lundi 4 février 2019

Le livre

Autrefois, un livre imprimé ne pouvait être modifié qu'en réédition. Aujourd'hui, on imprime à la demande. L'auteur est donc fondé à corriger son texte à volonté, l'amender, le compléter, etc. (On imagine "Les misérables" versions 1, 2, etc...?). Quant à l'avènement du livre électronique — inéluctable à terme malgré les réticences actuelles compréhensibles — il bouleversera par sa malléabilité totale le concept du livre, avec en plus le droit de réponse du lecteur !
Mais, si le livre papier doit un jour disparaître au profit de l'électronique, comme la pierre gravée a disparu au profit du papyrus et du parchemin, puis ceux-ci au profit du papier imprimé, j'espère au moins que l'écriture ne disparaîtra pas au profit de l'image fixe ou animée. De même que la parole est le propre de l'homme, l'écriture est la créatrice de sa pensée, et le vecteur indispensable à sa transmission. L'image, même animée (laquelle n'est alors qu'une succession d'images fixes) est figée sur un état, une situation, l'atmosphère d'un instant. Elle enferme la pensée dans ce qu'elle est à cet instant. L'écriture transcende l'image en laissant l'imagination construire celle-ci. Si l'écriture meurt, la pensée mourra, et l'Homme avec.

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