mardi 6 août 2013

Port du voile



Les querelles sur le port du voile sont décidément d’une hypocrisie à pleurer. 
Un rapport soi-disant officiel d’une certaine “Mission laïcité du Haut Conseil à l’intégration“ (énième organisme fumeux dont on ne comprend pas bien le rôle à côté de “l’Observatoire de la laïcité“ récemment créé, si ce n’est qu’il a compté dans ses membres un grand maître du Grand Orient de France) préconise « dans les salles de cours, lieu et situation d’enseignement et de recherche des établissements publics d’enseignement supérieur, les signes et tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse ». Dans le second degré, une telle loi est déjà déjà en vigueur. 
Pourrait-on, un jour, avoir le courage d’appeler un chat, un chat ? De quelle tenue “ostensible“ s’agit-il ? A-t-on jamais vu un chrétien habillé de façon ostensiblement spéciale ? Un juif, parfois ; mais je doute que ce rapport sournois les vise… S’agit-il du tchador, voile intégral ? Celui-ci est déjà prohibé à l’université comme ailleurs, à juste raison d’ailleurs, non pas parce qu'il est un soi-disant signe religieux, mais parce qu'en France, l'on ne se présente pas cagoulé dans les lieux publics. Mais, le voile qui couvre les cheveux des jeunes filles qui font le choix de le porter. En quoi cet attribut vestimentaire met-il en danger la République ? Les jeunes femmes qui en sont vêtues sont souvent d’une élégance qui n’a rien à envier aux traîne-savates ébouriffés qui exposent dans nos rues leur string par-dessus le jean. Je rappelle en outre, à ceux qui sont nés de la dernière averse, que leurs grands-mères ou arrières grands-mères ne seraient jamais sorties sans au moins un châle sur la tête, ou un chapeau les jours de fête. Si l’histoire recommençait, interdirait-on, aujourd’hui, le port d’une coiffe aux Bretonnes ? Il serait intéressant de savoir, d'ailleurs, si ce voile est bien un signe religieux. Quelle sourate du Coran l'impose ? Ne serait-il pas plutôt l'affirmation d'une appartenance ethnique ?
En vérité, se cache derrière ces interdictions hypocrites la rancœur d’un anticléricalisme maladif. Le fameux rapport ne stigmatise-t-il pas « une montée de revendications identitaires et communautaristes » ? N'a-t-on plus le droit d'être fier de ses origines, de ses ancêtres, de sa culture, de sa foi ? Voilà qui dérange l’athéisme militant des confréries qui prétendent avoir, seules, le droit de s’exprimer, de dire le vrai.
Le rapport n’hésite pas, non plus, à dénoncer la « contestation du contenu des enseignements, critiques des théories darwiniennes par des courants chrétiens évangéliques ou néobaptistes, rejet des écrits de Voltaire, Pascal ou Camus… », et à souligner le « malaise d’un nombre croissant d’enseignants ». Les étudiants français seraient interdits d’opinions ? Darwin serait la nouvelle bible ; Voltaire, Pascal et Camus, les nouveaux évangélistes ! Cette intolérance devient intolérable. Un certain pouvoir a livré la France aux talibans du fondamentalisme athée qui entendent imposer leur dictature de la pensée. C’est une déclaration de guerre civile. 

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