samedi 5 décembre 2015

Le Futuroscope dans un casque…

J’ai connu le Futuroscope à son enfance, au début des années 90. Je l’ai vu grandir et attirer les foules. Au prix d’investissements énormes — publics, il est vrai — en salles spécifiques dont les infrastructures lourdes étaient dignes des meilleurs sous-marins, il offrait des spectacles dynamiques en trois dimensions, d’un réalisme époustouflant. Je me souviens avoir alors imaginé qu’un jour, peut-être, des technologies nouvelles mettraient ces performances à la portée de spectateurs individuels, à la maison. Tout le monde du spectacle, alors, en serait bouleversé.
Or voilà qu’arrive aujourd’hui, vingt-cinq ans après, la “réalité virtuelle”. L'oxymore fait évidemment bondir, mais il n’est qu’un slogan publicitaire. De quoi s'agit-il ? Tout simplement d’images immersives. À travers un casque individuel couplé à un ordinateur, on voit se dérouler un spectacle en 3 dimensions d’un réalisme tel que l'on croit vivre dedans. C’est le Futuroscope sur la tête. Il paraît même que l’image peut être interactive, et que l’on peut en modifier son déroulé. Ajoutez-y des effets olfactifs et tactiles, et l’on imagine ce qu’on va pouvoir en faire. Ajoutez-y encore une caméra sur le casque, et l’on va pouvoir assister en “virtuel” dans le casque à ce qui se passe hors du casque en “réel”, comme si l’on y était… Un comble ! Mieux ! On pourra accoster dans son casque l’inconnue qui passe sans que celle-ci le sache…
Saluons la prouesse. Il n’empêche que, hyper réaliste, hyper immersive, l'image reste une image, et bien une image virtuelle au sens de nos cours de physique de lycée. Et, au fond, n'est-ce pas notre réalité, celle qui est au dehors du casque, qui est "virtuelle" ? Il y aurait alors une réalité "réelle" quelque part, hors de notre salle de spectacle qu'est notre espace-temps.

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