vendredi 12 mars 2021

La révolte des embryons

 

La révolte des embryons

Personne, je pense, ne niera qu’au début de toute vie humaine il y a une seule cellule, l’ovule de la mère fécondé par fusion avec un gamète mâle, le spermatozoïde. Ledit ovule fécondé rassemble dès lors en son noyau un double jeu de particules, l’un issu de la mère, l’autre du père, eux-mêmes issus de leurs mère et père, etc. qui portent le programme de développement du futur adulte. Commence alors le processus extraordinaire  de division cellulaire. L’ovule se coupe en deux, puis chaque moitié en deux, et ainsi de suite, de sorte qu’après un nombre relativement limité de cycles de division, le nombre colossal de cellules du corps adulte est atteint.

Qui peut alors sérieusement et honnêtement dire à partir de combien de ces divisions cellulaires l’organisme a droit au label d’être humain ? Où les législateurs de la bioéthique ont-ils vu qu’à une nième division inconnue se produirait une mutation biologique qui justifierait ce changement de statut ? Je ne serais rien pendant les premières semaines, tout au plus un amas de chair informe, autant dire un déchet biologique, et, tout à coup, me voilà devenu une personne ! Ce n’est pas banal de devenir un être humain ! Qui dois-je remercier ?

Il semble bien, en réalité, que l’on veuille faire croire que l’embryon devient une personne par décision administrative. C’est la vision la plus bête qui soit du phénomène humain. Comment un législateur peut-il être assez inconscient pour légiférer sur le top départ de la personnalité humaine ? 

C’est en méditant longuement sur la personnalité humaine de mes propres ancêtres que je me suis rendu à l’évidence que j’avais bel et bien l’honneur d’être moi-même un être humain, non pas seulement depuis le jour, l’heure, la seconde où un spermatozoïde de mon père rencontra un ovule de ma mère, mais depuis près de cinq siècles, quand Raoulette Even et Jean Bourée, mes plus anciens aïeux identifiés, au cœur de l'antique Forêt de Brocéliande, unirent en leur temps leurs gamètes pour en propager le fruit jusqu’à moi. Avant ? Eh bien ! avant, peut-être, s’ils avaient laissé des traces, aurais-je pu retrouver le souvenir de quelques pêcheurs de coquillages du paléolithique grattant le granit des côtes armoricaines.
Comprend-on, maintenant, que l’on ne devient pas personne humaine par décision de l'Administration, mais que nous le sommes tous depuis la nuit des temps qui vit l’animal muter en homme, au sixième "jour" de la Genèse. 

J’ai écrit ce roman pour exprimer ma révolte devant tant de sottise : "La révolte des embryons"

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