mercredi 25 juin 2014

Entre la vie et la mort, suite


L’arrêt du Conseil d’État d’hier qui autorise l’arrêt de de l’alimentation du tétraplégique Vincent Lambert aux fins de provoquer son décès dans un délai, d'ailleurs inconnu, est révoltant. Non seulement cette juridiction condamne un homme à mort au motif qu’il serait inconscient, mais elle assortit la sentence de la souffrance par la faim et la soif jusqu’à ce que mort s’ensuive ! Elle est tellement consciente de cette monstruosité qu'un médecin précise vouloir apporter tous les soins nécessaires pour maîtriser « l’inconfort éventuel ». Il appelle cela de « l’inconfort » ! Au troisième millénaire, on en est encore là ! Mais, si des hommes se croient autorisés à donner la mort, qu’ils la donnent ! Les moyens techniques ne manquent pas. Mais, voilà ! Ils ont peur de leur décision. Ils voudraient bien que la victime meure, mais sans qu’ils n'en soient pas les auteurs. Alors ils biaisent, se contentent de ne plus alimenter, et n’en sont que plus coupables. Je rêve d'un peuple français qui, face à ce cas dramatique et aux 1700 cas semblables, mobiliserait ses moyens financiers et humains, comme il sait parfois le faire pour d'autres causes, afin d'accompagner matériellement et moralement ces patients malheureux jusqu'à leur décès naturel. C'est cela qui s'appellerait mourir dans la dignité. Il existe une expression de notre langage, tellement usée qu'elle en a perdu son sens : “rendre l'âme“. C'est de cela qu'il s'agit. 

Aucun commentaire: