mercredi 6 juillet 2016

À lire pendant l'été

 "Une quête de spiritualité en dehors de toute transcendance", tel est le credo du Grand-Orient selon leur grand maître. On voit bien de quel piège intellectuel les francs-maçons tentent de se sortir par cette contorsion de langage.
La spiritualité caractérise ce qui n'est pas matière. La transcendance ajoute à cette spiritualité une notion de dépassement, de supériorité, d'au-delà. S'il fut un temps où l'au-delà de la matière pouvait n'être considéré qu'en tant qu'hypothèse, indémontrable, et donc aisément réfutable, la science, aujourd'hui, farouchement matérialiste pourtant, nous a ouvert béantes les portes d'une autre vérité que la matière et son énergie. À force de fouiller toujours plus avant dans l'infiniment petit, elle a découvert qu'en deçà d'une certaine petitesse, vertigineusement infime il est vrai, il n'est plus possible de localiser les choses, qu'ici et là se confondent avec partout, qu'avant et après ne font plus qu'un avec toujours. L'espace, le temps et la matière ne peuvent plus se comprendre à l'aide de nos concepts. S'ouvre un univers qu'on ne sait plus définir, sinon par un seul de nos mots : l'esprit. Le mur du matérialisme érigé autour de la franc-maçonnerie s'effondre. Comment sauver les meubles ? En s'appropriant cette notion nouvelle de spiritualité, en en faisant l'otage de la matière qui saura bien, un jour, nous la révéler comme un de ses sous-produits. Après tout, la masse manquante de l'univers n'est-elle pas une forme inconnue de quelque chose ? Et le boson de Higgs n'est-il pas le Créateur universel ? Le “maçoniquement” correct est sauf. "Ni dieu ni maître" peut rester au fronton du temple. Seulement, voilà ! En posant le pied sur le seuil de la spiritualité, la science a un peu poussé la porte. Et derrière, il y a ce qui ressemble bien à une transcendance, à un maître, à un Dieu !



Aucun commentaire: