samedi 30 juin 2012

Démocratie (suite)


Donc, c’est fait. Des couples homosexuels vont pouvoir, en France, adopter légalement des enfants. 
Ce n’est pas sur le fond de l’affaire que je veux écrire ici — il y aurait fort à en dire et gageons que l’Administration qui est si lourde à décider, pour accorder le droit à l’adoption à des couples mariés parfaitement honorables, va subitement accélérer ses procédures en faveur de cette adoption homoparentale ! —. C’est la dérive de la démocratie que je veux dénoncer une fois de plus. Voilà une décision que l’immense majorité des Français récuse, et qui pourtant se trouve imposée le plus légalement qui soit ! Il aura suffi qu’un clan, décidé à prendre le pouvoir par tous les moyens, sache manipuler les médias et surfer sur l’inculture populaire crasse, pour que la lubie d’un lobby minoritaire se retrouve imposée à la majorité qui n’en veut pas. Pour glaner quelques voix de plus, le candidat a promis cette mesure, sans scrupules, sans chercher à en mesurer la portée, ce n’était pas son souci, il voulait des voix.  Quelle est la légitimité d’un gouvernement, dit démocratique, qui fait fi de la demande générale, au profit de telle ou telle minorité  qui le tient en otage  ?
Si le système permet cela, alors la porte est désormais béante, ouverte à tous les excès de ce genre, sans plus aucun garde-fou légal. Euthanasie, commerce d’embryons, manipulations génétiques, libéralisation de la drogue, tout devient possible, inéluctable même, par le seul jeu du mécanisme démocratique. Comment en est-on arrivé là ?
Je l’ai déjà écrit ( http://bernardhuet.blogspot.fr/2012/06/democratie.html ), la démocratie n’est un bon système politique que si le peuple souverain est suffisamment cultivé, éclairé et sage. Or, voilà quarante ans, en France, que les médias de l’audiovisuel, et les groupes de pression divers travaillent à en obtenir le contraire, y compris en agissant au niveau pourtant sacré de l’éducation des enfants. Un peuple abêti, sans repères, sans foi, sans pensée personnelle, est un troupeau bien plus docile pour consommer ce que d’autres lui préparent.
Mais, attention ! Le jour n’est pas loin où, si rien n'est fait, cette parodie de démocratie de l’inculture ouvrira l’autre porte, celle de l’intégrisme aveugle qui rétablira par la force, et durablement cette fois, sa loi. Que faire pour remettre au pouvoir, dans ce pays, l'intelligence républicaine ?

jeudi 21 juin 2012

Démocratie


L’histoire retiendra de ces élections françaises de 2012 la démonstration que le processus démocratique du vingtième siècle ne fonctionne plus, est perverti, a vécu. 
Il faut se rendre à l’évidence : le pouvoir absolu peut désormais être pris, en toute légalité, par une partie d’un parti, un clan qui ne représente en rien la majorité d’opinion de la nation.
Je dis “une partie d’un parti“ car, si l’on se réfère aux sordides règlements de comptes qui se sont opérés au sein de celui qui l'a emporté, sur fond de querelles domestiques, le moins que l’on puisse dire est que l’unanimité n’y est pas. Si l’on ajoute les multiples oppositions personnelles au candidat, déclarées au cœur même dit parti, les partis d'opposition, et les dix-neuf millions d'abstentionnistes, le score de la majorité nationale en faveur du candidat élu à la fonction présidentielle est loin, très loin d’être atteint. 
Ainsi, des clans peuvent désormais se créer qui, pourvu qu’ils aient quelque adresse et beaucoup d’adresses, peuvent manipuler le corps électoral pour donner un instant l’illusion qu’ils représentent la majorité, et prendre le pouvoir. C’est grave. 
Pourquoi cette affaire me fait-elle penser à l’Iran ? Ce pays que j’ai eu le bonheur de visiter il y a quelques années est merveilleux, d’une richesse historique et culturelle inouïe. Ses habitants, les Iraniens d’aujourd’hui, descendants des Perses conquérants du monde, sont des gens adorables de gentillesse et de fierté. Or, il y a trente ans, une perversion identique de la démocratie a porté au pouvoir absolu un intégrisme islamique dont les électeurs ne peuvent plus aujourd’hui se libérer.
— Oh ! Direz-vous, l’aventure reste heureusement, chez nous, confinée entre Français. Certes, mais demain ? 
Quand le général de Gaulle a institué, il y a cinquante ans, le suffrage universel pour l’élection présidentielle, il a mesuré sa décision à l’aune de sa personne. Le risque de déviance, alors, n’existait pas. Sans doute n’imaginait-il pas que l’environnement géopolitique et technologique allait se bouleverser aussi profondément, qui rendrait le mécanisme électoral inopportun et dangereux. Et que dire de cette autre décision malencontreuse qui a voulu la concomitance des deux élections, celle du pouvoir exécutif et celle du pouvoir législatif ? La plus élémentaire prudence aurait voulu, au contraire, que le temps séparât ces deux échéances, pour gommer l’effet de liesse et donner le temps de la réflexion.
Car, en un demi-siècle, deux mutations profondes ont transformé le monde. La première est l’émergence, ou la réapparition, d’un intégrisme international agressif et guerrier qui menace toutes les démocraties. La seconde est le bond en avant prodigieux des techniques de communication et donc de manipulation des foules qui met ces mêmes démocraties à la merci de toutes les aventures. 
Que faire pour conjurer ces dangers considérables et assurer paix et bonheur pour nos enfants ? La vieille litote selon laquelle la démocratie n’est peut-être pas un régime satisfaisant, mais est le moins mauvais n’est plus admissible. On ne peut plus se contenter de cette galipette et vivre en fermant les yeux, comme si le danger n’existait pas. 
Certains exhumeront alors le vieux modèle de la royauté par lequel un rempart quasi divin protégeait le bon peuple. On ne refait pas l’avenir avec les oripeaux du passé. En France, nos ancêtres ont coupé la tête de leur roi. Ce n’est peut-être pas ce qu’ils ont fait de plus intelligent. Mais, c’est fait. 
Il faut peut-être revenir un instant à l’esprit originel de la république. La république, c’est l’affirmation du peuple comme souverain de sa nation. Mais, le peuple dont il s’agit ne se confond pas avec les citoyens pris isolément. Ce peuple-là est une personne morale nouvelle, née de la mise en commun des intérêts de tous les citoyens, comme l’est une société anonyme, issue de l’assemblée des actionnaires. C’est cette personne morale qui est le souverain, et non pas tels ou tels des citoyens, même regroupés en partis. Une élection n’est pas une joute où celui qui gagne prend le pouvoir pour lui et ses amis. Ce n'est pas le clan qui gouverne. C'est le peuple ! Une candidature doit revenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : une offre de service pour accepter la délégation temporaire du pouvoir d’agir, détenu par le peuple, personne morale, et cela avec obligation de résultat.
Dans ces conditions, toute démocratie, en tant que mode de gouvernement, a besoin de se fonder sur le savoir. On n’imagine pas un souverain démuni de toute connaissance, gouvernant dans l’ignorance de son environnement géopolitique, économique et financier, social et humain. Comment orienter l’avenir d’une nation quand on ne sait pas lire le présent ? Pourtant, le peuple souverain est, par le plus grand nombre de ses éléments, totalement dépourvu des compétences indispensables. Il est extraordinaire que, s’agissant de démocratie, personne ne s’inquiète que le pouvoir y soit systématiquement placé en des mains non éclairées. Il est même scandaleux de voir comment l’information audiovisuelle travaille à entretenir cette inculture populaire, sans doute pour d’autres raisons. Ce pouvoir populaire devient, dès lors, un pouvoir fictif, qui ouvre la porte à tous les scandales auxquels on assiste aujourd’hui, de détournement de démocratie.
La démocratie, donc, peut rester un bon système politique, pourvu que le pouvoir soit entre les mains d’un peuple suffisamment cultivé, éclairé, sage. Or, en France, il ne l’est pas. Que faire ? Nous en reparlerons.

dimanche 17 juin 2012

Les enfants d'aujourd'hui…


Le magazine “Le Point“ rapporte cette semaine l’histoire d’un enfant déporté à Auschwitz en 44. Il avait 12 ans. J’en avais 7. L’homme qui raconte ainsi son enfance, Karol Pila, a aujourd’hui 80 ans. 
Le récit du calvaire de ce gosse est atroce. Pourquoi la même compassion ne se retrouve-t-elle pas totalement, pour le vieil homme qui raconte ?
L’âge m’a appris bien des choses, celle-ci entre autres : il faut voir en chaque homme la totalité qu’il est, enfant et adulte d’un même regard, bébé et vieillard à la fois, embryon et mort, peut-être. 
Quelqu’un demandait à Jésus, parlant d’une femme qui eut plusieurs époux : 
« duquel, au temps de la résurrection, sera-t-elle la femme ? » 
Bien sûr, la réponse ne put qu’être adaptée à l’entendement de l’époque : 
« Ceux qui ont été trouvés dignes d’avoir part au siècle à venir ne prennent point de femme et n’ont point de mari ». 
Ce qui ne voulait pas dire que seuls les célibataires seraient élus, mais qui voulait faire comprendre que, dans le royaume de l’au-delà, la notion d’êtres multiples s’efface devant l’omniprésence du Tout, comme s’efface la notion d’âge. Le temps n’y a pas cours. Tout est Un, l’ici et l’ailleurs, l’avant et l’après. 
Les enfants d’aujourd’hui sont aussi les vieux de demain. Il faut les regarder ainsi. Alors, quelle écrasante responsabilité est la nôtre !

vendredi 15 juin 2012

Le neutrino qui fait flop


Le coup de tonnerre du neutrino plus rapide que la lumière (voir mon message, ici, de novembre dernier : http://bernardhuet.blogspot.fr/2011/09/le-neutrino-plus-rapide-que-la-lumiere.html ) était un pétard mouillé. Les chercheurs du CERN qui avaient annoncé un peu prématurément cette "découverte" avaient tout simplement été abusés par un "branchement défectueux d'un câble de synchronisation optique de mesure du temps" ! Donc la vitesse de la lumière reste à ce jour encore tenant du titre. Le nouvel Einstein n’est pas né. (info : http://www.lepoint.fr/science/neutrinos-einstein-avait-raison-08-06-2012-1470832_25.php )
Vous me permettrez de tirer quand même un enseignement de cette bévue. Les chercheurs sont tellement pressés d'annoncer des scoops, soit parce qu'il leur faut "publier" pour avoir des subsides, soit parce que leur ego est ainsi fait, que plus rien, dans leurs publications, n'est digne de confiance.

mercredi 13 juin 2012

Les enfants de syrie


« Des enfants utilisés par l’armée régulière comme boucliers humains (…) placés devant les vitres des autocars transportant les militaires pour pénétrer dans le village. Certains d’entre eux ont été ensuite abattus. (…) Des enfants, à partir de 9 ans, ont été arbitrairement arrêtés, emprisonnés, torturés, mutilés, violés. » 
Ces informations rapportées par Le Figaro de ce jour proviennent d’un rapport de l’ONU ! Si elles sont avérées, le monde entier est complice qui bavarde et regarde ailleurs.