samedi 22 décembre 2012

Dignité humaine : pensée de Noël.



Marie, la très sainte jeune mère de Judée, savait que l’enfant qu’elle avait porté, dont elle avait, sur la paille, recueilli le premier regard, sans qu’il la traversât, était un message divin, et qu’elle avait été choisie pour le recevoir. Son enfant n’était pas un petit des hommes. L’embryon qui crût en elle ne pouvait qu’être déjà Dieu ; ou bien était encore Dieu, comme l’on préfère. 
D’ailleurs, comment l’enfant Dieu aurait-il pu tirer son origine de la chair des hommes ? Si Jésus avait dû passer, un jour, de l’état d’être humain à celui d’être divin, à quel moment 
de son existence terrestre cet événement inouï aurait-il pu se produire ? Comment imaginer la mutation de son génome vers un ADN de Dieu ? Voilà d’ailleurs qu’apparaît la redoutable question du statut de l’embryon : si Jésus naquit Dieu, quel était le statut de l’embryon de Dieu ?
Un enfant n’appartient à personne. Même pas à sa mère. Choisie pour transmettre ici-bas le mystère de la vie, celle-ci n’a que le devoir de protéger son enfant, de l’instruire, d’en faire un adulte. Et puis, celui-ci, un jour, quittera le nid et ira, à son tour, transmettre le flambeau de la vie que la course de relais du temps lui a confié.
Ce qui est fascinant, ce n’est pas tant les sept milliards d’individus vivants que supporte aujourd’hui la Terre, que les cent ou deux cents milliards qui les ont précédés, et le nombre incalculable de ceux qui leur succéderont. Cette foule immense constitue une chaîne ininterrompue dont chacun de nous est un maillon sacré.
Il faut prendre conscience qu’en chaque homme, en chaque femme de ce monde, en chaque embryon, en chaque vieillard, il y a deux cent mille ans d’humanité passée et des milliards de descendants en potentiel. Il doit être immense, le sentiment d’honneur et de fierté de la maman qui voit grandir en son sein, non pas un bébé, mais un pan complet de l’humanité de demain.
Il y a deux mille ans, la Vierge Marie levait les yeux vers ce Dieu dont elle était devenue la mère. Mais, était-ce encore Lui, ce corps pantelant, cloué sur la Croix du supplice ? Le tombeau où on l’ensevelit, bientôt sera vide, et Jésus marchera sur le chemin d’Emmaüs. En chaque être humain, il y a un peu de Dieu.

Aucun commentaire: