dimanche 4 mai 2014

Bill et Joachim


Bill Gates, le fondateur de Microsoft, veut créer un club de milliardaires qui s’engageraient à donner la moitié de leur fortune avant leur mort, comme il s’y emploie lui-même. Je ne saurais faire autrement que saluer cette initiative de l’homme le plus riche du monde, et l’en féliciter sincèrement. Pourtant, quelque chose me gêne. Je ne suis pas milliardaire, mais j’ai le vague pressentiment que, si je l’étais, peut-être serais-je, moi aussi, plus facilement généreux. 
Il y a vingt-et-un siècles, vivait à Nazareth, village alors inconnu de Galilée, une famille, pas vraiment pauvre, mais certes pas milliardaire non plus. Lui, s’appelait Joachim ; il était éleveur de moutons. Elle s’appelait Anne ; elle mettra au monde une petite fille qui deviendra la mère du Christ. Joachim faisait toujours trois parts égales de ses revenus : l’une pour les pauvres, les éprouvés, les nécessiteux ; une autre pour le clergé, le service de Dieu ; la troisième seulement, pour lui et les siens. Ces faits son tirés des récits des visions d’Anne-Catherine Emmerick, la mystique allemande morte en 1824 et canonisée en 2004 par Jean-Paul II. Ils ont largement inspiré mon livre “Elles s’appelaient Marie“ (ID France Loire, éditeur).
Qui céderait aujourd’hui, volontairement et systématiquement, les deux tiers de ses modestes revenus aux pauvres et à l’Église, pour n'en garder qu'un tiers ? Voyez-vous, c’est bien, très bien, d’être généreux quand on est milliardaire. Mais la véritable sainteté, c’est de donner quand on n’a pas beaucoup. Comme j’aimerais être saint !

Aucun commentaire: