jeudi 30 avril 2020

Famille

Vous, pour qui la famille est une notion démodée, je veux vous prévenir. Un jour, vous aussi, vous connaîtrez l'oppressante sensation de vous retrouver tout-à-coup seul rescapé d'une famille désormais éteinte ici-bas. 
Les juristes disent, d'une société commerciale, qu'elle est une personne morale dotée de la personnalité juridique. Quelle belle expression ! Il faut en effet avoir eu, dans sa vie, l'occasion de devoir fermer une société, pour mesurer combien celle-ci était bien une personne, au-delà de chacun de ses membres. 
Alors, une famille ? Ne mérite-t-elle pas, plus encore, la dignité de la personnalité ? Une personnalité, non plus seulement juridique, mais spirituelle ?
Vous qui partagez encore la vôtre, protégez-la bien ! Elle est votre sève.

vendredi 10 avril 2020

Pâques virtuelles ?





Nous allons donc célébrer Pâques sans communion physique, une Pâque virtuelle.
Les évêques ont bien déclaré que la messe télévisée est valide, pour autant qu’elle soit en direct. Qu’ils me permettent de ne pas être convaincu par ce qui me semble un artifice. D’ailleurs, qui sait si le "direct" est réellement direct ? Et quelle importance peuvent avoir quelques fractions de seconde sur l’accomplissement, ou pas, du miracle eucharistique ? Non ! Le Christ ne voyage pas par la fibre...
Pour les catholiques, le Christ se manifeste réellement en chair et en sang sous l'apparence du pain et du vin consacrés par le prêtre, passeur de Dieu. Le mystère de l'Eucharistie ne peut pas, par définition, opérer de façon virtuelle ! La présence du Christ parmi les fidèles est appelée et vécue en direct par ceux-ci. Elle nécessite donc leur participation physique. C’est par le contact charnel que s’opère le miracle. 
La messe n'est pas un spectacle auquel on vient assister. Elle est un acte de foi que l'on vient effectuer. Dès lors, les assemblées dominicales catholiques ne peuvent se passer de réunir physiquement les fidèles en leurs églises. La communion avec le Christ passe par la communion entre ses disciples.
Voilà pourquoi l’on peut prédire que dès la libération du confinement, les messes vont retrouver un regain de fréquentation. Or, cette particularité religieuse paraîtra mystérieuse aux yeux des non-pratiquants. On s'étonnera de voir reprendre, après la fin du confinement, ces déplacements hebdomadaires en masse. On les enviera peut-être un peu, car l'instinct grégaire de l'être humain est latent. L'Homme n'est pas conçu pour vivre seul. Du fond de ses gènes s'exprime le besoin de rassemblement, de contact physique, de mimétisme. Dans la population qui se dit laïque, voire athée, le tropisme agira à la vue de tous ces citadins ou villageois mus par la même attraction vers l'église. On s'interrogera. On osera venir voir. On écoutera. On reviendra. 
La tyrannie du virtuel trouvera là sa pierre d'achoppement. De la réalité virtuelle renaîtra la seule réalité qui soit, la "réalité réelle" de l’être créé se tournant vers son Créateur. La France, sans s'en rendre compte, redeviendra doucement chrétienne.

samedi 4 avril 2020

Nouveaux démiurges…

Nouveaux démiurges autoproclamés, vous avez osé entreprendre de déconstruire ce que Dieu a créé, la vie humaine. Est-ce pour la refaire à votre gré ? Vous vous riez — inconscients que vous êtes — de la volonté exprimée à travers les millénaires : 
Soyez féconds, multipliez, remplissez la Terre…
Vous brandissez fièrement la faux de la mort sur un peuple d'embryons auquel vous refusez le droit à la vie, à votre vie que vous voulez pour vous seuls. Et pour faire bonne mesure, vous retournez sans vergogne votre arme fatale sur vos aînés dont les gémissements attentent à votre quiétude. 
Que n'a-t-elle, cette grande faucheuse, éliminé aussi votre propre embryon dont vous prétendez qu'il n'était rien d'autre qu'un déchet humain sans dignité. La Création en eût été préservée d'un maillon défectueux et de l'immense chaîne de ses descendants. Car, avez-vous pensé qu'en détruisant aujourd'hui un seul embryon, c'est une foule de créatures de Dieu que vous condamnez à ne pas vivre ? Combien de héros, de saints peut-être, combien de Jeanne d'Arc, de Mère Teresa et de tant d'autres condamnez-vous à mort avant qu'ils ne naissent ? 
Vous croyez ainsi construire autour de votre personne les murailles d'une vie éternelle, sans rivaux. Mais voyez comme vous vieillissez vite… La vieillesse vous attend, vous aussi, et se gausse de vos tentatives d'un transhumanisme chimérique. Elle n'attendra pas longtemps. Le temps s'accélère avec l'âge. Être vieux, pour vous aussi, c'est pour demain ! On se découvre vieux tout à coup, sans l'avoir vu venir. On se couche, on se lève… On se couche, on se lève… Et puis un jour, on se couche… Et l'on gémit ! 
Alors, quelqu'un saisira la grande faux que vos mains auront laissée tomber, et déchirera devant votre conscience médusée le lourd rideau de la scène d'ailleurs. Là, il n'y a plus de bébé ni de vieillard. Il n'y a plus d'avant ni d'après, il n'y a plus d'ici ni d'ailleurs. Il y a le Tout en un instant éternel. Craignez qu'il ne soit, pour vous, cet instant redoutable, l'insoutenable brûlure d'un remords éternel.