lundi 16 novembre 2009

Alignement galactique 2012

Donc le 21 décembre 2012, le centre de notre galaxie, le Soleil et la Terre seront, dit-on, alignés. Et il s’en suivra la fin du monde… Réfléchissons un peu. 
Le Soleil est distant d’environ 150 millions de kilomètres. Un rapide calcul montre que la lumière, donc l’image visible, met environ huit minutes pour nous en parvenir. De sorte que, lorsque nous regardons l’astre du jour (à travers des lunettes), nous ne le voyons pas tel qu’il est, ni où il est, mais tel qu’il était il y a huit minutes. À l’instant de l’observation, il n’est déjà plus là, faiblement décalé, mais décalé quand même. Il peut même avoir explosé depuis huit minutes que nous n’en savons encore rien. Cela veut dire que lors d’un alignement Terre, Lune, Soleil, par exemple, chacun observe un phénomène qui n’existe tout simplement pas, ou plus.
Quant à notre galaxie, elle mesure, sauf erreur, cent mille années-lumière, c'est-à-dire un milliard de milliards de kilomètres ! Comme notre système solaire se situe sur son bord, en banlieue en quelque sorte, la lumière met grosso modo cinquante mille ans pour nous parvenir de son centre… Dire alors que le 21 décembre 2012, la Terre, le Soleil et le centre de la Voie lactée seront alignés relève de la plus haute fantaisie. Ce que nous pourrons observer ce jour-là, sera un spectacle périmé depuis longtemps, rideau tiré, théâtre fermé.
Et a-t-on réfléchi à ce qui se passerait si l’on avait la possibilité d’observer les choses plus loin encore, au-delà des autres centaines de milliards de galaxies qui peuplent notre ciel ? Jusqu’à quatorze milliards d’années-lumière par exemple — une distance que je renonce à exprimer en kilomètres —. Eh bien ! l’on verrait le point zéro du temps et de l’espace, un lieu de dimension nulle ! Or ce point, on pourrait le voir en regardant vers la droite, comme vers la gauche, vers le haut comme vers le bas. C’est dire que l’infime entoure l’immense et qu’alors, parler d’alignement…

4 commentaires:

Qu'Un a dit…

Je pense effectivement que, si l’observation du phénomène ( s’il existe) est impossible, les mathématiques, néanmoins, qui ont permis l’explication de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, doivent pouvoir déterminer un tel alignement.

Bernard HUET a dit…

Votre objection, cher Monsieur, est judicieuse, si toutefois une vérité matérielle existe en l'absence d'observateur intégré. Or que vaudraient les étoiles et les galaxies si personne n'était là pour les voir ou au moins les détecter ? Certes, Dieu créa le ciel et la terre, donc terre il y a, au sens cosmique du terme, c'est à dire d'un univers matériel. Mais Dieu créa aussi l'homme. E c'est l'homme qui traduit ce qu'il voit en termes d'objets, alignés ou non. Quelle serait la vérité, sans l'homme ? Un univers d'énergie, de vibrations ? Comme cet étrange monde de l'infiniment petit que nous font découvrir le physiciens des particules ? Un monde où rien n'a d'emplacement défini, où tout est partout tant que le détecteur de particules n'a pas réagi ? Cet infiniment petit quantique nous donne un avant-goût de ce que pourrait-être notre univers vu en cinq dimensions, sans espace et sans temps, un univers du partout et du toujours…
Allez, revenons sur Terre !

Anonyme a dit…

Il est vrai que sans observateur intégré, où est la matérialité des choses?
De la même manière que dans votre livre, vous évoquez, au chapître "TOUT SE SOUVIENT DE TOUT",l'expérience du pendule de Foucault, en écrivant que la référence au plan stable de rotation est un amas de galaxies se situant à des milliards d'années-lumière,n'exite t-il pas dans lunivers un point de référence par rapport à la matérialité d'un tel alignement?
Je crains de dire des énormités, tant vous semblez à l'aise dans votre recherche des deux infinis, alors que je me sens si emprisonné dans ma perception si infiniment planètaire

Bernard Huet a dit…

Cher lecteur,
Votre commentaire est loin d'être une énormité. J'ai voulu y répondre en rédigeant ci-dessus un nouvel article, tant votre question me semblait intéressante. Je souhaite vivement que sa lecture vous apporte quelque issue, à ce que vous appelez joliment votre prison planétaire. Une prison sans barreau, et sans porte pour qui sait la pousser un peu…
Amicalement.