dimanche 27 octobre 2013

Vous avez dit "réussite" ?


François Pineau raconte dans le magazine Match qu’il doit sa fortune à la rencontre de banquiers qui lui ont fait confiance. Aujourd’hui, ajoute-t-il, ce ne serait plus possible,  ce sont les ordinateurs qui décident. Sans doute sa modestie l’empêche-t-elle de dire qu’il doit aussi sa réussite à son talent, peut-être son génie. Mais, s’agissant des banques, comme il a raison ! Et comme cela est grave ! Car cela veut tout simplement dire qu’en France, en tout cas, il n’y aura jamais plus de réussite personnelle, jamais plus de désir de réussir, jamais plus de ces industriels qui ont porté les emplois de millions de nos parents. Quel que soit le génie du bâtisseur, il a besoin de s’appuyer sur l’association confiante et amicale de bailleurs de capitaux. Comment se lier d’amitié avec un ordinateur ? On a voulu faire de la France un pays collectiviste où plus personne ne veut ni ne peut prendre de responsabilités. L’URSS est morte de cette erreur.

lundi 21 octobre 2013

Faim et énergie


EDF et Areva, le groupe français leader mondial du nucléaire, ont reçu contrat de la Grande-Bretagne pour la fourniture et l’exploitation de deux centrales électriques de troisième génération, EPR.

L’atome civil, en France, c’est 2.500 entreprises et 220.000 emplois directs. Si l’Italie et l’Allemagne tournent actuellement le dos à cette filière énergétique, celle-ci couvre néanmoins 25% de la production d’électricité en Europe, sans émission de CO2.

Pourtant, deux milliards de personnes dans le monde n’ont pas encore accès à l’électricité. Un milliard de personnes souffrent aujourd’hui de malnutrition. Ce chiffre d’affamés sera de 4 milliards en 2050. Nous vivons à la cadence de 200.000 habitants de plus tous les jours. Une ville par jour ! La consommation d’eau a été multipliée par 7 en un siècle. Or 60% de l’humanité manque encore d’eau potable. Un enfant meurt de faim ou de soif, dans le monde, toutes les six secondes. C'est la moitié de la population de l'agglomération parisienne qui disparaît tous les ans ! La bombe de la famine va éclater dans les prochaines années.

L’enjeu de l’énergie est mondial. Avec 9 milliards d’individus sur Terre en 2050, il va falloir doubler la production d’énergie.  Il y va de la survie de ces 9 ou 10 milliards d’êtres humains qui se bousculeront sur la Terre dans quelques dizaines d’années. Ils réclameront, pour survivre, une énergie que ne pourront fournir indéfiniment les combustibles fossiles, pétrole et gaz, accumulés par la nature pendant des millions d’années, et dilapidés en quelques dizaines d’années. Version moderne de la guerre du feu, les hommes s’entre-tueront pour l’énergie, pour vaincre la malnutrition ou le manque d’eau potable

Or la nature a mis à la disposition des Hommes une réserve colossale, inépuisable d’énergie. Sauront-ils l’utiliser avec sagesse ? Elle est dissimulée au plus profond de l’infiniment petit, au cœur du noyau des atomes dont tout, ici-bas, est construit. Les atomes sont les minuscules et innombrables accumulateurs qui stockent en leur sein la formidable dotation originelle d’énergie nécessaire à l’évolution de l’humanité. Un gramme de plutonium présente le même potentiel d’énergie qu’une tonne de pétrole. Si l’on savait récupérer toute l’énergie contenue dans un seul gramme de noyaux atomiques, on pourrait faire faire plusieurs fois le tour du monde au plus gros des Airbus. 

Oui, mais la bombe…? 
Ce n’est pas en privant l’humanité de son énergie vitale que l’on découragera la guerre, au contraire ! La lutte pour la survie poussera aux pires excès. Ceux qui ont inventé la bombe ne connaissaient pas les réacteurs électriques civils.

mardi 15 octobre 2013

"Notre-Père", nouvelle version.


L’affaire paraîtra futile aux beaux esprits qui ne voient pas plus loin que le bout de leur matière. Et pourtant ! Le Vatican va autoriser une nouvelle traduction de la prière universelle des chrétiens qui remplacera « ne nous soumets pas à la tentation » par « ne nous laisse pas entrer en tentation ».
Cette version postconciliaire aujourd’hui en usage m’a toujours gêné. Quelle audace, que de prier Dieu afin qu’il nous exempte  de la tentation du mal ! « Ne nous soumets pas à la tentation » ! Le Christ lui-même fut soumis à la tentation ; et il la repoussa. De quel droit prétendrions-nous en être dispensés ? 
La vérité est que Dieu ne nous soumet à rien. Il nous offre le bien. À nous de nous en servir. Mais, si nous refusons de faire ce bien, alors nous créons nous-mêmes le mal, l’absence de bien. On entend ceux-là dire que « s’il y avait un Dieu, il n’y aurait pas tout ce mal sur Terre ». Mais, s’il y a le mal, c’est notre faute, pas celle de Dieu !  
La prière de ma jeunesse demandait au contraire que Dieu ne nous laissât pas « succomber » à cette tentation de fuir le bien. C’était un engagement d’une autre vigueur. La différence est fondamentale. Dans cette version ancienne, nous demandions la force de nous battre. Dans la version moderne, nous demandons le privilège de la paresse. Il est vrai qu'au milieu des années soixante, c’était le signe des temps. On sait ce qu’il en advint.
Si l’on revient enfin à l’acception originelle du Pater Noster, et si les chrétiens qui le formulent en mesurent le sens profond, alors on aura corrigé une grande erreur qui va bien au-delà du seul aspect sémantique.

mardi 1 octobre 2013

La vie : hasard ou intelligence ?


Un éminent biologiste, membre de l’Académie des sciences, expliquait récemment dans les colonnes d’Ouest France, à propos des cellules de notre organisme, qu’associées à des bactéries, elles avaient « inventé », il y a plus d’un milliard d’années, ce qui se passe en elles en matière de métabolisme à la base du développement de la vie. 
Je me permets de suggérer de lire la partie IV de mon livre “L’Étoile de confiance“ (https://sites.google.com/site/etoiledeconfiance/). J’y ai décrit, le mieux que j’ai pu, ce stupéfiant métabolisme. Il est aussi invraisemblable d’imaginer qu’il ait pu naître du hasard des rencontres de molécules diverses, qu’il serait extravagant d’espérer recréer une tragédie de Shakespeare en jetant une pluie de lettres du haut de l’escalier. Sur ce sujet, comme sur celui de la genèse de l’Univers à partir de son instant zéro, ou sur celui du vertigineux infiniment petit qui nous fait basculer dans l’immatériel, on ne fera pas l’économie d’une Intelligence nécessaire.