mardi 30 mai 2023

La « Planète »

Selon les dogmes imposés aux écolos, il ne faudrait plus de frontières. Le village ne compte plus, la France doit être territoire ouvert, l'Europe est une fiction, seule compte la planète, la déesse planète ! Ils ne veulent pas avouer qu'avec son magma en fusion qui peut à tout moment les carboniser, avec ses gigantesques chaînes montagneuses de l'Himalaya ou de la Cordillère des Andes qui les regardent de haut, avec ses encore plus gigantesques fosses marines inexplorées, avec ses redoutables couches atmosphériques qui les protègent de la mort immédiate tant qu'elles le veulent bien, la « planète » en question se moque bien de ces vaniteux écolos qui lui cavalent sur la peau. Alors, mentalement ceux-ci transposent cette redoutable Terre en une gentillette planète comme celle du Petit prince de Saint-Exupéry. C'est LEUR planète, rien que pour eux, que LES AUTRES, les méchants, vont saccager. Ils en viennent même à sournoisement souhaiter la mort des autres, les bébés (il y en a de trop), les vieux ( ils prennent trop de place). L'idolâtrie de "la planète" qui les assaille n'est autre que l'expression incontrôlée de leur individualisme corrompu jusqu'à l'égoïsme. En prétendant "sauver la planète", ils ne cherchent qu'à se protéger des autres.

Ces attitudes bêtifiantes ne sont pourtant pas perdues pour pour tout le monde. Il y a des gros malins qui sauront bien en tirer profit, qui veulent un marché mondial unique et standardisé pour décupler leur puissance mercantile. Eux ne sont pas des niais... Ils sont sans doute les cerveaux. 

lundi 1 mai 2023

"Burn-out"

On peut sourire de cette maladie moderne. Je ne le ferai pas. Deux générations qui m'en séparent me font comprendre ce mal-être que je préfère appeler détresse professionnelle. Car, c'est de cela qu'il s'agit. 

Jadis, nous, les vieux, et nos parents encore plus, avons aussi connu des passages difficiles, voire angoissants, dans notre vie professionnelle ou, parfois, familiale. Mais, en ces temps-là, nous vivions dans le temps. Il y avait un présent, mais il y avait aussi un passé et un futur. Il y avait un aujourd'hui, mais qui n'occultait pas l'hier ni le demain. Il y avait cette année, mais encore l'année dernière et probablement une année prochaine. Cela veut dire que nos agressions du jour s'inscrivaient dans un continuum de temps dont le présent n'était qu'une parcelle, et ne pesait que son poids de parcelle. Combien d'agressions du présent se sont ainsi digérées dans le temps ! 

Or voilà qu'aujourd'hui, les technologies modernes ont brisé les passés et les futurs,  laissant l'être humain à la merci d'un insatiable présent. Chacun s'est moulé avec délice dans l'instantanéité du smartphone, des SMS, d'internet etc. Tout doit avoir une réponse immédiate. Il n'est plus demandé de réfléchir pour agir. Au point que l'on invente maintenant une intelligence artificielle pour remplacer feue l'intelligence naturelle dont on est prié de ne plus se servir. Des fortunes se sont faites autour de ces technologies diaboliques, mais au prix de l'enfermement de l'Homme dans une prison sans fenêtre sur l'espace-temps du dehors. Comment, dès lors, sans voir au delà de ses murs, ne pas sombrer dans le désespoir du présent sans issue ? 

Le culte du passé est peut-être un privilège de l'âge. Plus le mien avance, plus je m'émerveille de ce que j'ai fait en si peu de temps de ma pourtant déjà longue vie. Alors, je me projette instantanément dans le futur. Ainsi, les mauvaises nouvelles du présent sont déjà devenu le passé quand elles m'accablent. Et je dis à ce présent qui cherche à m'accaparer, qu'il fait bien du bruit, pour un instant qui ne compte guère, coincé entre passé et futur qui se rejoignent à chaque seconde.

Amis, victimes de la détresse du temps présent, réapprenez à vivre dans le temps. Aujourd'hui pèse peu, et demain sera bientôt hier.