lundi 21 septembre 2020

Comment la France en est arrivée là !

 

Il faut remonter à la colossale secousse qui a ébranlé irréparablement l’édifice, la guerre de 39/45. La France, en 45, est passée tout près de la partition comme l’Allemagne. De Gaulle a pu l’éviter. La haine habitait les Français résistants parfois autoproclamés, contre les collabos parfois innocents. De Gaulle, encore, les a réconciliés au prix d’une victime expiatoire dont le sang coule encore. En 1945, il n’y avait pas une famille de France qui n’eût subi le malheur parmi les siens, soit sous la botte des SS, soit sous les bombes des libérateurs. Or, on oublie un peu vite que nous sommes les rescapés de ce désastre. 

Les couples en âge de procréer qui, alors, avaient échappé au malheur, ou bien ceux que l’euphorie de la Libération faisait créer des foyers neufs, voulurent des enfants en nombre auxquels ils offriraient le bonheur qu’eux n’avaient pas reçu. Ils élevèrent leurs progénitures comme des demi-dieux en scandant « plus jamais ça » ! Plus aucune contrainte ! Plus aucune contrariété ! L’enfant roi ! Faut-il le leur reprocher ? Il faut ne pas mesurer ce qu’ils ont subi pour ne pas les comprendre.


Vingt-trois ans après, nous sommes en 68. Les bambins du baby-boom sont en fac ou entrent dans la vie active, et découvrent tout à coup que ladite vie n’est pas ce que leurs parents leur ont raconté. La vie est bel et bien un combat. La sélection des meilleurs est impitoyable. Les contraintes, les interdictions se dressent partout. Devant cette découverte, deux attitudes sont possibles : ou bien admettre que l’on a fait fausse route, reprendre tout à zéro, et se battre. Ou bien hurler, casser tout, dépaver le Boul-Mich et brûler des voitures. C’est ce que la chienlit estudiantine, comme disait le général, choisit de faire. Les syndicats de gauche, toujours à l’affut de ce qui peut détruire le pays emboîtent le pas. La France est bloquée. Le général s’enfuit, ou fait mine de s’enfuir ; l’Histoire dira peut-être un jour ce qu’il en fut.


1968 fut la première secousse en retour du séisme de 45. Mais, il ne faut pas le dire... C’est politiquement incorrect. Car la bien-pensance veille encore, qui protège le mythe d’un 68 révolutionnaire qui aurait fait avancer le monde. Non, 68 ne fut pas glorieux ! Tout au plus fut-il la réaction puérile et peu courageuse d’enfants gâtés contrariés. Pompidou parvint à stopper les exactions au prix de concessions universitaires et syndicalistes qui se révéleront plus néfastes qu’heureuses pour les intéressés eux-mêmes. 

Les héros dépaveurs se répandirent alors dans la société remise au travail. Oh ! Pas dans les entreprises de ces patrons tant conspués sur les barricades de pacotille ! La moquette douillette des ministères sera plus adaptée. L’Éducation nationale, par exemple. Le temps de faire le tour du propriétaire, et à partir des années 80, les enfants des Français leur sont confiés. Et voilà comment une génération au moins de  jeunes Français sortirent de l’école, convaincus que le travail n’était pas une nécessité ; que la triche et le mensonge remplaçaient désormais la probité ; que la famille devait être détruite au profit des partenaires sexuels ; que les ancêtres ne méritaient pas le respect ; qu’euthanasier les vieux et les malades était chose normale ; que l’embryon humain était un objet chose que l’on pouvait acheter, puis jeter ; que les générations à naître n’avaient qu’à se débrouiller ! Or, ces jeunes des années 80 sont aujourd’hui des quadras, et constituent une partie importante des actifs du pays, de ceux qui votent et de ceux qui font les lois. Voilà qui explique le désastre actuel des idées neuves. Ce nouveau sinistre est la seconde secousse en retour du séisme de la dernière guerre mondiale. Il laisse la France de l’esprit en ruines.


Et maintenant ? Les anciennes générations encore attachées aux valeurs ancestrales qui ont construit la nation quittent la scène les uns après les autres. Heureusement, nombreux restent ceux qui ont su résister à la "déséducation" nationale et transmettre à leurs enfants les fondements solides de la vraie société. Or, on croit toujours que les choses sont figées en l’instant présent, et que ce sont elles qu’il faut changer. Mais, elles changent toutes seules ! Chaque jour, une nouvelle tranche d’âge pousse les autres vers la sortie en apportant un sang nouveau. Tout l’avenir de la France réside donc maintenant dans la dilution de la chienlit post-soixante-huitarde. Elle se fera. Les années passent vite. Plus vite qu’on ne croit !

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