mercredi 3 octobre 2012

"Duel télévisé"


On annonce dans la presse, comme un événement majeur, le prochain “duel télévisé“ entre les deux candidats à la présidence des États-Unis. On parle en France du prochain “match“ à la télévision entre les deux actuels prétendants à la direction d’un parti politique, possibles prochains présidents de la République. Les populations vont se ruer sur ces jeux du cirque moderne pour évacuer un instant le trop-plein de rancœurs et de rancunes qui les étouffe. Il en sortira l’élection de l’un ou de l’autre. On aura joué, sans réfléchir, entre deux zappings, cinq ou sept ans de l’avenir d’une nation ; plus, car certaines décisions engagent définitivement le futur. La dernière élection présidentielle française ne s’est pas décidée autrement.  
Je sais bien que les chaînes de télévision n’ont que faire du bien public, occupées qu’elles sont à faire de l’audience, donc de l’afflux publicité, donc de l’argent. Mais, qu'on ne s'y trompe pas, la télé elle-même, qui a fait le roi en donnant à manger au public ce qu'il désirait alors : de l'antisarkosisme, le défera dès que se lèvera le vent de l'antihollandisme. Ce qui ne saurait tarder. 
Peut-on comprendre qu’un chef d’État ne se joue pas aux dés, mais se choisit ?
Mon grand-père votait déjà, au siècle passé. Mais, le choix qu’il exprimait dans l’urne, il l’avait médité, les deux bras sur sa charrue, au cul de son cheval. Les citoyens d'aujourd'hui sont-ils devenus si sots, si drogués de télé déjà mâchée, prédigérée, qu’ils en ont perdu toute faculté de réflexion ? 
La démocratie se meurt quand elle devient défouloir, pugilat d’arène, invectives publiques. Si la nôtre est déjà morte, par quoi risque-t-elle d’être remplacée ?

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