samedi 17 novembre 2018

Nos esclaves les robots

Le coût du travail humain n'a cessé d'augmenter depuis un siècle. Sa quantité n'a cessé de décroître. Et pourtant, la production mondiale est en hausse exponentielle. L'explication est simple. La technologie a remplacé la sueur. La machine a pris la place de l'esclave. 
Ce mouvement ne peut plus s'arrêter. Après l'âge du travail humain, voici que se profile à l'horizon de nos enfants ou petits-enfants l'âge du tout robot , du travail délégué à la machine. 
La formidable révolution du numérique va octroyer, demain, à des robots des facultés de mémoire et de décision sans aucune commune mesure avec le médiocre cogito humain. On appelle cela, à tort d'ailleurs, l'intelligence artificielle — à tort, parce que l'intelligence humaine, c'est autre chose que la performance intellectuelle —. Mais, qu'importe !  il nous faudra maintenant tenir le robot en laisse ! En effet, il autoalimentera son savoir à la vitesse de la lumière, et si nous oublions de lui fermer certaines portes, il envahira nos vies.
Or, quel est aujourd’hui le dénominateur commun à toutes nos sociétés humaines, sociétés industrialisées en tout cas ? Quelle est l'unité de mesure universelle qui régit l'ordre établi ? Le salaire du travail ! Qu'en sera-t-il demain d'un monde sans salaire ?
Le machinisme du XIXe siècle a libéré l'animal. L'électronique du XXIe siècle libérera-t-elle la bête humaine  ? Les robots seront-ils les nouveaux esclaves qui nous serviront les dividendes de leur labeur ? Les citoyens actionnaires du PIB national, voilà un nouveau paysage !
C'est un ouragan qui s'annonce, qui emportera tout l'échafaudage social de nos sociétés. Il faudra reconstruire l'édifice de la cohabitation des hommes. À la course au plein emploi, va brutalement succéder l'organisation du non-emploi. À la démocratie, succédera une "robocratie" à inventer. Tout est à réinventer, l'oisiveté, la rivalité, l'altruisme, la pensée, Dieu ?

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