vendredi 9 novembre 2018

Vichy

S'il y a une citadelle de la pensée unique, c'est bien celle qui tente d'enfermer l'histoire de Vichy et du maréchal Pétain dans les remparts de la pensée obligatoire. Il suffit que quelqu'un évoque le sujet, et les gardes du politiquement correct montent aux créneaux. Le lobby juif en tête, qui s'est approprié ce pan de notre Histoire : la Shoah nazie fut une horreur, mais la guerre de 39 fut tout entière une horreur, est-ce juste d'en effacer le reste ? Les lobbies franc-maçons et homosexuels ensuite, auxquels le maréchal osa s'attaquer. Les socialistes enfin, qui voudraient bien faire oublier que c'est leur parti qui vota les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, et l'un des leurs, Laval, qui s'engagea ouvertement dans la collaboration. Alors, ils veulent faire taire ceux qui pensent autrement. Ils écrivent des livres sur le sujet, à leur convenance. Un des best-sellers est même américain, comme si les Français n'étaient pas capables d'écrire leur Histoire eux-mêmes ! Ils imposent leur enseignement de l'Histoire dans les écoles  : les adultes d'aujourd'hui régurgitent ce qu'enfants, on leur a appris. 
Mais, leur a-t-on appris qu'au début de l'invasion allemande, nombreux furent les Français qui partirent en Angleterre, le général de Gaulle parmi, quand d'autres restèrent à leur poste, à la proie de l'ennemi, le maréchal Pétain parmi. Où se situait le courage ? 
Leur a-t-on appris que pendant cinq ans la Gestapo et les SS sonnaient aux portes de ceux qui étaient restés, pour emmener le père ou le frère vers des destinations tragiques ? Que la mort, la torture nazie, rôdaient à chaque coin de rue ? Que, dans ce malheur, un vieil homme de 84 ans qu'on était allé chercher pour remplacer ceux qui avaient fui, tentait de résister à mains nues ? 
Leur a-t-on appris que, l'ennemi enfin chassé, le peuple français n'était plus qu'un bourbier de haine, de vengeance, de règlements de comptes ? On y jugeait sommairement, on y tondait, on y tuait. 
Alors,  De Gaulle, rentré d'Angleterre, n'eut d'autre choix pour ressouder un semblant d'unité nationale, que d'offrir à tout ce monde une victime expiatoire des lâchetés de chacun. Pétain était vieux, il ferait l'affaire. On dansa autour de l'autel. Bourreaux et victimes d'hier s'enlacèrent, collabos et résistants s'embrassèrent, toutes fautes pardonnées. De Gaulle avait reconstruit la France sur les restes du maréchal, jetés là-bas, au loin. 
Soixante-dix ans après, est-ce trop demander aux petits-enfants de ceux-là, d'être enfin lucides, de sortir du mensonge, de construire à leur tour ?

Aucun commentaire: