lundi 27 avril 2015

Planète

Pourquoi le drame du Népal m'a-t-il fait souvenir de ce que j'écrivais récemment dans mon livre "Pourquoi quelque chose ?":
"Non, notre Terre n’a rien à voir avec la planète du Petit Prince, qu’une certaine écologie médiatique prétend “sauver“. La Terre se défend toute seule, avec férocité parfois. La Terre n’a que faire des hommes, ces pucerons minuscules qui lui parcourent l’écorce, et qu’elle peut anéantir par le moindre tressaillement. La Terre est une boule de feu, à peine emballée dans une mince écorce, aussi mince qu’une peau de pomme. C’est sur cette pellicule que nous sommes installés. Une peau craquelée, mouvante et fragile, peinant à contenir le feu qui la ronge, et que ravage par endroits des crevasses et des éruptions incandescentes. C’est dans l’épaisseur infime de cette croûte que nous apparaissent, colossales, les montagnes de l’Himalaya ou de la cordillère des Andes, ou les abyssales fosses marines inexplorées. C’est aussi dans cette mince pellicule que nous forons, toujours plus profondément, pour trouver notre précieux pétrole, sans que nos modestes piqûres n’affectent l’impassibilité de la Terre.  Voilà le plancher des Hommes sur lequel nous nous répandons et nous croissons, inconscients de notre insondable petitesse. Nous sommes des bactéries sur une grenade dégoupillée, que nous voulons “sauver” ! Il n’est pas si loin le temps où les hommes imploraient Gaïa, la déesse de la Terre, pour qu’elle les épargne."

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