jeudi 22 novembre 2018

PMA pour couples homosexuels

Réponse à Monsieur Luc Ferry.
Monsieur,
Vous publiez dans Le Figaro de ce jour une "lettre à un ami prêtre" par laquelle vous faites réponse à l'argumentation de celui-ci contre l'ouverture de la procréation médicale assistée aux couples homosexuels. 
Souvent, avant d'entamer la lecture de telles chroniques, je jette un œil à la phrase de conclusion. Ici, je lis que vous citez le message du Christ "nous invitant à ne pas juger pour ne pas être jugés". Monsieur Ferry, faut-il user de ce même argument pour ne pas juger la gestation pour autrui, l'euthanasie, l'eugénisme, l'avortement, etc. ? Pensez-vous que le Christ nous ait recommandé de tout laisser faire ? Cet enseignement, rapporté par Matthieu (7,1), ne doit pas être dissocié de sa suite, à savoir : « Hypocrite, ôte d'abord la poutre de ton œil, et alors tu verras ôter la paille de l'œil de ton frère ». Voilà pourquoi ce que je me permets de juger, indûment selon vous, ce n'est pas mon frère ou ma sœur homosexuels, mais seulement votre chronique. En tout cas, cette chute m'a incité à lire celle-ci avec un œil a priori critique.
Que dit le prêtre — selon ce que vous en rapportez — ? 
1 - Qu'un enfant a vocation à être élevé par ses parents biologiques.
2 - Que, chez l'être humain s'entend, l'acte charnel et la procréation sont liés.
Que répondez-vous en substance ?
1 - Qu'il y a de nombreux enfants adoptés qui sont bien élevés, mieux peut-être qu'ils ne l'auraient été par leurs parents biologiques.
2- Que la plupart des couples mariés ont des relations charnelles sans viser la procréation.
Sur le premier point, vous trichez avec les propos de ce prêtre inconnu. Il parlait d'enfants adoptés par des couples homosexuels. Vous répondez en citant les cas d'enfants adoptés par des couples bisexuels unis par le mariage. Le problème, si l'on veut rester rigoureux, est celui-ci : un enfant sera-t-il, oui ou non — et en général ! — plus heureux entre son père et sa mère qu'entre sa mère et la partenaire de celle-ci ?
Sur le second point, je me plais à vous suivre sur l'idée que l'être humain, en effet, n'est pas seulement un animal, mais est doué d'un libre arbitre qui lui permet de dissocier la gaudriole du seul réflexe de reproduction sexuée. Aussi, je ne juge en rien ce premier ressort de l'acte sexuel humain chez quiconque, mais puisque le second ressort est évidemment inopérant, s'agissant de couples homosexuels, la motivation d'enfanter doit dans ce cas en être exclue. Et la PMA avec ! CQFD ! 
Très amicalement.  

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