lundi 16 février 2015

Vitesse…

Comment “passer sous la barre des 2000 morts” sur les routes ? Un “expert” répond (Le Figaro) : “la diminution de la vitesse — 80 km/h au lieu de 90 km/h — sur le réseau bidirectionnel départemental et national baisserait de manière significative le nombre des victimes”. Voilà ! C’est dit, affirmé, affaire close. Et, au journaliste qui l’interroge sur l’opportunité de faire un essai, puisqu’on est sûr par avance du résultat, l’expert en question assène : “Il ne s’agit évidemment pas d’éclairer la communauté scientifique qui connaît depuis longtemps la relation entre la vitesse et les tués. Quand la première baisse, le nombre des victimes décroît aussi. Mais, de prouver l’efficacité de la mesure y compris aux plus sceptiques”. Autrement dit, j’ai raison, c’est indiscutable. Il s’agit seulement qu’on ne discute plus. Cette attitude suffisante de pseudo-experts autoproclamés — quand il ne s’agit pas d’associations de bavards incompétents — devient insupportable.
Or, si la vitesse limite avait été, jadis, fixée à 100 km/h au lieu des 90 actuels, les mêmes “experts” , alors, auraient asséné l’évidence qu’il fallait la descendre à 90, sans discussion possible. Pourtant, lesdits “experts” prétendent aujourd’hui que ce chiffre de 90 est néfaste. Donc, ils auraient eu tort. Et nous sommes donc fondés à penser qu’ils ont encore tort cette fois-ci.
Car, quelle différence y a-t-il, par exemple, pour un citoyen qui reçoit de plein fouet un véhicule venant vers lui, dont le conducteur est absorbé dans l’envoi de SMS sur son smartphone, entre mourir à 90 km/h, ou 80 ? Sera-t-il plus ou moins mort ? En quoi ce changement de chiffre empêchera-t-il cette pratique dangereuse ? Il y a maintes autres causes d’accidents mortels telles que celle-ci qu’on ne sait pas résoudre. Alors, on se satisfait de cette pseudo-science de la limitation de vitesse, facile à réprimer, et qui a l’avantage, en plus, de flatter la haine latente chez beaucoup de celui qui double.
Mais, entendra-t-on, chaque fois que l’on baisse la limite de vitesse, les statistiques d’accidents baissent. Alors, baissez encore ! Quand vous serez arrivés à zéro, il n’y aura plus d’accident. S’agit-il de permettre de circuler sans se faire tuer, ou seulement de baisser la vitesse ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Povcon

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Bernard Huet a dit…

Un ""anonyme" vient d'ajouter ce commentaire d'une haute élévation intellectuelle : "povcon". C'est sciemment que je l'ai accepté pour illustrer comment la pauvreté de l'esprit va souvent avec la lâcheté de l'anonymat. Ou vice-versa.