samedi 16 janvier 2010

Trop pointu…

Un excellent éditeur (je ne peux pas le citer sans son accord, mais je le ferais volontiers) m’a indiqué dans une lettre circonstanciée (c’est rare) que, “mêlant science-fiction, philosophie, métaphysique et connaissances scientifiques”, le manuscrit que je lui avais soumis était “trop pointu pour s’inscrire dans ses publications”. Cette franchise, dont je le remercie, m’a ouvert les yeux sur l’une des raisons des difficultés de l’édition pour un auteur. 
En effet, de toutes parts je reçois de chaleureuses félicitations des lecteurs de mon précédent ouvrage ("L'étoile de confiance" aux Éditions Publibook) qui me disent “avoir été passionné”, “y avoir trouvé matière à réflexion et apaisement”, “être ressorti du livre plus dilaté et ouvert”, “avoir compris le message d’espérance”, qui évoquent “le lyrisme avec lequel l’auteur nous entraîne dans ses convictions et ses passions”, ou qui s’associent aux compliments “que votre livre a pu vous valoir”.
Et pourtant, les éditeurs restent insensibles… Et un second ouvrage, de la même veine, est en train de connaître le même problème.
Car être éditeur, c’est aussi faire acte de commerce, et cela n’est pas critiquable. Or tout commerçant sait bien que pour faire du chiffre, il faut vendre au grand public. Seulement voilà, si ce public-là est prêt à faire de gros efforts physiques pour entretenir son corps — footing, vélo et salles de gym en attestent — il n’est pas du tout enclin à entretenir de la même façon sa pensée. Il est vrai que les médias lui en délivrent tous les jours une toute cuite. 
Alors, il reste à l’auteur deux solutions : ou bien écrire, lui aussi, pour faire du chiffre ; ou bien continuer de chercher un éditeur qui pense que la culture de l’esprit est aussi un métier.  

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