mardi 30 octobre 2018

Toussaint

Dans quelques jours, les familles sillonneront la France pour aller fleurir les tombes de leurs défunts, et, peut-être, y faire quelque prière. Mais, lorsqu'il il n'y aura plus que des petites boîtes de cendres à honorer, rangées dans les étagères d'un coin de cimetière — quand elles ne sont pas restées sur le buffet de la salle à manger — qu'en sera-t-il de ce grand rendez-vous du souvenir ? 
Cet engouement incompréhensible pour l'oubli procède-t-il lui aussi du plan pervers de démantèlement de la famille, du mariage, de la procréation ; de libéralisation du commerce d'enfants, de leurs manipulations génétiques ; de la destruction des racines d'un peuple, de sa langue, de sa culture ; de la mise à terre de l'Occident, en un mot ? 
Oh ! certes ! L'âme du mort n'est pas plus dans la tombe qu'ailleurs, et son écoute n'est pas plus audible ce jour-là qu'un autre. Mais, le vivant a besoin d'un lieu pour fixer sa pensée dans l'espace ; il a besoin d'un instant pour mesurer l'éternité. C'est à cela que sert un sépulcre. Une tombe est un sanctuaire.

Un peuple sans tombeaux est un peuple mort.

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