jeudi 14 novembre 2013

Chômage


Le président de la République compte sur l’inversion de la courbe du chômage avant la fin de l’année, pour rebondir. 
Mais, dans quinze jours, tout le monde ne pensera plus qu’à Noël ! Pas à embaucher ! Pas à créer une entreprise ! Et comment créer une entreprise, dans ce pays marxiste, quand les banques refusent d’ouvrir seulement un compte à un entrepreneur qui a été contraint, par les mêmes banques qui lui ont coupé les vivres, à fermer une précédente société ? L’homme est alors fiché comme un malfaiteur et rejeté par les ordinateurs sans intelligence qui, aujourd’hui, remplacent les banquiers.
Comment, si celui-ci parvient néanmoins à en créer une, perdurer face à la meute des tueurs de patrons qui, des 35 heures au matraquage fiscal, n’ont de cesse d’alimenter le chômage ?
Comment, si quelques employeurs pugnaces et chanceux survivent à ce massacre, compenseront-ils les naufrages qui sont annoncés pour la fin de l’exercice ? 
Si, par impossible, la courbe s’inversait, ce ne serait à l’évidence pas parce que l’on aurait créé des emplois, mais parce que les manipulations de chiffres actuellement en cours auraient enfin produit leur effet. On verrait alors des chômeurs, lire ou entendre qu’il n’y a plus de chômage !
L’entourage politique du président dit que si le pari de cette inversion de courbe échouait, la situation deviendrait difficile. Difficile pour eux, en effet ! Mais, pour les Français, elle l’est déjà.

mardi 12 novembre 2013

Les sifflets du 11 novembre 2013


Les commentateurs de toutes parts s’étonnent, s’interrogent, s’indignent que des citoyens aient osé huer le président de la République lors des cérémonies d’hommage aux morts pour la nation considérées à juste titre comme sacrées. Du jamais vu depuis 40, et encore s’agissait-il alors de protester contre l’occupation allemande.
Ils dénoncent la confusion de la personne et de la fonction. Ils évoquent la perte de la légitimité de la fonction présidentielle amorcée sous le précédent président et amplifiée par l’actuel. Et, pour éviter d’avoir à réfléchir aux causes profondes de cette situation, ils accusent en vrac les activistes d’extrême droite, les ultranationalistes, les militants contre le mariage homosexuel, les royalistes, les catholiques intégristes.
Ils n’ont pas vu qu’une révolution scientifique et technologique de l’information et de la communication a changé le monde en quelques décades. 
Nos parents n’avaient encore qu’une très vague conscience de leur appartenance à une humanité collective. Celle-ci était pour eux une idée abstraite, inaccessible. Ils ne s’y comptaient pas personnellement. Ils n’étaient occupés qu’à vivre, parfois à survivre. Dès lors, dans le président de la République, ils oubliaient l’homme et ne retenaient que la fonction. La même vision s’appliquait d’ailleurs à l’échelon local du maire, et même de l’instituteur. Il ne serait pas venu à l’idée des élèves de contester la personne de l’instituteur. Il était l’Instituteur, un point c’est tout.
Or voilà qu’une irrésistible vague de mutation technique a balayé tout cela en reliant soudain chaque homme, chaque femme, chaque enfant, directement et instantanément à la collectivité. Par Internet, les ordinateurs, les téléphones de poche, les réseaux, etc., chacun a brutalement pris conscience qu’il existait, qu’il comptait, qu’il faisait partie du tout. Voyez comment ceux qui n’avaient pas accès à ces outils modernes se battirent pour s’en procurer. C’était pour eux le lien de vie sans lequel ils n’étaient rien. 
Dès lors s’est installée dans les esprits l’idée que le président, le maire, l’instituteur étaient aussi des hommes (ou des femmes), reliés comme eux, et à égalité, au même ensemble. La fonction s’effaçait devant le titulaire. Certes, celui-ci bénéficiait d’une situation d’autorité, mais, la méritait-il ? On découvrait ce que l’on sait déjà depuis longtemps dans les entreprises, à savoir que l’autorité ne découle pas de la fonction, mais de la reconnaissance des autres. 
Alors, le chantier est devant nous. Il faut reconstruire nos démocraties à la mesure de cette nouvelle humanité connectée. Un chef d’État, désormais, devra être le meilleur d’entre nous. Et le peuple le jugera en direct, en temps réel, instantanément. 

lundi 11 novembre 2013

Commémorations 2013


Que signifie cette commémoration à grand spectacle qu’inaugure aujourd’hui l’actuel président de la République ? Mis à part le 95e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918 dont il est coutume de célébrer tous les ans la mémoire ; mis à part également un défilé de maquisards dans l’Ain, en 1943, trente ans plus tard ; que s’est-il donc passé d’exceptionnel en novembre 1913 ? 
Rien ! En 1913, personne ne se doutait d’une prochaine guerre mondiale. L’assassinat du prince héritier d’Autriche, François-Ferdinand, par les nationalistes serbes aura lieu un plus tard, en juin 1914. L’ultimatum de l’Autriche à la Serbie qui déclenchera la guerre mondiale surprit tout le monde, en juillet 1914. Quant à la France, c’est le 1er août 1914 que sera ordonnée la mobilisation générale.
Quelle arrière-pensée pousse donc le président à anticiper l’histoire, à précipiter les cérémonies ? Est-ce la situation économique et sociale d’alors, quand le monde “dansait sur un volcan“, comme l’a mis en scène Arte, que l’on veut commémorer parce qu’elle ressemble étrangement à celle d’aujourd’hui ? Sinistre prémonition ! 
N’est-ce pas plutôt un calcul politicien pour tenter de tirer profit personnel de cérémonies qui devraient normalement attendre un an. Mais, dans un an…?!
La mémoire de nos aïeux qui sont morts dans la boue, dans des conditions atroces, mérite mieux que ces sordides manipulations.

samedi 9 novembre 2013

L'armée…

J'ai passé la journée en dédicace au salon du livre militaire à Tours. Je voudrais livrer ce commentaire : j'ai cru rajeunir de cinquante ans, quand, jeune officier du Génie, je partageais la vie des militaires en Algérie, au Sahara précisément. Même ambiance de sympathie, de droiture, de confiance naturelle. L'armée, une grande famille, ce n'est pas seulement une formule. Quelle contraste avec la société civile où tout le monde se jalouse, tout le monde ment, tout le monde triche !
Lisez ceci que les organisateurs avaient écrit dans leur plaquette de présentation du salon : "La culture militaire (…) permet le mûrissement d'aptitudes indispensables comme le discernement, la faculté d'analyse et la prise de recul, l'ouverture d'esprit et l'affinement de la pensée critique". Nos politiques, mais aussi et surtout ceux qui les élisent, devraient bien méditer ce texte, eux qui n'ont comme culture que le vidage de cerveaux de la télé ; comme discernement, que les consignes qu'on a ensuite déversé dans leur cerveau vide ; comme ouverture d'esprit, que la largeur de leur écran ; comme esprit critique, que les œillères de la pensée unique.