mercredi 11 février 2015

Charlie ?

Au fond, c’était quoi, cette affaire de “tous charlie” ? 
Nous oublions une donnée fondamentale dans l’exposé du problème : la moitié de la population française traîne depuis deux ans et demi le mal-être d’un vote malencontreux. Mélange de culpabilité et de révolte difficile à assumer. La sagesse aurait été d’en convenir : j’ai fait une erreur. Certains ont eu cette attitude courageuse. Mais, c’est tellement plus commode de se disculper en se réfugiant dans une attitude de rejet de tout, le “tous pourris”, qui donne l’illusion de n’être pas responsable. 
Or, voilà qu’un magazine, vaguement connu, qui faisait commerce de cette médisance outrancière tous azimuts, se trouve victime d’un attentat odieusement meurtrier. Chacun, bien sûr, dépasse ses jugements de valeur pour ne penser qu’aux malheureuses victimes. Mais, nombreux sont ceux qui se reconnaissent, tout à coup, visés par cette atteinte à la liberté de diffamer qui les anime secrètement. D’où l’élan réflexe et grégaire, fait autant de peur que de colère, qui conduit une foule à manifester en masse autour du totem charlie. 
Or, que fait l’élu en question, qui finalement est à l’origine du phénomène ? Un coup de poker ! Il se porte — ou fait semblant de se porter — à la tête du cortège de ceux qui ne veulent plus de lui. Génial ! Mais, bientôt, chacun rentre chez soi et finit par se dire : mais, il nous a bernés une deuxième fois !

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