’avait d’autre visage que le celui d’un combat. Mes grands-parents et ancêtres connurent d’autres guerres qui virent les pères partir, et ne pas revenir, qui virent les veuves empoigner la charrue. Oui, pour eux aussi, la vie fut un combat. Mes aïeux, aussi loin que je peux remonter, en plus d’autres guerres, de révolutions, de massacres en tous genres, connurent les famines qui ne leur laissaient que les fougères et les orties pour nourrir leurs enfants. Pour eux aussi, la vie était un perpétuel combat. La célèbre peinture de l’angélus par  Millet qui décora mon enfance a imprimé dans mes neurones cette éternelle image de la vie : la prière au travail dans le combat quotidien.
Aujourd’hui, on voudrait que la vie fût une jouissance avec assistance ! Et s’il y a des malheureux, eh bien ! c’est la faute à l’assistance ! Je me demande si. dans ce basculement de notre société dans l’assistanat généralisé, quelque chose n’a pas sombré qui faisait l’ossature morale de notre peuple. Car le combat de la vie n’a pas pour seuls ennemis les forces du mal extérieures. Il doit aussi faire face aux maux qui ruinent de l’intérieur la personne humaine, que sont la paresse, la fuite, le mensonge, le déshonneur. 
Mais alors, comment sortir vainqueur de ce combat ? Le vainqueur est celui qui garde la tête haute, même s’il est la victime. Entre le voyageur dépouillé au bord du chemin. et les voleurs enfuis, qui garde la tête haute ?
Mes enfants et moi-même avons connu ce combat qui vit la mise à mort et le dépeçage d’une entreprise. De cette curée, qui sortit la tête haute ? Est-ce le banquier qui, en refusant d’apporter son concours temporaire de trésorerie à une entreprise qui ne présentait aucun risque financier, mais avait comme seul tort d’être étranger à certains réseaux, signa l’arrêt de mort ? Est-ce la pauvre clique des éternels aigris qui, en répandant leur fiel parmi les investisseurs, rendirent toute solution impossible ? Est-ce l’autorité publique qui, plutôt que de laisser les opérateurs en place, qui n’avaient rien à se reprocher, terminer le programme, firent appel à un personnage qui sera, plus tard, mis en examen ? 
La vieillesse apporte une étrange sensation. Celle d’entrevoir sourdement, au tréfonds de sa carcasse de chair, l’écho d’un autre soi-même, qui fait fi du temps et de l’espace. Il semble bien que l’homme de chair soit la matérialisation temporaire d’une Pensée, elle-même image de l’Esprit. C’est cette Pensée qui sauve. Il faut s’enfoncer au tréfonds de son infiniment petit qui, seul, ouvre l’immatériel de la Pensée qui vibre en chacun de nous, pour qui sait l’entendre. Cette introspection s’appelle la prière. La force de la prière est l’arme gagnante dans le combat de la vie. Alors le temporel s’ouvre à l’éternité. Elle nous fait entrer dans le secret de notre autre vérité, et nous dévoile, l’espace d’un instant, les bienfaits de sa bénédiction.