vendredi 12 juillet 2019

Débrancher ?

En 1996, un pape immense accueillait en la basilique Saint-Martin de Tours ceux qu'il appelait alors les blessés de la vie. Une foule de personnes victimes de leur fragilité, de leur handicap, de leur malheur, venait y chercher un peu d'amour. Saint Jean-Paul II le leur donna en ces termes : « Qu'y a-t-il de plus grand et de plus important que d'être aimé et reconnu pour soi-même, pour la beauté de son être intérieur, qui ne dépend ni des apparences, ni de l'intérêt immédiat que l'on peut représenter pour les autres ? ».
Vingt-trois ans après, la loi française, la "Justice", une certaine foule, décide la mort lente d'un de ces « blessés de la vie ». Parce qu'il souffrait ? Non ! Parce qu'il gênait ! Parce qu'il « ne présentait plus aucun intérêt pour les autres ». En vingt ans, la France a sombré dans le gouffre de l'horreur. Quand un peuple n'a même plus la force morale de soigner l'un des siens, de l'entourer d'un peu d'affection, de l'accompagner dans son malheur, alors ce peuple n'est plus digne. « Mourir dans la dignité », crie la foule. C'est la foule qui est indigne ! Cette foule qui hurlait déjà à Ponce Pilate : « Crucifie-le ! ». Aujourd'hui, on ne crucifie plus. C'est heureux ! Mais, on débranche le tuyau de vie… Sacrilège, cette comparaison ? Non ! En chaque être qui souffre, il y a un peu de Jésus. Ce n'est pas un prêtre qui vous parle. Simplement un vieux bonhomme qu'on débranchera peut-être aussi un jour.

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