vendredi 15 février 2013

Vrai et faux concile

Les propos du pape, jeudi 14 février 2013, devant les prêtres du diocèse de Rome, rapportés par Le Figaro du 13, sont considérables. En voici quelques extraits.


« Le monde a perçu le concile à travers le concile des médias. (…) Le concile des médias a été quasi un concile en soi. (…) Donc le concile immédiatement applicable, qui est arrivé au peuple, a été celui des médias et non celui des pères conciliaires. (…)

Naturellement, le concile des journalistes n’a pas été expliqué par la foi, mais par les catégories des médias d’aujourd’hui (…) selon une herméneutique politique : pour les médias, le concile était une lutte de pouvoir entre différents courants dans l’Église. (…) Dans cette perspective médiatique, la liturgie comme acte de foi n’intéressait pas. (…) Le culte n’était plus le culte, mais un agir ensemble, avec une participation des fidèles conçue comme une activité. (…) Ce concile des médias a été accessible à tous. Mais cette approche dominante et efficace a créé tant de calamités, de problèmes et de misères : des séminaires et des couvents fermés, une liturgie banalisée (…). Le vrai concile a eu du mal à se concrétiser et à se réaliser. Parce que le concile virtuel était plus fort que le concile réel. »

Voilà enfin la vérité dite. Cinquante ans de manipulation médiatique ont tout fait pour dénaturer le concile “Vatican II“ dans le but évident de porter atteinte à l’Église catholique. Les dégâts sont considérables. Quantité de chrétiens catholiques ne se reconnaissent plus dans sa liturgie et ses pratiques "conçues comme une activité". Ce n'est pas en venant à l'église pour se serrer les mains et prendre un verre sur le parvis que l'on trouvera la spiritualité chrétienne ! Un pape a eu le courage de le dire. Mais il a eu aussi la clairvoyance de l’avenir. Puisse-t-il être entendu :

« La force réelle du concile demeurait là. Et, petit à petit, elle se réalisait et devenait la vraie force, parce qu’elle était la vraie réforme et le vrai renouvellement de l’Église. Il me semble que 50 ans après le concile, nous voyons ce concile virtuel se perdre et le vrai concile apparaître avec toute sa force spirituelle ». 

1 commentaire:

Bernard Huet a dit…

À la réflexion, la clé pour comprendre la décision inattendue de Benoît XVI de se démettre de sa charge de pape apparaît en toute lumière dans ces propos sans concession. Benoît XVI fait face, seul depuis sept ans, à une curie romaine en proie à une guerre de clans postconciliaires qu’il ne peut plus maîtriser. Le concile de la vérité et le concile de l’erreur médiatisée se déchirent au Vatican, mettant gravement en danger l’avenir de l’église. Il a tout fait pour imposer l’esprit du “vrai“ concile, et il a fait beaucoup. Aujourd’hui, ses forces physiques ne lui permettent plus de dominer ces luttes d’influence. Il est urgent qu’un patron y mette fin, qui ne pourra être qu’une colossale stature morale, intellectuelle et physique. Joseph Ratzinger savait qu’en devenant pape il pénétrait dans l’antre des loups. Il redoutait de ne pas avoir la force pour ce combat. Lors de sa première messe de pape, il déclarait déjà : « Priez pour moi, pour que je ne fuie pas, par peur, devant les loups ». Sa décision lucide et courageuse va sans doute sauver l’Église.