mardi 17 juillet 2012

Décadence


En moins de deux générations, la France est devenue un tout petit pays. Elle ne compte, aujourd'hui, que pour moins d'un centième de l'humanité. Dérisoire ! 
Elle fut, jadis, une grande nation internationale. Non pas par le nombre de ses habitants comparé à la population mondiale, mais par son rayonnement culturel et moral, par l'héritage millénaire qu'elle portait. Une ou deux générations ont suffi pour ruiner cette richesse. 
La décadence a commencé dans ce pays quand la crise nerveuse de 68 a montré l'état avancé du cancer de la paresse ; paresse physique, paresse intellectuelle, paresse morale. L'origine en est sans doute à rechercher dans l'épouvantable saignée que fut le drame de la guerre, et dont 68 fut, vingt ans après, le ressac. En 45, les enfants qui naquirent des ménages restés indemnes furent des demi-dieux. Leurs parents voulaient qu'ils ne connussent pas les malheurs qui furent les leurs, les angoisses, les privations. Dans l'euphorie de la paix retrouvée, ils les élevèrent dans l'illusion d'un monde désormais sans contraintes, sans interdits, sans sanctions. Faut-il le leur reprocher ? Vingt ans plus tard, ceux-ci découvraient qu'on les avait trompés, que la vie était une compétition, un chemin semé d'interdits. Que faire ? Reconnaître qu'ils étaient dans l'erreur, et s'adapter à la dure vérité de la société ? Courage hors de portée ! Alors, ils dépavèrent les rues et hurlèrent leur haine.  
La crise, cependant, fut muselée dans ses apparences, mais le mal continua de ronger le corps social, pour ne pas dire socialiste. Pendant quarante-cinq ans, les valeurs vitales de l'héritage furent détruites, une à une, sournoisement. Que reste-t-il aujourd'hui du sens des responsabilités, de l’effort, de l’ambition, de l’audace ? Qui possède encore un reste d’esprit critique ? Qui ose encore employer le mot “morale“ ?
Et ces Gaulois décadents continuent de se prendre pour le monde, en contemplant leur nombril. 
L’avenir ? Il appartient désormais à ceux qui ouvrent la fenêtre et regardent dehors.

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