lundi 10 décembre 2012

Duel à l'UMP



Si l’on veut bien, un instant, être lucide et honnête avec soi-même (est-ce encore possible ?), il y a deux niveaux de responsables coupables dans le dramatique accident de l’UMP.
1- L’ensemble des militants imbéciles qui ont(*) triché, organisé la fraude, quel qu’en soit leur “champion“. La politique, ce n’est pas un jeu, une partie de foot où l’on se choisit un camp pour en découdre et brailler ensuite : “on a gagné…“. Ceux-là ont gagné, en effet ! Ils ont saccagé leur parti. Ils doivent aujourd’hui être fiers en contemplant les ruines.
2- Coupables aussi
les deux candidats eux-mêmes, qui se sont trompés d’élection et n’ont pas su maîtriser les circonstances. C’est grave, sachant ce qu’ils avaient en tête. 
“Trompés d’élection“, car il ne s’agissait pas de primaires pour choisir le candidat pour les futures présidentielles, mais de l’élection du secrétaire général du parti. Même si chacun avait en arrière-pensée cette lointaine échéance, il ne s’agissait encore que de désigner le meilleur pour animer et gérer la maison.
“Pas su maîtriser les circonstances“, car que s’est-il passé ?
Tout simplement, un résultat donnant deux ex aequo. Car ce ne sont pas les quelques voix d’écart pour l’un ou pour l’autre, repêchées dans le bourbier des tricheries, qui permettent de départager honnêtement les candidats. Or, un résultat nul par ex aequo, cela existe, n’a rien de scandaleux, et justifie qu’on recommence. Et entre temps, car il faut bien laisser au temps le soin de calmer les esprits, on désigne un administrateur provisoire. Seulement, voilà ! Pour qu’il en soit ainsi, il aurait fallu que les deux intéressés considèrent la situation à la lumière de l’intérêt du parti, des électeurs, des Français, et non pas de leurs ambitions personnelles. D’autres qu’eux, dans une autre époque de notre histoire, auraient su tirer les conclusions de l’événement et se mettre, avec panache, en réserve de la République. Ceux-là auraient eu l’étoffe d’un président futur.
Tout cela est grave et caricature tristement la déliquescence des mœurs politiques. Et pendant ce temps, en face, l’ennemi répand sa désolation ! Le spectacle est celui d’une armée que ses chefs abandonnent en pleine bataille, parce que deux colonels se battent pour leur avancement. L'Histoire jugera…

(*) Je dis volontairement “ont“ et non pas “a“, comme le veut un phraséologie médiatique à la mode, car c’est bien chacun qui est responsable, et non l’ensemble.

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