vendredi 19 décembre 2014

Administration

Je ne sais si Franz Kafka a décrit dans ses livres ce que je vais vous conter.
Je porte au greffe du tribunal de commerce les documents annuels obligatoires de deux sociétés. Contrôle rigoureux de l’employée, au demeurant fort aimable. Patatras, il manque une pièce. C’est de ma faute, j’aurais dû mieux contrôler. Elle me rend le dossier à compléter, dont elle a cependant soigneusement coupé un coin. Pour information (j’aime toujours comprendre) je m’enquiers de la raison de cette ablation :
— On numérise tout, alors il ne faut pas d’agrafes. 
Je prends congé, content d’avoir appris quelque chose. Mais, j’y pense : je me suis levé ce matin à 6 heures pour imprimer ces liasses de documents que leur auteur m’avait envoyés par fichier électronique, et donc les remettre sous forme papier afin qu’ils soient numérisés à nouveau. Cela aurait peut-être été plus simple qu’ils fussent envoyés directement au Tribunal sous forme numérique !
Allons ! Je suis un niais indécrottable ! Il y a de nombreux employés qui œuvrent à ces numérisations. S’ils ne numérisent plus, qu’est-ce qu’on va en faire ?
Pour terminer l’histoire : ce traitement administratif des documents remis est facturé par l’Administration 50 euros par société. Je croyais bêtement que les impôts servaient à payer les salaires des fonctionnaires. Oui, mais si ceux-ci fournissent un travail, il faut payer une deuxième fois…
— 50 euros, direz-vous, pour un patron, qu’est-ce que c’est !
C’est 50 euros, comme pour tout le monde. Et, multiplié par le nombre d’entreprises en France, ça fait quand même la bagatelle de 175 millions.

Monsieur le Président de la République a raison : il n’y a pas d’économies à faire, contentons nous d’augmenter les taxes.

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