jeudi 5 juillet 2012

Coucou, le revoilà le boson…


On l’a trouvé ! 
Ce jeudi 5 juillet 2012 marquera l’histoire du monde. On aurait enfin trouvé le boson miracle, cette particule infime qui permet d’expliquer le monde en se passant de Dieu !
Jusqu’alors, on savait qu’il y avait un univers matériel, on vit dedans, on en fait partie. La matière, on la voit, on s’y cogne, elle existe bien ! Cette matière, on en avait répertorié à peu près tous les constituants : pas moins de 1080 particules infimes, de toutes sortes (un nombre inimaginable ; 10 multiplié 80 fois par lui-même ; un 1 suivi de 80 zéros ; essayez de l’écrire puis de le lire ; à côté, le nombre de grains de sable du Sahara est dérisoire). D’elles étaient faits tous les atomes et leur noyau, les cailloux et les montagnes, les océans et l’atmosphère, la Terre et les étoiles, l’Univers entier.
Or, certains osaient encore prétendre qu’il y avait aussi un univers immatériel, un univers de pensée, d’esprit en quelque sorte, inaccessible. Un au-delà dont serait issu notre univers de matière, d’espace et de temps. Billevesées que cela, scientifiquement et gravement incorrect, qui menait tout droit à l’idée d’un Dieu créateur. 
Ils disaient, ceux-là, qu’on pouvait bien casser et casser la matière jusqu’à trouver la plus petite des particules primordiales, il faudrait encore expliquer ce que celle-ci faisait là. 
Or, les deux partis butaient sur la même question, posée différemment. Comment, pour les uns, l’immatériel pouvait-il se transformer en matière ? Comment, pour les autres, la matière pouvait-elle naître de rien ?
Réfléchissons : qu’est-ce qui caractérise la matière par rapport à l’immatériel ? C’est la masse. Non pas le poids qui met en jeu un autre phénomène, pas trop connu non plus, la pesanteur, mais la masse, c’est-à-dire une sorte d’inertie qui s’oppose au mouvement. L’immatériel est partout, la matière est ici ou là. D’où vient cette masse ? 
Le monde scientifique, évidemment tenant de l’hypothèse sans Dieu, se dit alors que si l’on pouvait prouver que cette masse est encore une affaire de matière, il ne serait plus nécessaire de passer par la case création divine pour expliquer le monde. 
Un physicien anglais, Higgs, émit l’hypothèse qu’une particule spéciale, répandue dans tout l’univers, serait peut-être la cause de cette inertie, un peu comme une foule qui vous empêche d’avancer sur le trottoir. D’où le nom de boson de Higgs, ou encore de particule de Dieu qui fut malicieusement donné à l’objet recherché, puisqu’il “fabriquait“ la matière. 
Voilà comment il fut décidé de frapper un grand coup. On construisit entre France et Suisse, à cent mètres sous terre, le gigantesque accélérateur de particules du CERN : un tunnel en anneau de vingt-sept kilomètres, garni d’instruments. Coût : quatre milliards d’Euros. Durée des travaux : douze ans. Puis on fit tourner dans les deux sens et à des vitesses folles des particules de noyaux d’atomes et l’on observa les débris des collisions. Le boson en question devait bien se trouver là.
Les responsables de cette expérimentation dantesque se devaient d’annoncer un résultat. Voilà qui est fait : l’équipement « a parfaitement rempli son office », dit le communiqué de presse : on a trouvé la particule originelle que l’on cherchait.
Enfin, on ne l’a pas vraiment trouvée, on a décelé d’autres particules issues de sa propre désintégration. Car la durée de vie du dit boson est infime.
Bon, on n’est pas totalement certain qu’il s’agisse bien du boson recherché, mais « quasiment sûr ».
Enfin, l’essentiel est que l’expérimentation continue…
Il n’empêche, l’aventure est passionnante. En effet, si on la trouve, cette particule, on expliquera merveilleusement ce passage fabuleux de l’immatériel à la matière, de la Pensée à la substance. C’est en se projetant sur l’écran de l’espace et du temps que l’Esprit crée son image, infinité de particules qui, tels des pixels, engendrent la vision de la matière. Les tenants du positivisme strict auront raté leur coup, mais la science aura fait faire un bond à la compréhension de la création du monde.

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