Le coût du travail humain n'a cessé d'augmenter depuis un siècle. Sa quantité n'a cessé de décroître. Et pourtant, la production mondiale est en hausse exponentielle. L'explication est simple. La technologie a remplacé la sueur. La machine a pris la place de l'esclave.
Ce mouvement ne peut plus s'arrêter. Après l'âge du travail humain, voici que se profile à l'horizon de nos enfants ou petits-enfants l'âge du tout robot , du travail délégué à la machine.
La formidable révolution du numérique va octroyer, demain, à des robots des facultés de mémoire et de décision sans aucune commune mesure avec le médiocre cogito humain. On appelle cela, à tort d'ailleurs, l'intelligence artificielle — à tort, parce que l'intelligence humaine, c'est autre chose que la performance intellectuelle —. Mais, qu'importe ! il nous faudra maintenant tenir le robot en laisse ! En effet, il autoalimentera son savoir à la vitesse de la lumière, et si nous oublions de lui fermer certaines portes, il envahira nos vies.
Or, quel est aujourd’hui le dénominateur commun à toutes nos sociétés humaines, sociétés industrialisées en tout cas ? Quelle est l'unité de mesure universelle qui régit l'ordre établi ? Le salaire du travail ! Qu'en sera-t-il demain d'un monde sans salaire ?
Le machinisme du XIXe siècle a libéré l'animal. L'électronique du XXIe siècle libérera-t-elle la bête humaine ? Les robots seront-ils les nouveaux esclaves qui nous serviront les dividendes de leur labeur ? Les citoyens actionnaires du PIB national, voilà un nouveau paysage !
C'est un ouragan qui s'annonce, qui emportera tout l'échafaudage social de nos sociétés. Il faudra reconstruire l'édifice de la cohabitation des hommes. À la course au plein emploi, va brutalement succéder l'organisation du non-emploi. À la démocratie, succédera une "robocratie" à inventer. Tout est à réinventer, l'oisiveté, la rivalité, l'altruisme, la pensée, Dieu ?
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