lundi 23 juin 2014

Entre la vie et la mort…


Le drame de Vincent Lambert et des siens est terrible. De grâce, ayons au moins la pudeur de le respecter, de ne pas en faire l’objet de querelles politiques et idéologiques d’un goût douteux. Mais, est-il interdit d’y réfléchir ? Après tout, ce drame pourrait être celui de chacun d’entre nous. Qui nous dit qu’un jour, nous ne serons pas nous-mêmes, ou l’un des nôtres, l’enjeu de ces sordides batailles médiatiques ?
Pour réfléchir, posons-nous la première question : qu’est-ce que la vie ? Où commence la mort ? Cet homme est-il encore en deçà du seuil de la mort ? Ou bien est-il déjà au-delà du terme de la vie ? Il faut bien répondre, si l’on veut dire et juger ! Or, cet homme vieillit. Un jour, dès lors, si on le maintient dans son état actuel, il mourra parce que mourront ses organes. C’est donc bien qu’avant ce jour-là, aujourd’hui, il n’est pas mort. Et donc qu’il vit.
Quel droit, un homme, fut-il juge, a-t-il d’ôter la vie ? La vie, la nôtre, nous appartient-elle ? La décision de vivre ne fut pas, pour chacun de nous, en notre pouvoir. Fut-ce donc seulement le chaos du hasard qui décida ? Dans ce cas, en effet, l’on peut tuer, sans retenue. Le hasard n’a pas de morale, n’exige rien, sinon il ne serait pas le hasard. Pourtant, il y a comme une petite lumière, au fond de nous-mêmes, qui semble nous dire qu’il ne faut pas l’éteindre. La vie, dès lors, notre vie, serait nourrie d’ailleurs ? Comme l’image qui ne vit que si vit son modèle ? Ôter la vie de l’image, n’est-ce pas, dans ces conditions, attenter au modèle ?
La vraie sagesse, dans ce drame, serait qu’un peuple entier se mobilise pour offrir à Vincent Lambert, et aux siens si cruellement atteints, le réconfort moral et matériel pour vivre en paix. 

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