mardi 20 décembre 2022

Bioéthique sans morale

Je n’oublierai jamais ces propos rapportés pas  Sœur Emmanuelle, je crois, d’un enfant d’une douzaine d’années qui cherchait sa survie sur les décharges de Calcutta : « Je ne sais pas d’où je viens, je ne sais pas où je vais, je ne sais pas qui je suis, je ne sers à rien…». 12 ans ! Terrifiant !

Et voilà qu’aujourd’hui, dans notre Occident nanti, une génération de quadras, purs produits de  "l’Éducation" nationale soixante-huitarde, n’a pas honte de fabriquer légalement, pour son propre désir, des enfants privés de père, de mère ou des deux, qui ne sauront jamais d’où ils viennent, où ils vont, qui ils sont !

J’ai eu la chance de connaître une longue généalogie de mes ancêtres, tant paternels que maternels. Plus de cent aïeux, dont je connais les noms et les métiers parmi bien d’autres hélas inconnus, qui m’ont donné la vie dans l’antique Forêt de Brocéliande. Je les vénère tous, un à un, comme autant de maillons sacrés d’une chaine ininterrompue depuis l’aube paléolithique de l’Homme, jusqu’au tréfonds d’un futur inconnu. Moi, je sais qui je suis ! Je suis l’un de ces innombrables maillons qu’un jour, peut-être, des descendants lointains placeront dans leur chaîne des souvenirs. 

Une dame avec qui je discutais, lors d’un salon du livre, de ces graves agressions contre la personne humaine que sont les dérives actuelles de bioéthique, me rétorqua que ce qui compte, c’est l’amour, et que ces enfants privé de leur père ou mère biologiques peuvent bénéficier d’autant d’amour. Sans doute, mais ils pourront dire, eux aussi : je ne sais pas d’où je viens, je ne sais pas où je vais, je ne sais pas qui je suis, je ne sers à rien…

Un jour viendra où ces enfants de convenance se révolteront.

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