dimanche 24 novembre 2024

Hosties volées

Je veux m'adresser aux voleurs d'hosties qui ont agi il y a quelques jours à Tours. 

Les ciboires que vous avez volés pourront peut-être vous rapporter quelques sous chez un brocanteur sans scrupules, mais cela en valait-il la peine – au sens pénal – ? 

Mais, parlons des hosties dont vous vous êtes emparés, et qui sont sans doute, à vos yeux, l'attribut de votre gloire. Vous saviez peut-être qu'il y a deux sortes d'hosties ; celles qui sortent de la fabrique, et ne sont qu'une petite galette de pain ; et celles que le prêtre a ensuite "consacrées". Celles-ci s'identifient dès lors au corps de Christ, c'est-à-dire à Dieu incarné. Comment ce mystère est-il possible ? Par la volonté du Christ lui-même qui, il y a deux mille ans, en a transmis le pouvoir à ses disciples jusqu'aux prêtres d'aujourd'hui : « Ceci est mon corps... Vous ferez cela en mémoire de moi ». En volant ces hosties-là, c'est bien Dieu que vous avez voulu voler ! 

Or, il y a quelque chose que vous n'aviez pas compris. C'est que l'hostie consacrée, si elle est bien devenue puissance divine incarnée, ne se révèle pour vous pleinement ce qu'elle est, que lorsque, d'une part, elle vous est remise par les mains du prêtre, disciple mandaté par le Christ et muni des pouvoirs, et que, d'autre part, vous la recevez comme telle, c'est-à-dire conscient de Ce que vous recevez. La foi est un mystère interactif ! Que diriez-vous d'un voleur démuni de tout odorat, qui voudrait voler un parfum ? Il briserait le flacon, mais n'en sentirait rien ! Que diriez-vous d'un autre, peut-être sourd, qui voudrait détruire une musique ? Il  briserait le disque, mais n'atteindrait pas la mélodie ! 

Messieurs les voleurs, vous ne saviez pas tout cela ? C'est pourquoi nous ne vous en voulons pas. S'il en est encore temps, rendez les hosties au premier prêtre que vous rencontrerez. Il vous en offrira peut-être une, une seule. Alors, vous en sentirez le parfum céleste ; alors, vous en entendrez la divine symphonie.

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