samedi 21 avril 2012

La haine.


Cette campagne électorale restera dans l’histoire comme celle qui a révélé le vrai visage de trop de citoyens, le hideux visage de la haine. 
“J’ai la haine“, chantaient certains au siècle dernier. Il voulaient tout casser. Ce n’est plus nécessaire. Ils regardent maintenant avec étonnement ce pays honni qui s’effondre tout seul, miné par le même mal.
On ne débat plus en politique, on se hait. On hait les riches ? Mais, comme tout le monde a plus riche que soi, ou qui semble l’être, c’est de la haine généralisée de l’autre qu’il s’agit. Et, comme le pauvre hait le riche, le riche par réaction hait le pauvre. Le sans-abri hait le bien logé. Le locataire hait le propriétaire. Le copropriétaire hait le promoteur. Le promoteur hait son banquier. Le banquier hait son client, ce quémandeur. On hait le voisin qui a une plus belle maison, une plus belle femme… On hait la voiture de l’autre, plus neuve que la sienne, ou qui pollue. L’employé hait son employeur. L’artisan hait les multinationales. Le secteur public hait le privé, qui hait à son tour le fonctionnaire. 
Beau résultat de 40 ans de “soixante-huitisme“ qui prêcha la paix et l’amour libre, mais répandit la haine. 

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