dimanche 12 mai 2013

Ascension


Cette fête de l’Ascension m’a fait réfléchir. Jésus ressuscité, c’est déjà un insondable mystère. Mais, le ressuscité qui “monte au ciel“, devant témoins, quelques jours après, voilà qui mérite explications. Car, si le ciel dont il s’agit n’est que notre firmament, qu’y trouvera le Christ, s’il ne cesse d’y “monter“ ? Mille, un million, un milliard, quatorze milliards d’années-lumière, et le voilà parvenu au début du monde, réduit en ce point zéro dont tout est issu. Si le Christ, alors, par ce point origine “monte“ encore, il franchira le seuil de l’au-delà, pour s’identifier au royaume de l’immatériel où, en l’absence de temps et d’espace, tout ne peut être qu’UN. Mais, nous-mêmes, qui dans notre univers bizarre meublons un coin d’une banale galaxie, nous sommes aussi issus de ce Tout en UN, projetés on ne sait trop comment ni pourquoi à travers ce même point zéro qui engendra l’espace-temps. Nous portons donc en nous, chacun, non pas une parcelle, mais la totalité de ce Tout oublié, puisque nous contenons nécessairement le zéro qui fut son point de passage. Dès lors, lorsque le Christ retourne au Tout, au terme de son Ascension, c’est en nous qu’il pénètre, en chacun de nous à la fois. Redoutable découverte qui, brusquement, donne un sens vertigineux à l’Ascension, mais aussi à l’Eucharistie. Qu’est-ce en effet que la “Communion“, sinon le geste par lequel se renouvelle l’Ascension du Christ en nous-mêmes, porté par la sainte hostie ?

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