jeudi 6 février 2020

L'éros et l'agapé

Dans une chronique du Figaro, #LucFerry revient avec brio, comme toujours, sur le mariage des prêtres. Il construit sa démonstration sur l'opposition apparente de l'éros (l'amour physique, pour ceux à qui nos racines grecques ne parlent pas) et l'agapé (l'amour spirituel). Il rappelle que Benoît XVI, pourtant peu suspect de gauchisme moderniste, avait jadis rapproché les deux, au motif que l'amour érotique coupé de l'amour de l'esprit ne peut que conduire à la pornographie. Et l'auteur de la chronique conclut : « Pourquoi faudrait-il priver les prêtres de cette merveilleuse réconciliation (…) si leur mission est de délivrer le merveilleux message d'amour du Christ » ?
Or, si le mariage des prêtres fut avéré dans les temps anciens, il ne l'est plus aujourd'hui parce qu'au fil des siècles, nous avons mieux compris comment se relient l'ici-bas à l'Au-delà, l'Homme à Dieu, le prêtre au Christ. L'Église (catholique, s'entend) n'est pas une ONG dont les prêtres seraient les animateurs ! Le rôle du prêtre, son but, sa raison d'être n'est pas l'agapé ! En tout cas, pas seulement ! Le Christ, en effet, n'en a pas manqué, qui a répandu l'amour tout autour de lui, et jusqu'au bout du monde et des siècles. Mais, que je sache, Il n'a pas, pour autant, eu besoin d'éros. Il en a même chassé vertement le démon depuis sa montagne. Alors, ce qui est demandé au prêtre consacré, aujourd'hui, c'est de faire comme Le Christ — excusez du peu ! — dans la mesure du possible humain, bien sûr.

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