jeudi 18 décembre 2014

Grand Orient

Le Grand-orient de France se défend d’être une Église prônant l’intégrisme laïque, au motif qu’elle laisserait chacun libre de pratiquer la religion de son choix “à condition que ce soit en dehors du champ de la citoyenneté”, pour reprendre les termes de son grand maître. 
On peut se demander à quel titre les francs-maçons posent des conditions à leurs concitoyens. Imagine-t-on les catholiques déclarant qu’ils tolèrent le Grand-orient “à condition qu’il se tiennent en dehors de l’Élysée et des ministères” ? Que je sache, les catholiques ont dix fois plus de légitimité historique que les francs-maçons, à représenter la France et à parler en son nom.
Pour contourner cette évidence, la libre pensée a inventé un concept qui remplacerait celui de France : la République. Celle-ci serait désormais la garante de notre communauté de citoyens “par-delà leurs appartenances identitaires”. 
Mais, ce n’est pas la République qui a fait la France. Cette république-là n’est que la récente et actuelle étape d’un long processus de maturation qui, depuis Clovis, a construit la France autour de la chrétienté catholique, par delà — reprenons le terme — “les appartenances identitaires” qui traversèrent en nombre son histoire. La République, en France, a moins d’un siècle et demi, la chrétienté a un millénaire et demi !

Ce n’est donc pas la laïcité qui forgera notre communauté, "sans laquelle notre société finira par imploser”, comme le souligne le grand maître. Cette laïcité-là est au contraire largement responsable du risque d’implosion en question. Le ciment d’un peuple, c’est sa pensée, c’est l’Esprit ; tout le contraire du matérialisme franc-maçon. Seule la chrétienté, qui jusqu’alors a fait ses preuves, est en mesure de préserver l’identité de la France face aux défis du monde.

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