lundi 17 décembre 2012

Le politiquement correct en question…


L’édition traditionnelle, en France, a-t-elle encore un avenird'éditeur, c’est-à-dire un avenir de promoteur de littérature, de diffuseur d’idées, de vecteur de culture ?
Ce qui m’amène à poser cette question, est le motif de refus d’un de mes manuscrits, évoqué par un éditeur dont je ne citerai pas le nom, ne souhaitant aucunement lui nuire. Ici, point de formule passe-partout du genre « malgré sa qualité… etc. », mais, une sentence nette et sans appel : 
« Nous ne pouvons pas le publier. Nous ne souhaitons pas revenir sur les agissements du Maréchal Pétain pendant la guerre » !
Il s’agit en effet d’un témoignage historique qui relate les souvenirs écrits en leur temps par des personnes de l'entourage proche de l'auteur, lesquelles ont vécu à haut niveau certains événements de cette époque trouble. Ce témoignage est ce qu’il est, et ignore évidemment l’insupportable politiquement correct d’aujourd’hui, pour se contenter d’offrir la lecture de la vérité historique d’alors.
On notera dans la réponse ci-dessus, le terme “agissements“ qui ne laisse aucune place à un autre discours que le politiquement correct en question. Tant pis si quelqu’un d’informé a quelque chose à dire sur le sujet. Nous ne voulons pas l’entendre s’il ne s’agit pas de la pensée officielle.
J’ai trouvé cette affaire suffisamment grave pour m’en ouvrir à l’éditeur, en lui indiquant combien j’étais navré de découvrir qu’il était donc, lui aussi, victime du conformisme contemporain de la pensée unique. J’attendais une réponse peut-être courroucée, mais non, ce fut avec une parfaite amabilité que celui-ci me précisa :
« Nous nous devons d’être prudents et ne pas choquer les susceptibilités. Internet est un vaste lieu d’échange où les internautes peuvent facilement se répandre sur les forums et ruiner une réputation ».
Nous y voilà ! L’éditeur aurait parfaitement pu refuser le manuscrit si celui-ci avait été mal écrit, ou peu intéressant. Je ne m’en serais pas offusqué et aurais repris mon travail. Il aurait été tout autant dans son droit de refuser si les opinions exprimées s’étaient trouvées porter atteinte à la morale, à l’ordre public, que sais-je. Mais non, rien de tout cela, le livres est d'ailleurs parfaitement soft. Non, il s’agit simplement, pour l'éditeur, de ne pas heurter la pensée unique, car des conséquences commerciales graves pourraient en découler pour sa maison d'édition. 
Ainsi, la dictature de la pensée correcte a tout verrouillé, la presse, l’édition, l’école sans doute. Son chantage est imparable. Celui qui n’entre pas dans le moule sera empêché de parler, par tous les moyens.
Je ne conteste pas à un éditeur, qui est aussi un commerçant, le droit de se soucier de la marche de ses affaires. Mais quand même, je repose ma question ; que reste-t-il, face à ce chantage, du métier d’éditeur de livres ?
Alors, je publierai cet ouvrage. D'une façon ou d'une autre. Et j'écrirai dessus : “non conforme au politiquement correct". Il doit bien rester des amateurs.

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