dimanche 7 octobre 2018

L’ordination des femmes

J’ai assisté un jour à un office, très recueilli, lors duquel le prêche fut tenu par une sœur. Remarquable prédication, d’ailleurs, d’une élévation d’esprit bien supérieure aux rengaines éculées de trop de prêtres, et pourtant interdite. Pourquoi la généralisation de cette pratique est-elle interdite par le droit canon ? Simplement parce que le prêche doit être nécessairement le fait du prêtre célébrant l’Eucharistie. Car, l'Eucharistie n'est pas un rite ésotérique de confrérie. L'Hostie n'est pas un morceau de pain bénit. L'Eucharistie renouvelle à chaque fois le don de lui-même que fit un jour le Christ à chacun de nous. Ce miracle requiert la participation effective et solidaire du fidèle recevant, d'une part, et du prêtre consacrant, d'autre part. Un court instant, celui-ci devient, pour celui-là, le Christ qui s'offre : "Ceci est mon corps". Une telle ascension vertigineuse dans l'au-delà du temps est indissociable de l'écoute du Christ lui-même, par la lecture de ses paroles écrites pour nous, transmises au fil des siècles, et expliquées par la prédication d'un ministre ordonné, un prêtre ou un diacre.
C'est donc au problème de l’ordination des femmes qu'il faut se reporter. 
Après tout, est-il interdit d’imaginer que l’enfant de Marie eût été une fille? Fille unique de Dieu ! La face du monde en aurait-elle été changée ? Non, car Dieu n’est ni masculin ni féminin, même si l’imagerie populaire le représente en grand-père barbu. Dieu n’est pas dans sa création, et si sa créature est à son image, il ne peut s’agir que de ce qui, de cette créature, est immatériel. L'âme n'a pas de sexe.
Mais, voilà ! Dieu a choisi d'apparaître en sa création sous les traits d'un homme ! Pourtant, si les mœurs de l’époque, et de l’orient, n’accordaient aux femmes qu’un rôle secondaire, le Christ n’a jamais abaissé la femme à un rang secondaire. Voyez la place qu’il réserva à sa mère. Voyez aussi le rôle qui fut celui de Marie-Madeleine: le premier être humain choisi pour être le témoin pour l’éternité de sa résurrection fut une femme !

Il n'empêche, la solidarité, dans l'Eucharistie, du fidèle et du ministre, dont je parlais à l'instant, justifie que ce dernier soit à l'image de celui qu'il représente, un homme.

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